Le candidat communiste aux élections européennes a reçu une vingtaine de professeurs et de syndicalistes de l’éducation nationale au siège du PCF, le 17 janvier.
Léon Deffontaines a voulu saisir la balle au bond. « Avec l’affaire Oudéa-Castéra, le débat se focalise en ce moment sur l’école publique », explique la tête de liste du PCF aux élections européennes, qui a organisé une rencontre place du Colonel-Fabien, ce 17 janvier, avec des professeurs et des syndicalistes de l’éducation nationale. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, et la colistière de Léon Deffontaines, Sigrid Gérardin, également professeure dans l’enseignement professionnel et syndicaliste Snuep-FSU, ont participé à cette discussion révélant le malaise dans l’éducation nationale.
D’entrée de jeu, certains des professeurs sont revenus sur la crise déclenchée par les propos de la ministre sur la scolarisation de ses enfants dans un établissement privé. « C’est d’un profond mépris pour l’école et les services publics », tacle ainsi Coralie, professeur d’EPS et syndicaliste. « Le ministère élargi aux sports et aux jeux Olympiques, c’était déjà un signe de mépris », insiste-t-elle.
D’autres autour de la table réclament des « excuses publiques » de la ministre, adressées à tous les enseignants et non à la seule école Littré. « Mardi, ça ne parlait que de ça dans les salles des professeurs », confirme Thomas, enseignant dans le second degré, qui ne souhaite pas pour autant la démission de la ministre.
Une éducation en crise générale
La polémique révèle une crise générale. « Rien qu’à Paris, il est prévu de supprimer 78 postes pour l’année prochaine », rappelle ainsi une enseignante membre de la CGT, pour démentir les propos de la ministre selon laquelle il n’y aurait pas de suppressions de postes dans l’éducation nationale. « Et il n’y a pas que les questions de salaire, il y a aussi la souffrance au travail. Dans l’éducation, il y en a beaucoup », souligne encore cette syndicaliste.
La question du financement de l’enseignement privé par l’État (à hauteur de 73 %, puisque dans l’enseignement sous contrat, les professeurs sont rémunérés avec de l’argent public) est également posée par les enseignants, qui voient à l’inverse l’école publique embourbée dans une pénurie permanente de moyens. « Nombre de nos collègues sont contraints d’acheter eux-mêmes les fournitures nécessaires au déroulement de leurs cours », pointe encore la syndicaliste de la CGT.
« La ministre a dit qu’elle est maladroite, leur répond alors Fabien Roussel. Non, elle est à droite. Ils ont un projet politique très à droite. » Le dirigeant communiste rappelle que son parti « n’est pas un voyageur sans bagages, en termes de propositions pour l’école publique ». Venus avant tout pour « écouter », les deux candidats Léon Deffontaines et Sigrid Gérardin feront des propositions pour l’éducation nationale, dans le cadre de la campagne des européennes, dont ils entendent « faire un enjeu majeur ». Dans leur viseur, notamment, les traités européens qui imposent des règles austéritaires. Et minent donc les services publics, au premier rang desquels l’école.
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