Passé presque inaperçu, le 15e « Baromètre annuel de la confiance politique » du Cevipof vient de sortir. Il dresse le portrait de Françaises et de Français déçus de la démocratie et méfiants envers leur prochain. De page en page, on vacille sur sa chaise quand on ne manque pas d’en tomber. Du moins à première vue. La méfiance (38 %) et la lassitude (36 %) caracolent en tête pour qualifier l’état esprit de nos concitoyens quand l’enthousiasme (9 %) et le bien-être (15 %) se morfondent dans les profondeurs du classement.
60 % ne font pas confiance aux institutions politiques et 68 % pensent que la démocratie fonctionne mal. Bizarre, alors que le non au référendum sur la Constitution européenne n’a pas empêché le texte de revenir par la fenêtre avec le traité de Lisbonne ! Étrange, alors que la réforme des retraites a été adoptée sans dialogue social malgré des manifestations massives dans les rues. Et même complètement loufoque, alors que l’Assemblée nationale n’a pas de majorité et que le gouvernement fait passer nos députés pour des pantins avec des 49.3 à tour de bras. Au bout, 23 % des Français seraient favorables à ce que le pays soit dirigé par l’armée. Dans la Nation des droits de l’homme, cela fait mal ! Mais c’est peut-être la pente glissante vers laquelle nous mène cette Constitution quelque peu monarchiste et fagotée autour d’un seul homme, par ailleurs chef des armées.
Une partie des Français voudrait donc franchir le pas vers un régime autoritaire qui balancerait définitivement par-dessus bord nos principes républicains, notre droit, ainsi que notre amour de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Et loin de moi l’idée d’achever le cher lecteur de l’Humanité, mais en cette période de crise économique, la désignation de boucs émissaires par la machine médiatique et politique fait son œuvre, avec 61 % des Français pensant qu’il y a trop d’immigrés dans notre pays.
Dans ce naufrage démocratique, ce sondage regorge de graines d’espoir : les maires et les conseils municipaux ont la tête hors de l’eau en obtenant 60 % de confiance. Au lendemain de l’entrée au Panthéon de Mélinée et Missak Manouchian et de toute la Résistance étrangère et communiste quelque peu souillée par la présence des héritiers politiques de Pétain, les maires sont l’un des ressorts d’avenir pour une République sociale et décentralisée.
Nous, communistes, humanistes, républicains et progressistes sommes debout pour lutter contre les fascistes bon teint ! Nous les combattrons aujourd’hui comme demain ! Et nous affirmons même que les gouvernements locaux unis du monde pourraient avoir une place d’observateurs aux Nations unies pour prendre soin des citoyens de tous les pays, faire vivre l’internationalisme et constituer une force d’appui pour construire la paix.
ENQUÊTE SUR LES MAIRES DE FRANCE (édition 2023)
– Note de synthèse par Martial Foucault (Pdf, 2,95Mo):Des maires engagés mais empêchés
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