Avec un repli du salaire net moyen de 1.4% en euros constants en 2022, les enseignant.es subissent encore les effets de l’inflation et de la stagnation de leur pouvoir d’achat. Les professeur.es des écoles qui ont moins de primes ont un fort écart de salaire avec ceux du 2nd degré. La note de la DEPP montre aussi la faible amplitude de salaire moyen avec un écart de 850 euros entre un néo-titulaire et un futur retraité. Le gel du point d’indice reste la raison majeure des faibles salaires des enseignant.es français.es.
Une baisse moyenne de 1,4% en tenant compte de l’inflation
Même si les auteurs de la note de la DEPP publiée ce 13 décembre prennent de nombreuses pincettes, les chiffres sont têtus. « En 2022, le salaire net moyen des enseignants titulaires est en hausse de 3,7 % en euros courants, soit une augmentation plus forte qu’en 2021 (+ 2,2 %). Cependant, compte tenu de la forte inflation (+ 5,2 % en moyenne au cours de l’année, après + 1,6 % en 2021) le salaire net moyen se replie en euros constants : – 1,4 % après + 0,5 % en 2021) ». Les auteurs expliquent aussi cette baisse par l’arrivée de nouveaux enseignant.es. Le salaire moyen baisserait de 0.2% si l’on ne compte pas les nouveaux entrants dans le métier. En effet, « ces nouveaux enseignants ont un salaire moyen inférieur de 29,4 % à celui que percevaient les enseignants partis, en raison notamment de la différence d’ancienneté ». La Depp évalue à 2070 euros nets pour les nouveaux profs contre 2920 euros nets pour les profs partis en retraite en 2022, soit 850 euros de gain mensuel entre un néo-titulaire et un futur retraité.
Des contrastes entre le 1er et 2nd degrés, selon les corps, les primes, les HSA, la quotité de travail :
Des primes qui avantagent le 2nde degré
« En 2022, un enseignant titulaire rémunéré par le ministère en charge de l’éducation nationale, qu’il soit à temps complet, partiel ou incomplet, perçoit un salaire net mensuel moyen de 2 740 euros », indique la DEPP. « Les primes et indemnités, qui représentent en moyenne, en 2022, 11 % du salaire brut d’un enseignant du premier degré et 17 % de celui d’un enseignant du second degré, expliquent également les écarts de salaires entre enseignants ». De plus, « les professeurs des écoles sont proportionnellement moins nombreux en hors classe et classe exceptionnelle que les certifiés, PEPS et PLP ».
Le salaire des agrégés mis en avant
Pour préparer les esprits à d’éventuelles réformes et diviser les troupes, le salaire des agrégés est une nouvelle fois pointé du doigt : « Les 10 % de professeurs agrégés et de chaire supérieure les mieux rémunérés gagnent plus de 4 870 euros par mois, soit 1,5 fois plus que les 10 % de professeurs des écoles les mieux rémunérés ». Malgré les promesses sur l’augmentation de salaire des enseignants et la petite augmentation du point d’indice en 2022, les faits sont là : « Parmi l’ensemble des enseignants titulaires, 40 % d’entre eux connaissent une hausse de leur salaire net en euros constants, 16 % voient leur salaire stagner et 44 % leur salaire diminuer ».
Travailler plus et monter en grade !
La note conclut par un constat dit et redit sur la nécessité d’augmenter le point d’indice. « En l’absence d’évolution de corps, grade, échelon et rythme de travail (ce qui concerne 60 % des titulaires en 2021 toujours présents en 2022), la moitié des enseignants enregistrent une évolution annuelle de leur salaire net en baisse de 1,5 % ». Déjà en septembre 2024, une note de l’OCDE indiquait que les enseignant.es français travaillent plus et gagnent moins que dans les autres pays comparables.
Djéhanne Gani
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.