Le poids des différents syndicats dans le secteur privé a été dévoilé ce mardi 8 avril. Si aucun changement majeur n’est à souligner, la CFE-CGC, l’organisation des cadres, confirme la bonne forme du syndicalisme catégoriel et autonome, en gagnant 36 300 suffrages.
Naïm Sakhi
La confédération de Montreuil voit son audience reculer de 0,83 % mais reste deuxième organisation syndicale du privé et première dans les TPE (très petites entreprises) dont les dernières élections ont eu lieu en décembre 2024.
Pas de changement dans la représentativité syndicale. Ce mardi 8 avril, le Haut Conseil du dialogue social a dévoilé l’importance des différentes organisations dans le secteur privé. Le trio de tête reste inchangé : la CFDT (1 344 162 voix), avec une audience de 30,83 %, la CGT (1 086 107 et 25,76 %) et FO (729 054 et 17,29 %), restent les principales confédérations, à l’issue des cycles électoraux dans les CSE.
Pour autant, ces trois organisations syndicales sont en régression. « Nous étions en recul de 151 000 voix sur le cycle précédent. Nous sommes à 66 000 sur ce cycle. Nous voulons voir dans ces résultats un possible changement de dynamique pour notre confédération, en étant pleinement conscient des transformations dans le monde du travail, avec l’explosion de la sous-traitance et la montée en puissance des catégories cadres », réagit auprès de l’Humanité, Catherine Giraud, secrétaire confédérale CGT. La confédération de Montreuil voit son audience reculer de 0,83 % mais reste deuxième organisation syndicale du privé et première dans les TPE (très petites entreprises).
« Un syndicalisme des expériences du quotidien a su progresser »
Entre 2021 et 2025, la CFDT est en repli de 44 000 suffrages (-0,18 % d’audience syndicale) et Force ouvrière de 35 600 (-0,35 %). « La CFDT demeure la première organisation syndicale du privé, parce qu’elle perd moins de voix que la CGT. Il n’y a pas de dynamique de conquête dans le salariat », observe Stéphane Sirot. Plus largement, pour l’historien du syndicalisme, « ce cycle de scrutin marque manifestement un recul du syndicalisme confédéré en faveur d’un syndicalisme catégoriel et autonome ».
Pour cause, avec 36 300 suffrages supplémentaires, la CFE-CGC apparaît comme la grande gagnante de ce cycle électoral dans les comités social et économique (CSE). Son audience syndicale augmente de 1,25 %, passant de 13,77 % à 15,02 %.
Et avec 21,75 % d’audience chez les cadres, la centrale dirigée par François Hommeril progresse de 1,04 % dans ces couches du salariat. « Les grands récits idéologiques, porteurs d’un modèle de société, politique ou syndical, se sont effondrés. Un syndicalisme des expériences du quotidien, des risques psychosociaux, des injustices, du ressenti des discriminations ou des formes de mépris a su progresser, note Stéphane Sirot. Ainsi, dans une partie du salariat, le syndicalisme du « carreau cassé » est prédominant. Cela laisse la porte ouverte à des organisations plus catégorielles. »
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À noter que l’Unsa parvient également à progresser de 15 000 voix. Dans les trois fonctions publiques (État, hospitalière, territoriale), en 2022, la CGT était arrivée en tête devant FO et la CFDT. La centrale de Belleville, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC restent les organisations syndicales représentatives.
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