Grève du 26 janvier – De la maternelle à l’université, pas de génération sacrifiée ! (PCF)

Depuis des mois, la colère monte dans les établissements scolaires. Ce mardi 26 janvier, les syndicats de l’éducation et de l’enseignement supérieur appellent à la grève, de la maternelle à l’université. Les communistes seront à leurs côtés pour défendre les services publics d’éducation et d’enseignement supérieur, porter des réponses à la crise qu’ils traversent et construire une politique éducative de progrès.

Ce gouvernement est irresponsable : impeachment pour Blanquer et Vidal ! Cela fait maintenant presque un an que nous vivons au rythme de la crise sanitaire. Un an qui aurait pu être mis à profit pour prendre des décisions politiques, lutter contre le virus et renforcer nos sociétés. Dès le mois de mars, le PCF a proposé un plan d’urgence (https://www.pcf.fr/plan_d_urgence_pour_l_cole) qui devait permettre de garantir l’éducation de toutes et tous dans des conditions sereines. Le gouvernement a préféré faire comme si de rien n’était. C’est irresponsable !

Face à la progression du virus, face à la souffrance d’une génération sacrifiée, le gouvernement fait l’autruche. Refus de compter les élèves et les personnels malades, publication de chiffres faux, manque de vaccins…, croient-ils pouvoir éradiquer le virus simplement en répétant qu’on « ne tombe pas malade à l’école » ? Quelle réponse comptent-ils apporter à la souffrance des étudiantes et des étudiants isolés, privés de formation et de perspectives d’avenir ?

Blanquer et Vidal ignorent la souffrance des personnels et des jeunes. Ils organisent le chaos pour mieux faire passer leurs réformes libérales et détruire l’éducation publique.

Pendant la crise sanitaire, la sélection continue. En faisant le choix de maintenir les épreuves du baccalauréat au mois de mars, et d’ouvrir Parcoursup – le logiciel de sélection pour l’entrée à l’université – comme si de rien n’était, le gouvernement accroit la pression sur les jeunes et sur leurs enseignant·e·s.

En l’absence de protocole national, le service public d’éducation est en train d’exploser. Certains établissements proposent un enseignement à mi-temps pour protéger les élèves et les familles. D’autres ne veulent pas renoncer à terminer les programmes et prennent le risque de maintenir des effectifs complets. À l’université, les étudiant·e·s doivent se contenter d’un enseignement dégradé, à distance. Mais les élèves des classes préparatoires ont cours comme si de rien n’était ! L’absence de cadre national accroit les inégalités. Le gouvernement profite de la crise sanitaire pour en finir avec l’ambition d’une école commune à toutes et tous, et généraliser la concurrence.

Pendant que les personnels tiennent à bout de bras un système éducatif au bord de l’explosion, leurs ministres en profitent pour leur imposer de nouvelles réformes, fragiliser encore les services publics, accélérer les politiques qui nous ont menés dans le mur. Vidal a profité de la fermeture des universités pour faire passer une loi de programmation de la Recherche (LPR) qui augmente la précarité et la concurrence entre les établissements. Au moment même où nous constatons à quel point notre pays a besoin de pouvoir compter sur ses enseignants et ses chercheurs, et donc de leur garantir un minimum de stabilité grâce au statut de fonctionnaire !

Alors que la crise sanitaire révèle et accroît les inégalités face à l’école, Blanquer s’attaque à l’éducation prioritaire. Avec sa réforme, il renonce à l’ambition d’égalité sur tout le territoire et accroît encore la concurrence entre les établissements.

Ne laissons pas faire ces irresponsables. Il est urgent de reprendre la main sur notre éducation, nos métiers, notre avenir ! L’autoritarisme de Blanquer et Vidal conduisent l’éducation nationale et l’université dans le mur. Avec leurs politiques, c’est toute une génération qui va être sacrifiée. Il est urgent d’agir.

  • Les personnels de l’enseignement et de la recherche doivent retrouver la maîtrise de leurs métiers. L’autoritarisme nous conduit dans le mur ! Nous avons besoin de d’un système éducatif plus démocratique.
  • L’éducation est un enjeu national : le cadre national du service public doit être renforcé. Face à la crise sanitaire, nous avons besoin de règles communes.
  • Il est urgent d’aménager les programmes scolaires pour tenir compte de la crise qui dure depuis presque un an. Les épreuves de mars du baccalauréat doivent être annulées pour revenir à un examen national à la fin de l’année scolaire. Parcoursup doit être immédiatement suspendu : tous les bacheliers doivent pouvoir obtenir une place à l’université dans la filière de leur choix.
  • Nos enfants, nos jeunes ont besoin d’éducation et de formation. Il faut permettre le retour des étudiants à l’université, à tous les niveaux, et garder les établissements primaires et secondaires ouverts. Pour le faire sans risques inconsidérés, une réduction durable des effectifs est nécessaire et urgente. Elle permettra aussi de faire face aux difficultés produites par les interruptions scolaires et l’enseignement à distance. L’éducation et l’enseignement supérieur ont besoin d’un plan de recrutement pluriannuel, avec des concours exceptionnels dès cet hiver, et une revalorisation des salaires.
  • La réduction des effectifs nécessite un aménagement des locaux et des équipements. Nous demandons un plan national de rénovation et de construction, assorti d’un fonds d’aide aux collectivités locales pour qu’elles puissent faire face aux coûts engendrés par la crise.

Depuis des années, les réformes de l’éducation et de l’université s’enchaînent : toujours plus d’autonomie, toujours plus d’individualisation, toujours plus de sélection… Ce sont ces politiques, plus encore que le virus, qui sont responsables de la crise que nous traversons. Elles ont fragilisé notre école, notre université, notre recherche : aujourd’hui, tout cela ne tient plus que grâce à la bonne volonté et aux efforts de personnels épuisés. Il est temps de changer de politique : de construire un système éducatif ambitieux et véritablement commun. Le PCF veut contribuer à cette construction : partout, nos militant·e·s, nos élu·e·s, nos candidat·e·s aux élections départementales et régionales iront dans les semaines et les mois qui viennent à la rencontre des actrices et des acteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour mettre en débat les propositions de « L’École en commun » (https://www.pcf.fr/argumentaire_ecole), les enrichir et construire des mobilisations.

Dans cette perspective, engageons-nous dans le cadre de l’appel à des États généraux de l’éducation pour l’égalité, l’émancipation, la démocratie paru dans l’Humanité ce mercredi 20 janvier et signé par plus de 100 personnalités issues de différents syndicats, mouvements politiques et associations, du monde de la recherche et de la culture (https://etatsgeneraux.carnetsrouges.fr/). Organisons partout des rencontres avec les acteurs locaux de l’éducation, les familles, la population, les élus locaux… et construisons ensemble un projet capable de répondre aux défis essentiels qui sont posés à notre système éducatif.

Comme l’écrivent les signataires de l’appel, il s’agit de nous appuyer sur l’opposition aujourd’hui très large aux politiques menées par Blanquer, Vidal et Macron, pour poser des questions essentielles, qui engagent un projet de société : à quoi sert l’école ? Doit-elle conforter chacun dans ses goûts et ses « talents » ou au contraire permettre à toutes et tous de sortir des terrains connus pour construire et s’approprier une culture commune ? Comment construire l’action éducative des collectivités locales pour qu’elle n’affaiblisse pas le service public national ? Comment penser la nécessaire augmentation du temps scolaire et l’indispensable élévation du niveau de connaissance ? Comment garantir qu’une formation commune débouche sur une qualification égale ?

Sur toutes ces questions, des divergences importantes existent aujourd’hui entre les forces de gauche. Si nous voulons résister efficacement aux pressions libérales et imposer la transformation progressiste dont l’école a besoin, il est nécessaire de mener ces débats, et de rassembler autour de propositions claires. C’est la responsabilité des communistes dans la période à venir.

Marine Roussillon

Membre du CEN, responsable secteur Education


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