Créé il y a trente-cinq ans, le Papotin cartonne désormais sur France 2 avec plus de trois millions de téléspectateurs. L’équipe du magazine atypique était samedi 13 septembre sur la scène de l’Agora avec comme invité Fabien Roussel.
Gaspard ne peut pas garder pour lui ce qu’il veut demander à Fabien Roussel. « Quelle est la différence entre la gauche et l’extrême droite ? » dévoile en coulisses le grand gaillard à la silhouette élancée. Stanislas, lui, amuse la galerie avec l’une de ses éternelles imitations de Nicolas Sarkozy.
Alors que Claire semble un peu contrariée. Au menu de ce midi, elle préfère le poulet, qui tarde à venir, aux haricots verts. Quand ils montent l’estrade de l’Agora de la Fête, samedi, en début d’après-midi, c’est un public compact, chauffé à bloc qui les attend, façon rock stars. « Assis ! Assis ! » crie-t-on au fond, histoire de ne pas en louper une miette.
« Est-ce un métier, cette politique ? »
On se souviendra longtemps de cette rencontre si particulière entre l’équipe des journalistes du Papotin et le secrétaire national du parti communiste, et de l’émotion brute, inédite, qu’elle distille. À la manœuvre, le psychologue Julien Bancilhon, rédacteur en chef de ce magazine atypique porté par des journalistes atteints de troubles du spectre autistique, explique combien ils sont fiers d’être ici. « On peut tout dire au Papotin » et « la parole est libre », introduit-il, comme à chaque fois qu’une célébrité y est invitée.
Marvin se lance le premier. « Tu étais un adolescent difficile ? » « Je ne pense pas, rétorque Fabien Roussel. Et toi ? » « Moi, je ne savais pas me contrôler, j’étais violent avec mes parents, contre moi-même. Maintenant ça va. » Sans transition : « Est-ce que tu crois toujours au communisme ? » « Mille fois oui, sourit le responsable communiste. On a la chance d’être le parti le plus beau, le plus généreux de France. »
Claire prend le micro : « Est-ce un métier, cette politique ? » « Surtout pas ! Il faut que ça reste une passion, un engagement militant. » Au tour de Gaspard, qui, d’emblée, chauffe la salle. « Comment allez-vous le public ? » L’écho de la foule, fracassant, ne laisse aucun doute. Le jeune homme pose sa fameuse question. « Nous croyons en l’être humain alors que l’extrême droite, elle, fait tout pour diviser les gens en fonction de leurs couleurs, leurs origines », assure sans détour Fabien Roussel.
Il sera question de pirates, de pêche à la ligne, de vacances en camping
Félix, passionné de fête foraine, entame une discussion très pointue avec celui qui est aussi maire de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, où une foire s’installe chaque mois de juin. Puis il sera question de pirates, de pêche à la ligne, ou encore de vacances en camping. Lorsque Jérôme lui demande s’il prétend à la fonction de président de la République, Fabien Roussel rétorque par un oui. « Mais l’important, ce sont les élus du peuple, les parlementaires », poursuit-il.
Le temps est passé à une vitesse folle. Ada, 13 ans, la plus jeune journaliste du Papotin, fan de rap, clôture ce moment singulier par une chanson. Le public l’accompagne. Les journalistes quittent l’Agora sous des applaudissements à tout rompre. L’équipe poursuivra sa découverte de la Fête jusqu’à tard le soir. Mais les journalistes ne sont pas venus là pour chômer. Ils intervieweront Paul Watson, Marine Tondelier, Sophie Binet, et aussi les groupes Bagarre et Saïan Supa Crew, avant leur montée sur scène. Le prochain numéro du Papotin, disponible désormais en kiosques, arborera vraisemblablement les couleurs généreuses de la Fête de l’Humanité.
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