Julien Sueres, un parent d’élève engagé pour défendre l’école de la République
« Vous avez entre vos mains l’intelligence et l’âme des enfants », disait Jaurès. C’est pour cette raison qu’il est crucial de mener la bataille des moyens pour l’éducation, et en particulier pour rendre le métier d’enseignant plus attractif. Prôner la haine, diviser et chercher des boucs émissaires ne sert à personne, mais l’extrême droite ne semble toujours pas l’avoir compris.
Récemment, nous avons appris que le groupuscule d’extrême droite Reconquête, dirigé par Éric Zemmour, a lancé une « enquête » auprès des parents. Leur démarche vise à infiltrer nos écoles et à influencer politiquement les parents d’élèves. Les questions qu’ils posent suffisent à comprendre leurs intentions : « L’école soutient-elle les élèves les plus doués ? », « Pensez-vous que vos enfants sont en sécurité à l’école ? », « Le traitement du harcèlement est-il suffisant ? », « L’autorité des enseignants est-elle respectée ? », « Les parents sont-ils suffisamment informés lorsqu’on aborde des sujets sensibles comme la sexualité ou l’intervention d’associations militantes ? », « L’école permet-elle de former des esprits libres et éclairés, ou oriente-t-elle idéologiquement les élèves vers le wokisme ou la théorie du genre ? ». Derrière ces questions, on retrouve tous les clichés de l’extrême droite et il est facile de deviner les conclusions qu’ils en tireront : stigmatisation des populations immigrées, attaque contre les plus démunis, dénonciation d’un prétendu laxisme.
Je tiens à exprimer tout mon soutien au monde enseignant, qui est injustement mis en cause par cette enquête. Je lance un appel aux parents d’élèves : certes, il y a aujourd’hui de nombreux dysfonctionnements dans l’éducation nationale, notamment les conditions de travail des enseignants, comme le montrent les difficultés de recrutement. Au collège Jean de Prades à Castelsarrasin, par exemple, certains élèves ont passé tout le mois de septembre sans professeur de français. Cependant, il ne faut pas se tromper de bataille. Ce qui est en jeu, c’est la question des moyens alloués à nos services publics, et en particulier à notre système éducatif, et non la chasse aux boucs émissaires.
Notre pays souffre aujourd’hui des conséquences de dizaines d’années de mauvais choix politiques. Plutôt que de diviser la société, cherchons des solutions collectives, laïques et sociales, républicaines et apaisées. C’est ensemble que nous devons lutter pour une école qui permet à chaque enfant de se construire et de grandir, loin des discours de haine qui n’apportent aucune solution réelle à nos défis éducatifs.
NDLR de MAC: être constructif, cela s’apprend et cela reste la meilleure méthode pour l’avenir de nos enfants et pour notre société. Refuser de stigmatiser l’école et les enseignants est un devoir, n’en déplaise aux semeurs de haine de Reconquête ou du Rhaine. Pour ce faire nous prenons la liberté de diffuser le livret des relations Ecole-Parents qui est mis à la disposition de tout le monde depuis quelques temps. Un travail collectif qui redonne du sens au rôle des parents. cliquez ici pour le télécharger
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COMPLÉMENT A MON COMMENTAIRE CI-DESSUS
Les Territoires perdus de la République
Antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire Sous la direction de Emmanuel Brenner – 2004
« La fabrique du crétin »
La mort programmée de l’école Jean Paul Brighelli2005
Autopsie de l’école républicaine
Michel Segal – 2008
Ces trois livres, par exemple, véritables alertes, ont été ignorés. « Les Territoires perdus de la République », certains à « gauche » ont même parlé de racisme. Stupide. Qu’importe, n’est-ce pas, l’école a continué à aller de mal en pis, comme le montrent les classements internationaux des élèves. Depuis plus de deux décennies, la France dégringole, alors que son système éducatif fut l’un des meilleurs du monde. Et ce n’est pas dans les nouveaux programmes sur la sexualité que nos enfants vont acquérir de la sérénité en classe.
» L’éducation à la sexualité à l’école respecte-t-elle le développement physique des enfants ? » (43 min)
https://www.youtube.com/watch?v=_iBhH8zP0OY
Avec Sophie Audugé, présidente de SOS Éducation et auteur de L’éducation sexuelle à l’école (coécrit avec le pédopsychiatre Maurice Berger) aux éditions Artège et Lisa Kamen-Hirsig, enseignante, auteure de « La grande garderie » (éd. Albin Michel).
« Education à la se*ualité à l’école : analyse » (15 min)
https://www.youtube.com/watch?v=L_SBieuXI9E
« Au cœur de l’islam de France Trois ans d’infiltration dans 70 mosquées » Etienne Delarcher -Journaliste indépendant
Sortie en mai, ce livre est une contribution importante à une réflexion plus que nécessaire aujourd’hui.
* Sur la brochure UD DDEN ECOLE/PARENTS :
Deux traits majeurs la caractérisent, d’une part, l’absence totale de critique des politiques gouvernements, plutôt un plaidoyer pour les politiques gouvernementales sur l’éducation nationale, d’autre part la mise en accusation des parents si leurs enfants ne réussissent pas leur scolarité, surtout s’ils ne sont pas « familiers de l’institution scolaire ». Le RN qui lira ça ne sera pas déçu, il pourra remplir sa gamelle.
De 1988 à 1999, je fus représentant des parents d’élèves en lycée d’enseignement général, puis professionnel et évidemment confronté au deuxième point. Notamment en lycée pro. mes activités visant la participation parentale des enfants défaillants ont payé. Mais je n’ai jamais considéré ces parents-là comme directement responsables des échecs de leur enfant. C’est à droite et dans la « gauche » embourgeoisée que l’on pense ainsi et ce sont les différents ministres qui en sont à l’origine.
Quant à la remarque sur « les enseignants… loin de tous partager l’idée d’un renforcement des droits des parents ou de leur plus grande présence dans l’école… », la lecture de cette brochure ne pourra que les conforter dans leurs inquiétudes. La coéducation décrite donne fortement l’impression qu’il y a égalité de responsabilité entre l’enseignant et les parents. Je suis resté et j’y tiens à : l’enseignant instruit et lui et les parents participent à l’éducation, avec pour celle-ci une responsabilité bien plus forte des parents.
Vu le nombre de lieux qu’elle approche (MDPH par exemple), cette brochure a une ressemblance étrange avec un programme politique.
« Prôner la haine, diviser et chercher des boucs émissaires ne sert à personne, mais l’extrême droite ne semble toujours pas l’avoir compris. » L’on peut donc espérer qu’un jour, elle fasse un virage à 180°, qu’elle se renie ? C’est mal parti, ses résultats aux législatives lui donnent un signe inverse, qui de plus marque une accélération de sa progression constante depuis longtemps. Il faut regarder les choses en face, concrètement, honnêtement. Sinon, il n’y aura jamais de solution et à la fin, on perdra tout.
Aux élections, c’est le 1ᵉʳ tour qui pose la hiérarchie électorale des partis. Et ce 30 juin, ce fut net, c’est la RN qui a caracolé loin devant tous les autres, et la « gauche » qui fit un de ses scores les plus mauvais de la Vᵉ république. Ça pose un problème, non ? Et nommer le RN « Rhaine », signifie d’abord un manque d’arguments, pas un raisonnement.
Voyons donc « ces questions, [où] on retrouve tous les clichés de l’extrême droite » :
– « L’autorité des enseignants est-elle respectée ? » Les sondages ne montrent-ils pas que le nombre d’enseignants se limite dans les sujets de discussions en classe, de peur de déclencher l’accusation d’islamophobe ? Les enseignants du lycée où intervenait Samuel Paty ont refusé qu’il porte son nom. Pourquoi ? Est-ce une « stigmatisation des populations immigrées » que de diffuser cette information ?
– « Les parents sont-ils suffisamment informés lorsqu’on aborde des sujets sensibles comme la sexualité ou l’intervention d’associations militantes ? » Depuis le passage du ministre de l’Éducation nationale Pap N’diaye les enseignants primaires et collèges doivent faire éducation aux pratiques sexuelles, de la masturbation, aux positions du couple, aux obsessions wokistes théorie du genre, etc. Des associations transgenres sont d’ailleurs intervenues dans des établissements. Les parents doivent-ils être tenus dans l’ignorance de ces nouveautés ?
– « L’école permet-elle de former des esprits libres et éclairés, ou oriente-t-elle idéologiquement les élèves vers le wokisme ou la théorie du genre ? ». Inciter les parents à suivre la relation de leurs enfants avec son milieu scolaire serait inadmissible ? Bien sûr, si ça vient de l’extrême droite. Le réflexe pavlovien dans sa plénitude ! Et pourquoi le RN gagne alors que la « gauche » se délite dans les urnes ?
L’entrée dans le XXIe siècle fut le début de la déclinaison des luttes sociales. Les directions syndicales nationales se lancèrent dans les rencontres, les réunions, les concertations plus que jamais avec lesdits « partenaires sociaux » et les gouvernants. Pour la CGT c’était un peu nouveau, elle apprit vite. Le FN se fit un plaisir de récupérer des slogans des OS. Les Gilets jaunes rejetés pour extrême droite. Et vint le beau score du RN en juin. Étonnant non ?