L’uniforme à l’école, prémices de la patte Gabriel Attal

Le nouveau ministre Gabriel Attal, a dévoilé sa feuille de route pour l’Éducation nationale jeudi 27 juillet. Parmi ses priorités : un appel du pied à la droite, avec la volonté d’expérimenter le retour de l’uniforme dans les établissements scolaires.

Gabriel Attal arrive au palais de l'Elysée à Paris le 19 juillet 2023.

Gabriel Attal arrive au palais de l’Elysée à Paris le 19 juillet 2023.
AFP / Bertrand GUAY

« L’ordre, l’ordre, l’ordre », martelait Emmanuel Macron en guise de feuille de route, lundi dernier, depuis Nouméa. Message bien reçu par Gabriel Attal, choisi pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale il y a une semaine.

Parmi les premières propositions du nouveau ministre, détaillées ce jeudi dans le Midi Libre , on retrouve ainsi une vieille marotte de la droite : le port de l’uniforme. Celui-ci ferait son retour sous la forme d’une expérimentation, d’abord, « si la communauté éducative d’un établissement le demande ». Mais on sait ce qu’il advient des expérimentations en Macronie. Elles ont une fâcheuse tendance à être généralisées, à l’image de la mise en place du RSA conditionné à minimum 15 heures d’activité, testée dans 18 départements, avant que cette mesure apparaisse dans le projet de loi dit « plein-emploi », voté au Sénat le 11 juillet dernier.

L’idée n’est pas neuve

Alors que son prédécesseur y était opposé, pourquoi le nouveau ministre tient à mettre tout de suite l’idée sur la table ? Il ne le précise pas, mais évoque dans un même mouvement son opposition au port de l’abaya, ce vêtement traditionnel bédouin qui a hystérisé la droite. « Un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïc que doit constituer l’école », selon Gabriel Attal. Il avait en revanche été plus direct en janvier dernier en évoquant ce qui constitue son credo : « Une attente d’autorité dans notre pays, mais aussi de sentiment d’appartenance. »

L’idée n’est en effet pas neuve. Ce même Gabriel Attal l’avait d’ailleurs déjà imposée dans le cadre du SNU (Service National Universel) dont il avait participé à la mise en place. Jamais obligatoire dans l’ensemble des établissements scolaires en France et largement abandonné depuis mai 68, l’uniforme était revenu dans le débat public au début des années 2000 par l’intermédiaire de Xavier Darcos, alors ministre délégué à l’enseignement scolaire. Sans effet jusqu’ici, mais la proposition ressurgit régulièrement, notamment par l’intermédiaire de François Fillon, lors de la campagne présidentielle de 2017.

Si la proposition était sortie du cadre de la droite traditionnelle et de l’extrême droite dès 2015 par la voix de la sénatrice socialiste Samia Ghali, la Macronie s’en est particulièrement saisie ces dernières années. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale entre 2017 et 2022 avait jugé l’uniforme « utile », sans aller plus loin. En 2022, le Figaro se faisait l’écho de la volonté de sept députés Renaissance de déposer une proposition de loi en ce sens afin, selon eux, de lutter contre le harcèlement scolaire. Une idée alors soutenue par Sylvain Mailleur, désormais nouveau président du groupe à l’Assemblée. Début 2023, c’était au tour de Brigitte Macron de s’en mêler en se disant « pour le port de l’uniforme », en pleine crise des retraites. Le sens des priorités…


En savoir plus sur Moissac Au Coeur

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Donnez votre avis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.