Budget 2026 : la FSGT alerte face aux coupes budgétaires massives qui étranglent le sport populaire et la vie associative

Face aux économies voulues par le gouvernement, la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) s’inquiète des conséquences graves du projet de loi de finances 2026 sur le sport, la jeunesse et la vie associative.

Le budget 2026 réduit drastiquement les crédits pour le sport populaire et la vie associative ce qui prive de nombreuses structures de moyens financiers.
© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

 

À quelques jours du début de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2026 par le Parlement, l’inquiétude grandit au sein du mouvement sportif. Avec un budget du programme sport, jeunesse et vie associative qui baisse encore à 554 millions d’euros (- 6,53 %) en crédits de paiement, par rapport aux 593 millions de 2025, et chute à 568 millions (- 18,24 %) en autorisations d’engagement (financement des projets sur plusieurs années), contre 695 millions en 2025, la régression budgétaire se poursuit. Une situation dénoncée par la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), qui alerte sur les conséquences graves sur le sport pour toutes et tous.

Avec une saignée de 51 millions d’euros des crédits de paiement (- 25 %), l’action « sport pour le plus grand nombre » est particulièrement sacrifiée. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer avec l’exercice 2024, année des JOP, où le sport pour le plus grand nombre représentait 43 % des moyens budgétaires du programme sport, contre 25 % dans le PLF 2026. Soit une « une purge budgétaire pour le sport pour toutes et tous de 203 millions d’euros (- 58 %) depuis la fin des JOP Paris 2024 », souligne la FSGT.

Le sport pour tous sacrifié au profit du haut niveau

« Ce que l’on remarque, c’est que la partie sport pour le grand nombre est la plus fortement pénalisée alors que la partie sport de haut niveau est en hausse constante depuis la fin des JOP, passant de 45 % en 2024 à 59 % aujourd’hui, relève Antonio Fonseca, coprésident de la FSGT. Dans un budget en baisse constante depuis les Jeux, des choix sont faits de délaisser voire d’abandonner le sport pour le plus grand nombre, contrairement à ce qui avait été annoncé en termes d’héritage des Jeux de 2024. »

Comment interpréter de telles orientations ? « Notre analyse, c’est que le budget de l’État va se recentrer sur le haut niveau et tout ce qui concerne la partie du sport pour le plus grand nombre serait délégué, enfin délaissé devrais-je dire, aux collectivités territoriales, explique Antonio Fonseca. Le problème, c’est que les moyens des collectivités territoriales sont en baisse constante avec un soutien de l’État qui s’amenuise. Dans ces conditions, le sport pour le plus grand nombre va vraiment souffrir. »

La jeunesse et la vie associative touchées de plein fouet

La reconduction dans le PLF 2026 de l’amputation de 36 millions d’euros (- 50 %) des crédits alloués au dispositif pass Sport poursuit ce travail de sape en continuant d’exclure durablement du dispositif les enfants de 6 à 13 ans issus des familles les plus modestes, alors qu’ils représentaient 81 % du total des bénéficiaires. « On écarte ce public du dispositif faute de moyens suffisants mais on maintient le subventionnement des salles de sport privées, de fitness. On voit bien que cela traduit une orientation néolibérale », s’insurge le coprésident de la FSGT.

Autre coup de rabot, celui sur les crédits de paiement du programme jeunesse et vie associative, qui dégringolent de 26 %, soit une amputation de 222 millions d’euros. « Une telle diminution, si elle était confirmée à l’issue des débats parlementaires, mènerait à la suppression de 40 000 services civiques sur les 150 000 prévus et à la disparition du dispositif Colos apprenantes, qui n’auront plus les moyens, alors même que 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances chaque année, déplore Antonio Fonseca. Ça nous touche car en tant que fédération multisport, la dimension jeunesse, vie associative et éducation populaire est très importante pour nous. »

La timidité du CNOSF

Face à ces coupes budgétaires dans le PLF 2026, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) préfère voir « une inflexion positive par rapport aux arbitrages esquissés cet été ». Il est vrai que la baisse de – 6,53 % en crédits de paiement par rapport à 2025 est moins importante que les 17,6 % redoutés dans la première mouture du PLF déposée en juillet par l’ancien premier ministre François Bayrou.

« L’année dernière, le monde sportif s’était mobilisé devant la baisse du budget des sports, ce qui est assez rare. Cette année, malgré la situation, le CNOSF ne pousse pas et les fédérations sont pour l’instant un peu dans l’attente », observe Antonio Fonseca.

Cet attentisme du CNOSF interroge le dirigeant de la FSGT. « On constate que le CNOSF est très timide et a tendance à ne pas réagir. La présidente du CNOSF est issue du milieu politique, et notamment de la Macronie, remarque-t-il. Quelque part, ça empêche qu’il y ait un débat. On l’a vu avec la Fête du sport en septembre : 6,6 millions d’euros ont été utilisés alors qu’au même moment le gouvernement annonçait moins 50 % pour le pass Sport. On constate des signes d’une forme d’instrumentalisation du CNOSF par le politique et la présence d’Amélie Oudéa-Castéra à sa tête commence à nous inquiéter sur la capacité du comité à se mobiliser dès lors qu’il faut faire bouger les choses. »


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