Les parents d’élèves de l’école primaire publique de Saint Porquier s’inquiètent de la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine. Dans l’établissement, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre après l’annonce de la direction académique aux organisations syndicales. « Une proposition de retrait d’emploi va être soumise aux instances, au comité technique et puis au CDEN », confirme Sandra Rubio, représentante du syndicat SNUIPP FSU venue soutenir la mobilisation des parents d’élèves devant l’école vendredi soir. « Les services de l’éducation nationale envisagent de fermer une classe sur les 6, pour nous il en est hors de question et nous allons tout faire pour empêcher cela », prévient Magalie Genibre, déléguée des parents d’élèves de l’école.
Ce vendredi à partir de 16h30 heures, un bon nombre de parents d’élèves, soutenus par les enseignants, se sont mobilisés devant l’entrée de l’établissement. Une annonce qui passe d’autant plus mal que les effectifs sont prévus à la hausse pour la rentrée de septembre. Amandine Igual, la directrice, fait les comptes : « Ils sont 121 cette année et on en prévoit déjà 6 de plus à la rentrée ». Pour l’inspection d’académie en dessous du seuil de 135, aucune raison de conserver un sixième poste. « C’est une vision purement comptable qui ne tient pas compte de la particularité des élèves accueillis dans notre école », ajoute-t-elle.
Une dégradation des conditions d’apprentissage
Pour la directrice, il ne faut pas regarder que les chiffres : « Certes le prévisionnel de l’école pour la rentrée scolaire 2023 peut sembler juste mais en supprimant ce poste les effectifs de nos classes vont augmenter de 5 à 6 élèves par classe alors que nous en avons 8 en situation de handicap. Même s’ils sont accompagnés par une AESH, cela sera plus difficile. Nous avons également une dizaine d’enfants du voyage qui ont aussi des besoins spécifiques. Supprimer un poste, et donc une classe, va nous forcer à créer 2 classes de 3 niveaux, en cumulant les difficultés. Les conditions d’apprentissage vont se dégrader alors que notre école fonctionne très bien depuis plus de 10 ans, que nous avons pu développer un véritable projet éducatif avec notamment des classes découvertes qui n’existaient plus. Ce sont des années de travail de toute l’équipe qui sont remises en cause ».
Côté parents, on sait déjà que la classe est en concurrence avec d’autres écoles, mais tous espèrent pouvoir la sauver. « Le dispositif actuel avec 6 classes permet de répondre à un besoin en termes de mixité sociale et de diversité des profils d’élèves accueillis. Il ne faut pas casser quelque chose qui marche », poursuit Magalie qui a aussi lancé une pétition en ligne. Julien Sueres, vice-président de la FCPE 82 a tenu à venir manifester son soutien aux parents mobilisés : « Cette vision comptable est incompréhensible alors qu’il s’agit de la seule école du village et qu’au contraire il faudrait une vision beaucoup plus humaine pour réellement appréhender la particularité des besoins des élèves accueillis ». Le Comité départemental de l’éducation nationale doit se tenir le 14 février prochain. En attendant, les familles entendent bien poursuivre leur mobilisation.
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