Près de 150 personnes ont défilé contre la fermeture des urgences de nuit à Moissac, avant de se rendre à Montauban pour réclamer une audience à la préfecture.
Banderole sur le rond-point, drapeaux syndicalistes aux vents, musique militante… un tableau peu habituel à Moissac. Une semaine après l’annonce par l’Agence régionale de santé, de la fermeture dès Urgences la nuit dès le 1er décembre, et la manifestation qui s’est ensuivie à Castelsarrasin, les opposants restent mobilisés. Cette fois, c’est à Moissac que près de 150 personnes ont répondu présent devant l’hôpital intercommunal où un préavis de grève intersyndicale avait été déposé pour la journée d’hier.
Moins nombreux en ce lundi matin, élus, soignants, habitants… n’en restent pas moins déterminés. « Nous reviendrons chaque semaine, plusieurs fois par semaine si nécessaire car ce qui se passe est très grave », assure le comité de défense de l’hôpital, co-organisateur du rassemblement.
« Un véritable recul en matière de soins »
Dans les discussions, l’inquiétude est partagée concernant les conséquences de la fermeture des urgences pour les habitants de ce bassin de 85 000 personnes. « Je ne savais pas qu’il y avait une manifestation mais j’ai vu le rassemblement de chez moi et je suis venue. Je pense que c’est important de montrer qu’on est tous concernés, que c’est notre santé qui est en jeu », témoigne Sonia (le prénom a été modifié).
« En moyenne le service des Urgences de Moissac reçoit une quinzaine de personnes par nuit. Auront-ils le temps d’arriver jusqu’à Montauban? », s’interroge de son côté la représentante CGT, Mireille Riol. Près d’elle, une soignante gréviste l’affirme, le risque est déjà bien réel: « Ce matin, si l’équipe n’était pas arrivée en avance il n’y aurait eu personne pour partir sur un arrêt cardiaque alors qu’on sait très bien que tout se joue dans les premières minutes. »
Lors des prises de paroles, tous font le même constat d’échec. « C’est un véritable recul en matière de soins qui fait suite à une gestion calamiteuse qui n’est pas de notre fait, donc nous ne devons pas en subir les conséquences », affirme le président du comité de défense de l’hôpital. Le cortège prend ensuite la direction de la mairie de Moissac, avant de rejoindre Montauban pour un nouveau rassemblement devant la préfecture.
Une intrusion à la mairie ?
Je vous rends compte de cette journée du 15 Novembre 2021.
Elle a commencé par le RDV devant l’hôpital de Castelsarrasin Moissac, Le Comité de Défense du CHIC avait appelé à un rassemblement
pour s’opposer à la fermeture nocturne des urgences du CHIC. La CGT s’est associée à notre mouvement et le rassemblement comportait une centaine de personnes.
J’ai pris la parole , au nom du CD, pour remercier les présents pour cette mobilisation et rappeler l’opposition du CD à cette fermeture envisagée des urgences entre 20H et 08H. Il va se créer un risque sanitaire inacceptable pour la population qui va subir les conséquences de décisions dont elle n’est pas responsable.
La CGT a pris la parole pour rappeler les conditions de travail difficiles et la faiblesse des salaires eu égard aux contraintes et pénibilités.
Il s’en est suivi une déambulation (terme de la préfecture pour une marche) jusqu’à la mairie de Moissac ou après un appel au soutien de la population, notre cortège s’est dispersé car la deuxième partie de la journée se jouait devant la préfecture de Montauban à 14H. Nous avions, en effet, rendez vous avec madame la Préfète du Tarn et Garonne.
Hélas les mauvaises surprises se sont annoncées vers 13H00. Madame la Préfète décale unilatéralement la rencontre à 16H30, et annonce la réception d’une délégation commune aux OS CGT et FO. A l’heure dite point de Préfète , mais monsieur Billetorte de l’ARS 82, avec qui j’avais tenté un échange mardi jour de la réunion avec les élus , et l’adjointe de la directrice de cabinet de la Préfète. La délégation a perçu l’absence de madame Mauchet, alors que nous avions accepté un changement horaire de dernière minute, comme un manque de respect et une volonté de passer en force sans discussion.
Monsieur Billetorte essaye de taper en touche en disant que c’est une contrainte et non une décision , ce jeu sur les mots langue de bois agace tout le monde.
Par ma voix, le CD a réaffirmé son opposition aux mesures prises par le directeur CABRIERES (CHIC) et Billetorte (ARS 82). L’organisation projetée ne garantit pas la prise en charge médicale des personnes le nécessitant. Faire reposer le soin sur la seule ligne SMUR détachée de Montauban est irresponsable. De plus, aucune information n’a encore été réalisée pour éviter que des patients arrivent devant la porte fermée des urgences après 20H. Le pseudo renfort d’ambulances privées dénuées de personnels soignants n’apporte , dans ce domaine , aucune garantie de prise en charge.
Monsieur Billetorte a semble t il appris que des cahiers de suggestions, réalisés par du personnel de terrain conscient des contraintes et obligations, n’ont même pas été lus, ce que nous l’avons encouragé à faire.
Les trois représentants syndicaux de la délégation ont développé leurs arguments sur les rémunérations , les conditions de travail et le manque de personnel déjà ancien dans cet hôpital.
J’ai ensuite conclu , au nom du CD, que les propos tenus et engagements sur le « temporaire » de cette fermeture, ne sont pas satisfaisants en regard des attentes de la population, j’ai bien mis en garde sur le fait que le Comité de Défense assistera en justice les victimes de ces décisions par tout moyen à sa disposition.
En attendant une inflexion de ces décisions, le Comité de Défense d’el’hôpital appelle à manifester le mardi 23 Novembre 2021. RV à 18h00 devant l’hôpital de Moissac.
Venez nombreux.
Président du comité de Défense
de l’Hôpital Castelsarrasin Moissac
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.