NDLR de MAC: Une journée de m……..
L’astrophysicien canadien Hubert Reeves est décédé le 13 octobre 2023 à Paris à l’âge de 91 ans. Son fils, Benoit Reeves, en a fait l’annonce dans un message publié sur Facebook.
L’astrophysicien québécois Hubert Reeves, qui aimait à rappeler que les humains sont des poussières d’étoiles, est décédé vendredi à l’âge de 91 ans. Il faisait partie de ces grands vulgarisateurs scientifiques. Ce souci de rendre compréhensible la science au plus grand nombre se doublait chez lui d’un immense talent de conteur. Hubert Reeves est mort mais dans l’espace depuis 1999, l’astéroïde (9631) 1993 SL6 porte son nom et continue son voyage.
Poussières d’étoiles
En retraite depuis 1999, il poursuivait ses activités militantes notamment pour alerter sur l’état de l’environnement et celui de l’humanité qui, selon lui, devrait disparaître lorsque surviendra la sixième grande extinction des espèces. Sur son site internet, il écrivait dans sa « Lettre éditoriale du 4 janvier 2020 » : « Pour que nous existions, la recette est fournie dans mon livre Poussières d’étoiles : Il faut d’abord faire des étoiles à partir du magma initial. Puis il faut que ces étoiles vivent leur vie et rejettent leur moisson d’atomes dans l’espace. Il faut ensuite que ces atomes se combinent en molécules et en poussières. Que ces grains de poussière s’accumulent en planètes rocheuses… Finalement, il faut assurer le cours de l’évolution chimique et biologique de la planète. Nous connaissons plus ou moins bien la durée de chacune de ces opérations. En faisant la somme, on arrive à un minimum de plusieurs milliards d’années. Faut-il s’étonner que l’univers ait déjà quatorze milliards d’années ? Il ne lui en faut pas moins pour engendrer un être capable de conscience… Et maintenant, nous, les humains, connaisseurs de notre passé et devenus ces êtres capables de conscience : qu’allons-nous faire de notre futur ? »
Il aimait le cosmos, les oiseaux et la curiosité
Né à Montréal en 1932, Hubert Reeves étudie à l’Université de Montréal et à McGill avant d’obtenir son doctorat en astrophysique nucléaire de l’Université Cornell, en 1960. Il enseigne la cosmologie en Europe et en Amérique, dans les universités Columbia et Berkeley, à l’Université de Montréal et à l’Université libre de Bruxelles. Consultant pour la NASA, il a également été directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France et conseiller scientifique au Commissariat à l’énergie atomique de France. Officier de l’Ordre national du Québec, il était aussi compagnon de l’Ordre du Canada et commandeur de la Légion d’honneur de France. Toujours dans l’Hexagone, il avait été nommé grand officier de l’Ordre national du mérite en 2019. Il a reçu de nombreux doctorats honorifiques, dont ceux des universités de Montréal (1984), de Berne (1989), de Bruxelles (1992), d’Ottawa (2004), de Moncton (1991), du Québec à Montréal (2010) et de Sherbrooke (2011).
Pour lui, le cosmos était ce « lieu d’émerveillement et de rationalité » comme il le montrait la couverture de son livre « Patience dans l’azur » ces petits points bleus et blancs du quasar 3C 273. En 2008, dans son autobiographie intitulée « Je n’aurai pas le temps », Il expliquait que l’intérêt pour la science naît de la curiosité, ajoutant, encore sur son site : « ne cessons pas d’être curieux. La curiosité : il faut l’attiser comme on le fait du feu. Et alors que de découvertes ! La curiosité ? Faites-en votre seconde nature ! Cultivez cette ambition ! La curiosité ? C’est vital ! ». Curieux et optimiste, Dans Sciences et Aveni en novembre 2017, il estimait « Pour l’heure, faute d’avoir détecté la vie sur d’autres planètes que la nôtre, nous ne pouvons qu’émettre des opinions. Personnellement, j’adhère à l’hypothèse que d’autres formes de vie existent bel et bien ».