Présidentielle. Fabien Roussel veut un budget de 80 milliards d’euros pour l’école

Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle lors de la rencontre des jours Heureux à Vénissieux le 3 Décembre.

Le candidat communiste à l’Élysée a tenu sa dernière Rencontre des jours heureux, à Vénissieux, sur le thème de l’éducation et de la formation.

Vénissieux (Rhône), envoyé spécial

« Regardez le titre : « profs absents le bon coin à la rescousse », voilà la réalité de notre école ! », s’inquiète, une du Parisien à la main, Fabien Roussel. Depuis Vénissieux (Rhône) et pour sa sixième et dernière Rencontre des jours heureux, le candidat du PCF à la présidence de la République affiche son ambition : « reconstruire une école de la République qu’Emmanuel Macron a totalement cassée ». Le député du Nord ironise :  « Parcoursup, c’est le Koh Lanta de l’orientation, sans totem d’immunité et avec 90 000 jeunes bacheliers sans affectations ».

Devant les quelques 500 participants, le prétendant à l’Élysée affirme vouloir faire de la jeunesse et de l’école la grande cause du futur quinquennat. Le dirigeant communiste a dévoilé ses pistes pour l’Éducation Nationale et la formation Issues d’un travail conjoint entre parlementaires PCF et syndicats. Une augmentation du budget  de 45 %, pour atteindre 80 milliards d’euros, permettra notamment la mise ne place d’une mesure phare : l’allongement du temps d’enseignement à l’école.

Faire l’école à l’école

Pour atteindre ce niveau, Fabien Roussel entend marcher sur deux jambes. D’un côté le retour à la semaine de cinq jours en élémentaire supprimée sous Nicolas Sarkozy, avec 27 heures d’enseignement hebdomadaire contre 24 aujourd’hui. De l’autre, les collèges et les lycées avec un objectif de 32 heures d’enseignement « en moyenne ». « Dans les conditions actuelles, l’école est une course pour réaliser le programme », déplore le candidat. L’enjeu de cette mesure est donc de « faire l’école à l’école », sans devoirs à la maison tout en « permettant d’élever les niveaux de connaissance de toute une classe d’âge, sans exception ». Pour Paul Devin « On ne peut plus se satisfaire de la réussite, de temps en temps, d’un élève issu des catégories populaires » Le président de l’Institut de recherches de la FSU, qui intervenait lors de la rencontre, appelle à « refaire de la promesse républicaine d’égalité une réalité ».

Afin de « doter l’école primaire de plus de maîtres que de classes », tout en n’augmentant pas le temps de travail des enseignants, Fabien Roussel table sur le prérecrutement de 90 000 professeurs, avec un revenu au-dessus du SMIC, dès la sortie d’étude. « Avec cette mesure, nous voulons conserver la formation des enseignants à bac + 5 », assure Sébastien Laborde, membre de la direction du PCF, qui entend ainsi « permettre aux futurs enseignants de connaître pleinement les contenus de cours, d’apprendre les bons gestes, la pédagogie, la didactique mais aussi développer une réflexion propre à chacun sur l’école ». Ce prérecrutement serait conditionné à une obligation d’exercer au moins 10 ans au sein de l’Éducation nationale et viendrait concrétiser l’objectif de limiter le nombre d’élève par classes à 15 en petite section, 20 en maternelle et élémentaire, et enfin 25 au collège et lycée.

Recrutement de personnels d’encadrement

Interpellé sur la formation professionnelle par Séverine Brelot, co-secrétaire nationale du SNUEP-FSU, le candidat plaide pour un « Bac pro » en quatre ans, contre trois aujourd’hui, tout en rétablissant des enseignements culturels tels que la philosophie et la littérature. En outre, et répondant à une accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH) présente dans la salle sur les conditions de travail, le candidat a assuré souhaiter leur « garantir un salaire digne, une formation et un statut ». Le député du Nord table également sur le recrutement de 90 000 AESH, mais aussi l’embauche « d’une Agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (ATSEM) par classe », dans l’ensemble du pays « sans que les mairies aient en assumer le coup ».

Fabien Roussel n’oublie pas d’épingler la droite et l’extrême droite sur leurs projets éducatifs. « Proposition du candidat Zemmour pour l’école : retour de l’uniforme et interdiction de l’écriture inclusive. Avec ça ils vont aller mieux nos enfants », tacle-t-il. Et de rappeler que la candidate LR, Valérie Pécresse, était la ministre en charge de la loi LRU sur les universités, qui a fait entrer la logique délétère d’autonomie des établissements. Avec la clôture du cycle de Rencontres des jours heureux, une page se tourne dans la campagne pour le communiste, qui prévoit de dévoiler son programme complet après les fêtes de fin d’année.

Naïm Sakhi


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