L’intersyndicale claque la porte d’Élisabeth Borne

Face au refus de la première ministre d’abroger la réforme des retraites, les syndicats ont coupé court à leur réunion. Le gouvernement s’enfonce dans une stratégie « violente » et « irresponsable », dénoncent-ils.

La brève réunion des syndaicats avec Elisabeth Borne.

La brève réunion des syndaicats avec Elisabeth Borne. Simon Duteil, Co-délegué général du syndicat Solidaires.

Qui aurait pu prédire que la réunion entre Élisabeth Borne et l’intersyndicale, ce mercredi matin, se solderait par un échec ? Les représentants des salariés avaient anticipé l’obstacle, et prévenu avant leur entrée dans la cour de Matignon que tout refus de la part du gouvernement de retirer la réforme des retraites entrainerait la fin de leur rencontre. Le déroulé des évènements n’a pas donné tort à leurs prédictions. « La première ministre nous a opposé une fin de non-recevoir et nous a renvoyé dans la rue », a dénoncé Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, pointant du doigt une « stratégie violence et jusqu’au-boutiste » du gouvernement.

La première ministre s’est en effet entêtée dans la défense bec et ongle de son texte injuste. Selon le récit fait de leur échange par les organisations syndicales, la locataire de Matignon a commencé par rappeler le « contexte de la réforme », insistant sur ses bienfaits pour les travailleurs aux carrières longues, pour ceux occupants des métiers pénibles et pour la santé de l’emploi. « Mais nous étions venus demander à la première ministre de retirer cette réforme. Nous avons donc tous conclu nos propos par cette même phrase : Madame la Première ministre, il faut retirer cette loi, allez-vous le faire ? », relate Frédéric Souillot, de FO. Faute de réponse positive, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger a mis fin à la réunion au nom de l’intersyndicale.

Interrogée à l’issue de la réunion, Élisabeth Borne a quant à elle loué la qualité de la réunion. « C’était un échange respectueux ou chacun a pu s’exprimer et s’écouter. Il était important dans le moment que nous vivons que nous puissions nous parler avec l’ensemble de l’intersyndicale », a-t-elle déclaré. Et d’assurer : « J’ai entendu leur désaccord sur le relèvement de l’âge et j’ai pu leur dire ma conviction et celle de mon gouvernement de la nécessité de cette réforme. » Un discours irresponsable, ont rétorqué les parties prenantes de l’intersyndicale. « Cette réforme injuste et brutale, et nous pointons du doigt la responsabilité de ce gouvernement. Ne pas entendre le mouvement social, c’est faire le jeu de l’extrême droite et nier les urgences des travailleurs », a lancé Murielle Guilbert, de Solidaires.

Unies sur le perron de Matignon, les huit organisations syndicales ont appelé d’une même voie les travailleurs à répondre à ce nouvel affront du gouvernement par un déferlement populaire dans les rues, lors de la onzième journée de grève et de manifestations, ce jeudi. « La conclusion de cet échange est limpide, c’est que nous allons être nombreux dans la rue », a affirmé Sophie Binet de la CGT. « L’opinion n’a pas bougé depuis début janvier, voire s’est accentuée contre la réforme. Le nombre de travailleurs mobilisés est toujours aussi important, il y a toujours la même détermination », constate, de son côté, Laurent Berger de la CFDT. Les syndicats l’ont promis, ceux-ci ne prendront part à aucune concertation tant que l’exécutif n’aura pas prêter attention à la colère populaire contre sa réforme des retraites.


En savoir plus sur Moissac Au Coeur

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.