Congrès PCF : « Rassembler sans qu’aucune composante n’écrase personne »

« Je le dis à ceux qui publient des tribunes et envoient des lettres pour s’ingérer dans notre congrès. Nous sommes libres, nous sommes souverains, nous sommes communistes », a lancé d’emblée Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français en ouverture du 39ème congrès de la formation qui se tient ce week-end à Marseille.

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Les délégués réunis pour le 39è congrès du PCF © Julien Sueres

Une déclaration en réponse au courrier du leader insoumis Manuel Bompard quelques heures avant le début des travaux du congrès. Une lettre ouverte dans laquelle l’insoumis n’a demandé rien moins qu’aux communistes de « clarifier » leur position sur la NUPES.

« Ceux qui se permettent de s’adresser directement aux congressistes pour se mêler de nos choix, je le dis clairement et en toute fraternité : mêlez-vous de vos affaires », a tonné le député du Nord, ovationné par le millier de congressistes.

Les communistes ont participé nombreux aux prises de parole à l’occasion du débat général. Une séquence au cours de laquelle Ian Brossat, porte-parole du PCF, s’est fait remarquer. Pour son intervention au sujet de l’intersyndicale et de l’union de la gauche.

« Nous avons d’un côté, un mouvement social sur les retraites soutenu par 3 français sur 4, et quand on interroge les français sur leurs intentions de vote, il n’y en a plus qu’un sur 4 qui dit vouloir voter à gauche si les élections législatives avaient lieu demain », a-t-il détaillé avant de poursuivre.

« Cela nous pose quand même une question redoutable, et doit nous conduire à penser que la NUPES, même si elle nous a permis d’avoir plus de députés à l’assemblée nationale, la NUPES elle ne peut pas être simplement un objet de contemplation sur lequel on aurait jamais le droit de ne rien dire, sur lequel il serait interdit de porter le moindre regard critique, pas pour casser la barraque, mais simplement pour être capable de progresser ensemble ».

Et à ce titre-là, Ian Brossat a pointé l’exemplarité de l’intersyndicale. « Telle qu’elle se déploie depuis 3 mois, elle a quand même un certain nombre de chose à nous dire. J’en vois au moins trois. D’abord ils sont capables de se rassembler sans qu’aucune composante n’écrase personne, c’est pas mal ! Sans oukase, sans sectarisme, sans mépris, il y a quand même 2 ou 3 choses à apprendre de tout cela », a-t-il insisté, sous les applaudissements des congressistes.

Il a souligné également que l’intersyndicale depuis 3 mois a été capable « de mobiliser dans les métropoles comme dans les petites villes et villes moyennes, ce que nous n’avons pas été capable de faire aux dernières élections législatives ». Enfin, il a insisté « qu’elle mobilise sur les enjeux du travail, et elle montre qu’il y a une majorité dans notre pays pour porter une certaine conception du travail, celui qui permet de vivre dignement, qui permet de se sentir utile à la société, autant de question que porte Fabien Roussel depuis des mois ».

Il a formulé le vœu en conclusion « que la gauche ressemble un peu plus à l’intersyndicale et un peu moins au paysage désolant qu’elle montre parfois au cours des dernières semaines, et nous en sortirons tous grandi ».

Pour un Nouveau Front Populaire

Cette première journée de congrès s’est conclu sur le vote d’une motion proposée par Fabien Roussel. Celle-ci évidemment a porté avant tout sur un soutien indéfectible des communistes à la mobilisation de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, en appelant le gouvernement « à cesser de bafouer la légitimité du mouvement social ».

Dans une deuxième partie du texte, la motion a pointé les responsabilités des forces de gauche, de progrès et syndicales à « travailler ensemble pour offrir un chemin d’espoir permettent de sortir la France des griffes de la finances ».

Le texte a appelé à créer un rassemblement de la gauche le plus large possible. « Toutes et tous ensemble, construisons un nouveau Front Populaire pour de nouveaux jours heureux, un pacte pour le redressement social et démocratique, pour une France du travail et du progrès social, une France libre et heureuse qui conduira une politique respectueuse de la démocratie sociale et s’appuiera sur une coopération de tous les instants avec les organisations syndicales ».

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le porte parole du PCF Ian Brossat © Julien Sueres


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