Les violences conjugales progressent encore de 20 % en 2023 dans le Tarn-et-Garonne in DDM

Le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage
Le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage DDM, Max Lagarrigue

Avant le dévoilement des chiffres consolidés des violences faites aux femmes, le procureur de Montauban Bruno Sauvage a confirmé la tendance et ses axes d’action pour réduire ce fléau national.

Année après année, les chiffres des violences conjugales sont en hausse. Au niveau national, un doublement des plaintes est constaté entre 2016 et 2022.

Le département n’est pas épargné par ce fléau confirme le procureur de la République de Montauban qui nous a livré la tendance, avant les chiffres consolidés dévoilés lors de l’audience solennelle judiciaire en janvier.

« En 2022, le Tarn-et-Garonne était à + 35,6 % de plaintes, soit le double de la moyenne nationale. Cette année, la hausse est encore conséquente avec un chiffre de + 20 % », indique Bruno Sauvage.

Un phénomène toujours en forte hausse qui s’explique, pour le directeur départemental de la police Charles-Régis Allegri, par la « meilleure prise en charge des victimes notamment par le travail de nos intervenantes sociales ».

Celles-ci « prennent le temps parfois durant plusieurs semaines de mettre en confiance les victimes pour qu’elles déposent plainte », précise le commissaire divisionnaire, dont les services ont enregistré 315 plaintes pour violences conjugales et 361 pour des violences intrafamiliales, en 2022.

Plus de défèrements et de comparutions immédiates

Les poursuites (environ 700 par an) et les dispositifs pour lutter contre ce fléau des violences faites aux femmes, devenu dans le département l’un des axes prioritaires de la politique pénale du parquet, ont aussi explosé.

« Depuis deux ans, la réponse judiciaire n’a cessé d’être plus rapide et ferme. Nous sommes passés de 71 défèrements en 2021 à 108 en 2022 et 117 au 30 novembre de cette année, soit + 61 % de défèrement », garantit le procureur Sauvage.

Cette répression est aussi significative sur le rôle des audiences correctionnelles composées pour moitié du temps de poursuites d’auteurs de violences conjugales. « Le nombre de jugements en comparution immédiate sur ce contentieux est passé de 24 en 2021 à 39 en 2022, et 40 à ce jour », indique Bruno Sauvage.

Dans le même temps, le parquet a multiplié par 5 le nombre de téléphones grave-danger (de 6 en mars 2022 à 33 à ce jour), et doublé celui des bracelets anti-rapprochement (de 6 à 13).

Ces dispositifs permettant aux victimes d’être mieux protégées s’accompagnent aussi d’un travail de fond pour modifier le comportement des auteurs de ces violences. « Nos stages de mesures alternatives aux poursuites ont explosé », confirme Nadège Frauciel, directrice de France victimes Tarn-et-Garonne.

On est ainsi passé de 6 à 14 sessions de 2021 à 2023. Un stage où les mis en cause qui ont échappé à une condamnation, doivent débourser 150 euros.

Face toutefois à des situations complexes où la victime peut se retrouver contrainte de quitter son domicile, le procureur avec le soutien de la préfecture annonce la création d’un centre de prise en charge des auteurs.

« Avant de prévenir la récidive et d’éjecter le conjoint violent, nous allons mettre en place des logements pour les accueillir », dévoile Bruno Sauvage. Des appartements où les hommes violents feront l’objet d’un suivi social, psychologique et psychiatrique.


En savoir plus sur Moissac Au Coeur

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.