Pour l’avenir du droit au logement et de la loi SRU

Texte collectif d’élu.E.s communistes d’île-de-France

La campagne présidentielle permet aux droites et à la majorité d’Emmanuel Macron de distiller leur vision stigmatisante des quartiers populaires et du logement public. Du côté de la Macronie, l’heure est à la restriction de la construction de logements sociaux dans les communes qui en comptent plus de 40 %. Peu importe la pénurie inédite que notre pays connaît. Une circulaire adressée aux préfets au cœur de l’été 2021 confirme cette orientation néfaste. La candidate de la droite, Valérie Pécresse, se donne quant à elle dix ans – soit deux quinquennats – pour en finir avec ce qu’elle aime appeler, depuis plusieurs années, les « ghettos ». Elle en profite pour ressortir de la cave le célèbre nettoyeur haute pression de marque allemande, qu’elle compte utiliser pour « nettoyer »… La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) se trouve menacée. Par des formules chocs venues des quartiers chics, les droites pointent du doigt des communes, des quartiers, et font de leurs habitants des boucs émissaires. Les droites, unanimes et créatrices d’inégalités depuis des décennies, stigmatisent des « ghettos » de pauvres. À la tête de la région Île-de-France et dans les médias, les pécressistes ciblent la loi SRU. Plus de vingt et un ans après son adoption, les héritiers de la droite d’alors, emmenée par Boutin, combattent toujours cette loi de la gauche plurielle et son article 55 qui fixe un objectif minimal de logements sociaux par commune. Dans cette cabale, jamais ne sont mentionnés les maires délinquants qui s’emploient à contourner cette loi, voire revendiquent fièrement le paiement de l’amende prévue en cas de non-respect…

Pécresse-Zemmour-Le Pen : même combat. Ces droites extrémisées ne proposent aucune solution pour répondre à la crise du logement transformée en pénurie historique. Elles se contentent de vitupérer contre la loi SRU, alors que la France compte désormais plus de 4,1 millions de mal-logés et que le nombre de demandes de logement enregistrées dépasse 1,5 million, dont la moitié en Île-de-France !

Dans la région dirigée depuis 2015 par Valérie Pécresse, la situation est dramatique : les constructions s’effondrent depuis 2017, la demande de logements explose, les délais d’attente et les difficultés humaines également. Malgré la réalité des chiffres et de la détresse sociale de millions de mal-logés, les aides régionales ont été conditionnées et réduites drastiquement. 2022 marquera une nouvelle baisse des crédits régionaux de 10 millions d’euros. Idem pour la politique de la ville. Nous sommes face à une stigmatisation pour unique proposition . Dans le laboratoire francilien de Valérie Pécresse, le logement social et les quartiers populaires constituent des dangers, des statues à abattre. Les maires bâtisseurs sont pointés du doigt et pénalisés financièrement. Les demandeurs prioritaires sont triés pour en extraire quelques salariés de secteurs dits essentiels, préfigurant ainsi une politique, baptisée par la droite de Pécresse de « peuplement », de rares logements sociaux créés dans les communes carencées dirigées par la droite. Ce sont ces mécanismes que la candidate Pécresse et sa clique veulent appliquer à tout le pays. Ce serait dramatique parce que cette politique aggraverait la pénurie de logements accessibles déjà historique, mais aussi parce que le but final est de faire voler en éclats le principe même de droit au logement.

Le logement pour tous doit être au cœur de la vie publique . Loin des petites phrases tournant en boucle, cette élection présidentielle doit être l’occasion de porter l’enjeu du logement et de le mettre au cœur du débat. Pour répondre à l’urgence des mal-logés, il faut faire du logement public un levier solide pour lutter contre la pauvreté et la précarité. Renvoyons dans les cordes la droite et sa jumelle macroniste qui portent, dans une complicité manifeste, un lourd bilan d’aggravation de la crise du logement, comme l’a confirmé le 27e rapport de la Fondation Abbé-Pierre.

Nous, élus communistes, pensons que les élus locaux, les associations de locataires et les bailleurs sociaux publics ont une voix et des expériences à porter. Des collectivités agissent pour que le logement public soit pour tous et permette l’égalité et la justice sociale. En 2022, il faut opérer un changement de cap à la tête de l’État. Il faut tourner la page des logiques de casse des droites. Il faut préserver la loi SRU et la renforcer afin de relancer la construction, massive, concertée et responsable, de logements pour que revive le droit au logement pour toutes et tous.

Signataires : Céline Malaisé, Ian Brossat, Pierre Laurent, Cécile Dumas, Didier Mignot, Fatiha Aggoune, Marianne Margaté, Patrice Leclerc, Jacqueline Belhomme, Philippe Rio et Philippe Bouyssou.

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