Aujourd’hui, je voudrais vous parler donc des incontestables qualités du soldat Roussel mais aussi de ce qui demeure son talon d’Achille : Roussel, le communiste, celui qui est différent des autres a-t-il la carrure d’un homme d’État?
On peut m’accuser de bien des choses mais certainement pas de travestir ce que je pense. Marchais le disait déjà “Danielle ne garde rien derrière la tête, elle dit tout!” et à ce titre il me reconnaissait un certain bon sens comme d’ailleurs un grand désintéressement personnel qui emportait la conviction. J’ajouterai que je suis parfois injuste mais je sens de loin les crevures, les salauds, ceux qui ne pensent qu’à eux et sont nocifs, ma principale faiblesse devient alors le mépris. C’est ce qui me rend totalement inapte à un rôle de dirigeant politique, j’ai l’écœurement trop facile, mais cela ne nuit pas au jugement. Ceux qui suivent ce blog savent en outre que ce que certains jugeront un excès d’implication personnelle accompagne parfois une perception aiguë des rapports de force d’un point de vue de classe mais aussi sur le long terme ce qui devient rarissime.
Aujourd’hui, je voudrais vous parler donc des incontestables qualités du soldat Roussel mais aussi de ce qui demeure son talon d’Achille : Roussel, le communiste, celui qui est différent des autres a-t-il la carrure d’un homme d’État?
Jusqu’ici ce type d’interrogation sur le vote Roussel restait au niveau du vote utile, et se limitait à se demander qui avait des chances à gauche ?
La démonstration devient de plus en plus incontournable : PERSONNE. Même l’épouvantail habituel celui auquel la gauche limite désormais son droit à l’existence, le fasciste est en train de tomber dans le vaudeville des chaises musicales. La décomposition accélérée des jeux politiciens a atteint un tel niveau que les appels à une primaire n’arrivent plus à susciter qu’un nouvel émiettement auquel se rallient quelques saltimbanques sympathiques mais qui n’ont pas plus de tête que Lalanne… C’est dire!… La véritable question commence à être : qui conservera un groupe après cette bérézina. Et le seul qui se conduise avec esprit de responsabilité dans ce cas c’est justement Roussel. Ils l’ont exclu du panel de la primaire, sans doute pour oser ne pas prôner les mérites du quinoa et surtout les bonnes œuvres et les missiles de l’OTAN assorties du seul recours aux éoliennes en matière civile.
On croit rêver, l’avantage c’est que l’idée du vote utile est en train de succomber sous tant de coups mais surtout de ridicules…
En revanche, on commence à se dire qu’il serait bon d’avoir pas mal de communistes pour défendre les travailleurs, pour porter les propositions de Roussel qui parle d’autre chose. Parce que le grand mérite de Roussel est là: dans une émission de télé, comme hier au grand jury, sur LCI, les journalistes ont commencé à l’inciter à la guéguerre des boutons à lui parler de ce qu’a dit de lui Mélenchon dans son meeting olfactif, et tout à coup on s’est retrouvé en train de s’intéresser au remplacement des voitures polluantes, à des propositions concrètes sur le prix du carburant… On s’est mis à parler d’autre chose et ça faisait du bien, ça “soulage”: ça fait du bien quand ça s’arrête, et avec ROUSSEL quelque chose enfin s’arrête.
ET ressurgit un peuple responsable qui veut du travail, pas la charité, un bon salaire, une vie heureuse, qui ne vit pas dans le drame permanent mais exige le respect…
La prestation excellente qu’il a faite hier à LCI dit ses qualités et montre à quel point il se bonifie. La première de ses qualités c’est qu’il est un communiste et qu’on croyait plus ou moins l’espèce disparue. Un enfant de la classe ouvrière, un gavroche, ma mère qui était une vraie prolétaire les caractérisait ainsi: “Ma fille tu as été trop bien nourrie, gâtée, il est dix fois plus malin que toi lui il s’accroche à une vitre et il tient”. En l’écoutant, ma mère aurait ajouté “enfin quelqu’un qui parle de choses sensées, mais elle aurait, je ne vous le cache pas, émis une réserve : “est-ce qu’il a les épaules?” C’est là effectivement la fragilité et la force de ROUSSEL. Il est un communiste, droit, honnête, sincère, qui enfin ne se préoccupe pas de son nombril mais de ceux qui en prennent plein la gueule. Il est une force de proposition et toutes vont dans le bon sens. A ce titre dans cette campagne, il est le seul de son espèce parce qu’à lui tout seul il se revendique collectif et pourtant pleinement lui-même, quelqu’un dont les mimiques, le langage imagé disent ce qu’il est mais aussi et surtout la terre qui l’a porté, l’honnête lignée dont il est issu. Un communiste quoi. Et il faut voir la tête de ces journalistes, on se croirait dans cette scène de l’Aiglon, après la tirade de FLAMBEAU, “Nous les petits, les sans grade…” quand le duc de RAGUSE qui a trahi l’empereur proteste et demande au fils de l’empereur s’il va écouter ce peuple jusqu’au bout et le rejeton impérial décide d’écouter “debout”. Ils n’en sont pas là mais ils sont désarçonnés par ce gavroche, ce fils du peuple, ce fantôme”? venu d’un autre temps… Qui sont peut-être ceux de l’avenir.
Oui c’est sa force mais aussi sa faiblesse, sa faiblesse décrivons-la : elle est ce qu’ils ont réussi à faire du communisme et ce que ce parti est devenu, c’est un tout. L’ incapacité à se défendre comme à défendre la classe ouvrière, les exploités de France et du monde, se battre pour leur vérité autant que leur sécurité. Si ma mère et sa fille s’interrogent en moi “est-ce qu’il aura les épaules” c’est d’abord à partir de là. Que peut-il et qui répond de lui?
Déjà si on n’en reste au seul niveau du parti il y a de quoi méditer. Je suggère quelques pistes à votre sagacité: une organisation détruite que l’on a contrainte à fonctionner comme des sociaux démocrates, des réunions non préparées avec des assemblées de section où chacun raconte ce qui lui passe par la tête sans plan de travail, sans parler des techniques héritées de l’université totalement manipulatrice où réglementer le temps de parole devient l’art et la manière de jouer à l’efficacité… Faute d’un exécutif qui prépare la réunion, on se croirait chez MELENCHON, ce qui assure à un petit groupe la possibilité de faire régner l’inertie et d’orienter en fonction des priorités médiatiques, de l’opportunisme. La seule réponse à cette liquidation, on le mesure est au-delà de la campagne et là encore un atout de ROUSSEL est qu’il est secrétaire du PCF, il n’oublie pas l’instrument, il le met au service mais il sait aussi combien le travail est immense. Ce travail est dans la reconstruction d’un parti sur les lieux de travail d’abord, mais aussi dans les cités, les quartiers, les villages.
Mais tel qu’il est ce parti qui a subi 30 ans de destruction systématique est une force militante sans équivalent dans le paysage français. Nous voyons tous les jours ces photos de militants couverts de bonnets et de moufles qui tiennent bon, ils nous ressemblent, on les reconnait, un vrai chiendent… La campagne de Roussel en témoigne, il reste des communistes, ils ne sont plus qu’une poignée par rapport à jadis, mais présents là où les autres ne mettent pas les pieds… mais ils sont le levain d’un peuple abandonné et ils sont là dans tous les coins de France, des vieux, mais aussi des jeunes, capables d’un dévouement et d’un désintéressement sans équivalent et c’est pour cela que j’en veux aux groupuscules qui loin d’aider, venir renforcer les troupes continuent à accomplir le travail de liquidation, et sont tels des charognards en train de guetter la proie proche de s’effondrer de découragement… Pour venir frétillant la déposer aux pieds de MELENCHON ou d’un autre… Comme les JUMEL, et les autres qui n’ont jamais fait autre chose que recevoir les dépouilles de gens qui les ont conquises au prix de leur vie et eux en bien vivre… Ce serait un droit acquis avec l’abandon du centralisme démocratique, quel bel hommage à ce centralisme démocratique puisque son contraire est la fin de toute loyauté…
Sur tous ces plans que je viens d’esquisser mais qui méritent approfondissement la campagne de ROUSSEL va dans le bon sens et à rythme accéléré, qui tient autant à ses qualités propres, à ce qui reste du parti et qui n’est pas négligeable, mais à pourquoi le cacher au désastre ambiant qui risque de nous laisser tous à nu et à cru face à l’accélération des périls, l’épidémie, l’inflation et les bruits de guerre n’en sont que les grondements précurseurs… C’est bien sûr la chute de l’impérialisme alors qu’il a les moyens de détruire la planète…
Donnez-moi un levier et un point d’appui et je soulèverai le monde… Roussel en bon communiste a Archimède dans le sang, son levier c’est l’intérêt de classe, celui des couches populaires, son point d’appui c’est la FRANCE. Quitte à être taxé de franchouillard il n’en démord pas et il a raison surtout qu’il est le seul à ne pas voir les couleurs de peau dans le piquet de grève comme à la table de famille … Je le comprends c’est pareil, je m’en fous… il est certaine manière de ne voir que ça qui pue les dames patronnesses c’est pas le truc des communistes… Lui c’est la laïcité, toute la laïcité et rien que ça…
Notre pays et nous communistes l’aimons notre FRANCE, ça aussi Roussel sait dire cet amour pudique et fort, moqueur, notre pays va mal. Sans le parti communiste, en déshonorant ses mises en garde, la France a été bradée. Personne en qui avoir confiance, même sans être d’accord avec lui savoir que l’on peut compter sur lui en cas de coup dur! Donc à partir de tout ça, il reste l’essentiel, de quel homme d’ETAT avons nous besoin et est-ce que Roussel peut être un homme d’État.
Un homme d’ETAT ce n’est pas simplement un homme de PARTI, ni le représentant d’une classe, sauf si c’est celle qui n’a jamais trahi et qui s’est toujours montrée apte à représenter l’intérêt général et quelques grandes priorités.
Un cubain homme d’État me l’a expliqué ainsi : “si nous Cubains oublions une minute que nous avons à notre porte le plus terrible des ennemis, nous redeviendrons esclaves. Si les dirigeants chinois oublient un seul instant qu’ils ont un milliard quatre cent mille bouches à nourrir, ils sont morts”. On peut longtemps méditer sur la simplicité biblique de l’impératif catégorique de l’homme d’État mais il faut en acquérir la stature. Roussel esquisse quelques traits sans lesquels notre pays entre en déclin et ça n’a rien à voir avec la couleur de peau de ceux qui travaillent, mais bien avec ceux qui délocalisent, ruinent son éducation et sa santé autant que son industrie et sa paysannerie…
Un communiste n’est pas si mal placé et même aujourd’hui malgré le déferlement de mensonges, malgré les paltoquets comme Olivier FAURE (et l’urgence anti-chinoise invraisemblable qui l’a poussé à prétendre faire condamner un pays en s’appuyant sur un rapport dont les seules références étaient celles de la CIA, avec au centre un théologien suspect sans la moindre crédibilité dans ses affirmations, toutes choses qui aurait suffi à condamner un tel torchon), donc malgré cette invraisemblable soumission à un parti auquel nous avons été trop longtemps subordonné, nous jetant dans l’autre avatar Mélenchon en prétendant lui échapper, la politique de Gribouille, malgré l’anticommunisme délirant que nous avons laissé s’étendre sans nous y opposer, en le cautionnant même, il reste l’image de pays qui sont capables d’imposer un intérêt général en matière de santé, d’éducation, de développement. Il reste quelque chose d’incontournable : ces pays ont des peuples qui travaillent, luttent, obtiennent des résultats, et ils ont des dirigeants qui à l’inverse des nôtres ont des carrures d’hommes d’ETAT. Quand ils disent NON c’est NON. Il est difficile voire impossible dans le cadre de cette campagne de refaire le terrain, et pourtant c’est indispensable.
Honnêtement, je trouve que même là Roussel n’est pas mauvais…
A l’inverse de certains il ne mord pas le trait et a le mérite de ne dire que sur quoi il a des certitudes. Et ce serait parfait parce qu’il est bon de rappeler que le PCF a sa propre histoire, sa propre conception du socialisme et réciproquement. Tout ça serait de bon aloi si la situation là encore n’était pas en train de se tendre au niveau international. Pour dire simplement, l’incroyable médiocrité de nos “élites” politiques n’est que le reflet d’un problème plus général: celui de la chute de l’impérialisme occidental, l’incapacité des dirigeants tels qu’ils sont sélectionnés à faire face à des défis qui ne relèvent plus des concurrences pour maximiser les profits entre forces monopolistes mais exigent des coopérations pour affronter des périls environnementaux, climatiques, de santé, de nourriture,etc… IL NE LEUR RESTE PLUS QUE L’ETERNEL RECOURS, LAGUERRE…
l’avantage de ROUSSEL c’est que sur cette question, il n’est ni un démagogue comme Mélenchon, un provocateur imbécile comme Olivier Faure, ni un défenseur éperdu du capital comme JADOT et MACRON, TOUS LES AUTRES… même s’il est l’exact reflet de ce parti qui depuis robert HUE a laissé à VEDRINE et aux autres le soin de penser l’international… Il apprend vite mais il manque d’exercice, il devrait être plus aidé, mais par qui ?
Je pose ces questions-là parce que s’il y a l’incontournable du pouvoir d’achat, de la sécurité sous toutes ses formes, nous aurions tort de négliger la dimension homme d’ETAT et ce qu’elle implique. Si hier à LCI, Fabien ROUSSEL a fait une excellente prestation c’est qu’à ses qualités habituelles, il a su joindre la dimension internationale, non seulement en proposant une rencontre internationale pour tenir la finance et nul doute que dans ce domaine l’appui de la CHINE serait le principal atout, mais il a commencé à proposer une politique de paix, un refus des blocs qui va dans le bon sens, il a repris la question de l’OTAN. Et là nous avons la question de la Russie, Poutine est un conservateur, une sorte de De Gaulle mais qu’on le veuille ou non, lui et Xi Jinping que l’on diabolise sont parmi les rares à être des hommes d’ETAT alors que tous les autres sont soit le petit personnel du Capital qui les a mis en place, soit des démagogues vulgaires. Et ce qui se révèle dans cette campagne présidentielle est de ce niveau, pire encore quand on voit celui qui faute d’alternative risque de se retrouver élu fuir dans le rêve d’une monarchie européenne qui le débarrasserait de l’encombrant peuple français, le sieur Macron…
C’est en pensant à ce niveau-là que le PCF et son candidat peuvent aller jusqu’au bout de ce qu’ils ambitionnent d’être et qui déjà à ce stade embryonnaire témoigne des possibles.
Et pour répondre à ma question initiale : est-ce Roussel a les épaules ? Deux choses, dans le lot c’est le seul pour lequel on peut se poser la question, les autres elle ne vient même pas à l’esprit… On s’interroge sur le hasard ou autre (pour MACRON par exemple qui l’a posé là). Être courageux, attentif à son propre peuple on cherche avec une lanterne sur le champ de bataille, les vivants répondant à un tel portrait … Deuxième précision, on ne nait pas homme d’État, on le devient avec la détermination et le sens des priorités, mais c’est au pied du mur que l’on juge du maçon… Heureux les peuples de chasseurs cueilleurs qui semblent ne pas en avoir eu besoin, ni de héros… Mais je crains fort que la situation nous mette tous au pied du mur et certains comme Jumel s’écroulent sans avoir posé la moindre brique… Pour le moment Roussel conserve toutes ses chances et la denrée n’est pas si abondante que je ne sois incitée à l’encourager …
Danielle BLEITRACH
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