Désaccord entre les syndicats et la FI sur la marche d’octobre
Alors que les centrales se concentrent sur les mobilisations des 22 et 29 septembre, la FI va accélérer l’organisation de l’initiative contre la vie chère. La date du 16 octobre est évoquée.
« Nous sommes sortis de cette réunion avec une nouvelle date… de réunion. Tout va bien de ce côté. » Le trait d’humour de l’écologiste Léa Balage El Mariky résume l’état d’esprit des participants déclarés à la marche contre la vie chère, annoncée début juillet pour l’automne par Jean-Luc Mélenchon. Lundi soir, les forces de la Nupes, avec des syndicats (CGT, Solidaires, Unef…) et des associations comme Oxfam et Attac, se sont à nouveau réunies. Mais, selon des participants, les propos tenus par le leader insoumis, ce week-end, déclarant du devoir de « l’Union populaire (…) d’organiser le peuple » dans la rue, ne sont pas pour aider. « Pas la peine de le cacher, la discussion est rendue plus difficile par les déclarations inappropriées de Jean-Luc Mélenchon, assure Christian Picquet (PCF). Il a bousculé ce qui avait été construit dans le communiqué de presse commun fin août. » Ce dernier, signé par un large spectre de la gauche sociale et politique, mettait la priorité sur les dates des mobilisations syndicales des 22 et 29 septembre. Une position encore partagée par les communistes et les écologistes, qui ne ferment toutefois pas la porte aux insoumis pour octobre. « Sans un esprit de coconstruction, ni de respect, il sera très compliqué de continuer à échanger », souligne Céline Verzeletti pour la CGT.
Pour autant, les organisations ont fait part de leur volonté de poursuivre le travail de rassemblement. « Le contexte social dégradé, la politique de Macron et l’extrême droite qui se renforce toujours plus nécessitent de bâtir un front commun », note la secrétaire confédérale de la CGT. Partis, syndicats et associations se réuniront à nouveau le 4 octobre, après les mobilisations de septembre. En revanche, Solidaires a d’ores et déjà dit non à la marche nationale à Paris. « La grosse priorité est la réussite du 29 septembre », insiste son codélégué général, Simon Duteil. L’événement, un temps évoqué en septembre puis début octobre, est dorénavant envisagé le 16 octobre par les insoumis. Une marche qu’Aurélie Trouvé veut « la plus massive possible », et un week-end en complémentarité « avec les journées de grève organisées en semaine par les syndicats ». La FI va d’ailleurs lancer l’organisation de l’initiative dès cette semaine avec une réunion qui reste « ouverte aux partenaires ». Cette accélération du calendrier se justifierait, selon la députée FI, « par les annonces du gouvernement » sur la réforme des retraites (lire page 8) et par « une cure d’austérité annoncée dans le projet de loi de finances ».
Outre une date jugée trop proche des mobilisations syndicales, l’un des points d’achoppement porte sur la forme de l’initiative. « La mobilisation du 29 septembre partout en France est déjà un travail quotidien pour nos militants dans les entreprises, insiste Céline Verzeletti. Organiser en plus une marche nationale à Paris le 16 octobre n’est pas possible. » « Le PCF est préoccupé par la prise d’initiatives qui donnerait l’image d’un éparpillement », mesure en outre Christian Picquet, ne voulant pas « opposer les actions qui permettent de franchir un pas dans la construction du rapport de forces face à Macron et au Medef ». Syndicats et insoumis avaient déjà rencontré des désaccords sur la forme des mobilisations face au chef de l’État à la rentrée 2017.
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