Jeudi 5 septembre 2025, la grève a été massive : 55% de grévistes dans les collèges et lycées selon le syndicat majoritaire du Second degré et 65% dans le 1er degré. Cette mobilisation traduit à la fois une grande colère et un profond malaise de la profession. L’ensemble de la communauté éducative s’est largement mobilisée contre les réformes, les suppressions de postes, et plus largement contre une politique du mépris, du « moins » pour l’Ecole et du « toujours plus » pour les personnels. Tous les manifestants expriment un énorme ras-le-bol dans les cortèges partout en France.
« Je suis juste financièrement ce mois-ci »
Dans un contexte de tensions et d’instabilité politique, les manifestants et syndicats envoient un message clair au prochain gouvernement. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, leurs difficultés au quotidien comme leur ras-le-bol.
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire nationale du SNES-FSU, « cette mobilisation dans un contexte politique incertain montre la détermination de la profession. Dans cette grève, il s’exprime l’exigence de revalorisation, d’abandon des mesures Kasbarian mais aussi l’impératif de respect. Nos collègues ont été très touchés par les paroles méprisantes de plusieurs politiques ». « l’Ecole coule en raison des politiques menées ces dernières années, il faut une prise de conscience collective pour enfin que l’Ecole publique redevienne une priorité ! » alerte la secrétaire générale du syndicat majoritaire du Second degré.
A Rennes, plusieurs milliers de personnes ont montré leur mécontentement. Des ouvriers du privé et des étudiants sont venus aussi dans le cortège. Même si les profs formaient la plus grande partie. « Cette année, nous organisons un voyage pour les élèves et nous n’aurons aucune heure de rémunération », confie Arlette, professeur d’espagnol. « Je viens juste manifester mais je reprends mes cours après », note Pierre qui avoue « être juste financièrement ce mois-ci ».
« Nous ne voulons plus de prof bashing, du mépris »
Le 1er degré avec 65% de grévistes a été très présent dans les cortèges. Guislaine David pour le SNuipp-FSU analyse la réussite de la mobilisation par les mêmes raisons de colère « liée à beaucoup de choses, d’attaques sur le jour de carence, le gel du point d’indice mais aussi les conditions de travail dégradées, les fermetures de classe, le mépris et le profbashing ». Dans le cortège, plusieurs témoignages racontent la fatigue au quotidien du travail. Une professeure des écoles parle des effectifs trop lourds de sa classe de maternelle avec 29 élèves. Géraldine, psychologue à Epinay-sur-Seine parle de ses « collègues en situation d’épuisement ». Elle poursuit « ils ont le souci de bien faire, avec toujours plus de missions ». Charlotte professeure en collège lance « nous ne voulons plus de profbashing, du mépris ».
Une rupture de confiance pour le Se-Unsa
Elisabeth Allain-Moreno du SE-Unsa rappelle le contexte historique de la mobilisation du 5 décembre : « le contexte politique est inédit avec un gouvernement à nouveau démissionnaire. Ensuite par la forte mobilisation des agents publics, et particulièrement dans l’éducation nationale où la rupture de confiance avec le ministère depuis plusieurs années s’ajoute aux annonces insupportables Kasbarian. Enfin parce qu’elle doit plus que jamais être entendue par le prochain gouvernement. Il en va de l’avenir de tous les services publics et de l’Ecole en particulier, il en va de l’avenir de tout un pays. »
Et des réformes contestées
Quels remèdes pour les professeurs, peut-être agir sur leurs demandes : salaires en berne, des réformes contestées et imposées. Car un décret pour faire passer une réforme des groupes invalidée par le Conseil d’Etat ne devrait pas apaiser la colère. Annonce pour le prochain gouvernement…
Djéhanne Gani
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