Par Julien Sueres, Défense des locataires HLM et du logement social avec la CNL Chef de file du PCF pour les élections municipales à Castelsarrasin (82)
Le logement est l’un des grands défis sociaux de notre époque. Dans de nombreuses villes françaises, l’accès à un logement abordable devient de plus en plus difficile, en particulier pour les familles aux revenus modestes, les jeunes et les retraités.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de réhabilitation de la caserne Banel à Castelsarrasin, une commune du Tarn-et-Garonne, qui prévoit la création de logements sociaux. Un projet qui, à l’instar de bien d’autres en France, suscite des débats, notamment en raison des attaques du Rassemblement National. Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas tant la politique locale de Castelsarrasin que l’instrumentalisation de la question du logement par l’extrême droite. Le RN a récemment distribué un tract dénonçant ce projet en des termes alarmistes, allant jusqu’à parler de « ghetto pour pauvres ». Ce type de rhétorique est malheureusement devenu une constante : au lieu d’aborder la question du logement avec sérieux, le RN préfère jouer sur les peurs et les préjugés.
Or, les faits sont têtus. Plus de 5000 demandes de logements sociaux sont en attente dans le Tarn-et-Garonne. Ce besoin massif ne se limite pas à ce département : partout en France, des dizaines de milliers de familles attendent un logement accessible. Pourtant, le RN ne propose rien pour améliorer la situation. Ni construction de nouveaux logements sociaux, ni rénovation de l’habitat existant, ni encadrement des loyers, ni renforcement des droits des locataires. Son discours se résume à un rejet systématique, sans alternative crédible.
Ce qui est frappant, c’est aussi la contradiction flagrante entre les discours et les actes.
En 2022, Marine Le Pen affirmait vouloir construire 100 000 logements sociaux par an. Aujourd’hui, ses représentants locaux s’opposent à un projet qui s’inscrit exactement dans cette logique. Alors, que faut-il comprendre ? Que les annonces nationales ne sont que des promesses de campagne sans lendemain ? Ou que, selon le RN, certains territoires mériteraient du logement social et d’autres non ?
Une autre stratégie du RN consiste à travestir la réalité. Dans le cas de Castelsarrasin, le projet Banel ne consiste pas seulement à créer du logement social : il s’inscrit dans une vision plus large de revitalisation du centre-ville, mêlant rénovation de l’existant et développement des services publics et des commerces de proximité. Loin d’être un « ghetto », c’est une réponse aux besoins concrets des habitants, pensée pour favoriser la mixité sociale et économique.
L’argumentaire du RN repose donc sur une double manipulation : d’un côté, il attise la peur d’un supposé déclassement des quartiers où se construisent des logements sociaux ; de l’autre, il fait mine de défendre une France populaire à laquelle il refuse pourtant toute solution concrète. Ce paradoxe mérite d’être souligné : comment peut-on prétendre défendre les classes populaires tout en combattant les politiques publiques qui leur permettent de se loger dignement ?
Derrière ces discours, l’objectif est clair : détourner l’attention des véritables enjeux pour en faire une question identitaire et non sociale. On ne parle plus de l’urgence du mal-logement, de la spéculation immobilière ou du besoin d’investissement public dans le logement, mais d’une menace fantasmée. C’est une technique bien rodée : substituer aux problèmes réels des peurs imaginaires, afin d’éviter tout débat sur les solutions concrètes.
Ce qui se passe à Castelsarrasin n’est pas un cas isolé. Dans de nombreuses communes, le RN adopte la même posture d’opposition systématique, refusant toute politique de logement ambitieuse tout en prétendant défendre les catégories populaires. Il est essentiel de ne pas se laisser piéger par cette démagogie. La crise du logement exige des réponses sérieuses, pas des discours creux destinés à flatter les ressentiments.
Dans ce contexte, il appartient à chacun de rester vigilant face aux discours simplistes et aux tentatives de division. Défendre le droit au logement pour tous n’est pas une position idéologique : c’est une nécessité sociale.
Plutôt que d’alimenter les peurs, il est temps de revendiquer des politiques publiques à la hauteur des besoins, à Castelsarrasin comme ailleurs.
L’avis du préfet du Tarn et Garonne
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