Aujourd’hui, cela fait trois ans.
Trois ans que l’infâme a frappé notre école en plein cœur.
Trois ans que le terrorisme a attaqué ce qui fait notre République.
Alors que nous pleurons encore Samuel Paty, il y a trois jours, l’infâme a à nouveau frappé.
Dominique Bernard est mort, assassiné par un ancien élève. Un de ses collègues lutte encore contre la mort, deux autres seront à jamais marqués.
L’École réussira-t-elle à se relever, encore? Les personnels qui font l’École au quotidien réussiront-ils, encore, à faire preuve de résilience ?
Le choc nous paralyse.
Nous, pas vous les enseignants et les enseignantes.
Vous qui ce matin vous retrouverez face à vos élèves.
Vous qui ce matin trouverez les mots – ou pas d’ailleurs – pour dire l’infâme, pour tenter d’expliquer l’inexplicable.
Vous qui comme l’ont démontré les chercheurs Françoise Lantheaume et Sébastien Urbanski ne mettez jamais rien sous le tapis.
Vous qui ne cédez jamais face aux atteintes à la laïcité, aux propos racistes.
Vous qui, pédagogues que vous êtes, inventez mille et une stratégies pour faire vivre la République au sein de vos classes, de vos écoles, de vos établissements.
Vous qui êtes épuisés.
Vous qui ne lâchez jamais.
Mais la mission n’est pas simple, loin de là.
Alors que les haines se déchaînent, que l’obscurantisme, l’individualisme, la peur et le rejet de l’autre, semblent être le nouveau leitmotiv de notre société, résister devient un acte de plus en plus difficile.
Cet horrible acte terroriste qui prend pour cible un enseignant, tous les enseignants, prouve que vous êtes sans doute les seuls garants d’une société unie autour de valeurs communes, unie autour des valeurs de notre République.
C’est peut-être le signe que finalement face à une société qui va mal, l’École est encore debout.
Lilia Ben Hamouda
Lire:
A notre collègue de français, Dominique Bernard
Opposer l’humain au terrorisme
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