Pour des raisons logistiques, le festival de musique les Déferlantes devrait se tenir à Perpignan plutôt qu’à Céret (Pyrénées-Orientales). Les deux groupes pourraient annuler leur venue dans la commune dirigée par l’élu RN Louis Aliot.
La normalisation de l’extrême droite n’a pas encore contaminé le rock français. Comme Indochine, ce week-end, le groupe Louise Attaque a annoncé mardi qu’il ne se rendrait pas au festival Les Déferlantes si celui-ci avait bien lieu à Perpignan, ville administrée par le RN Louis Aliot.
Le festival, qui met notamment à l’affiche les deux groupes les 8 et 9 juillet prochains, se tient traditionnellement à Céret, à 30 kilomètres de Perpignan.
Mais l’événement a pris de l’ampleur et, l’an passé, alors que 100 000 festivaliers ont participé à l’événement, le public s’est plaint des difficultés de déplacements pour gagner et quitter la petite ville.
L’organisation du festival a donc décidé de changer de lieu, en déménageant dans le chef-lieu du département. Un choix qui doit être acté ce mercredi 11 janvier.
Le maire de la ville, Louis Aliot, s’en est rapidement félicité sur France Bleu Roussillon, vendredi: « Bienvenue aux Déferlantes! On fera tout pour que cela se passe le mieux du monde(…), c’est un évènement majeur. On est très heureux de pouvoir le faire. »
Les groupes mis devant le fait accompli
Dès le lendemain, Indochine a fait savoir sur ses réseaux qu’il ne goûtait guère à cette modification comme au satisfécit de l’édile: « Nous avons été mis devant le fait accompli (…) Nous demandons expressément à la direction des Déferlantes de déplacer ce festival dans un autre lieu, faute de quoi nous annulerons notre venue », s’est exprimée la bande de Nicola Sirkis, qui a plusieurs fois pris position contre l’extrême droite durant sa carrière.
Mardi, un autre groupe emblématique du rock français, Louise Attaque, lui a emboîté le pas, déclarant qu’il ne souhaite « ni cautionner la méthode du fait accompli, ni la possible récupération du festival par la mairie RN ».
Avant de demander à la direction des Déferlantes « de faire tout son possible afin de trouver un autre lieu (…) qui corresponde aux attentes de tous: organisateurs, artistes et festivaliers », menaçant d’annuler sa représentation.
L’organisation du festival et le RN poussent des cris d’orfraie
L’organisateur avait réagi, ce week-end, aux premières déclaration d’Indochine regrettant « avec tristesse et stupeur que les choix pragmatiques qui ont été faits récemment de changer de lieu afin d’améliorer l’accueil du public et de garantir sa sécurité ont suscité polémiques diverses et réactions violentes ».
Et d’ajouter, dans un style qui rappelle l’avant coupe du monde au Qatar: « Nous rappelons que les Déferlantes est un festival non politisé qui a pour seule vocation la fête et le partage (…) La direction regrette que musique et politique soient ainsi associées. » Si les menaces d’annulation venaient à déferler, le festival pourrait toutefois être contraint de revoir ses plans.
Les cadres du RN ont vivement réagi à la position d’Indochine. Son président Jordan Bardella a ainsi évoqué « une attitude sectaire », par laquelle, estime-t-il, « le groupe Indochine discrimine toute une ville et ses 121 000 habitants.»
« Ils se prennent pour qui, ces nantis de la culture subventionnée? » a tweeté Gilbert Collard, tandis que le député Julien Odoul a ainsi résumé sa pensée sur le sujet: « L’intolérance, la bêtise crasse, le racisme. » Ce qui a amusé l’insoumis Antoine Léaument: « Julien Odoul résume le RN en quelques mots ciselés. Rien à redire. »
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