Séisme au Maroc : le cauchemar du « petit peuple » de Marrakech + communiqué PCF

Un tremblement de terre d’une magnitude de près de 7 sur l’échelle de Richter ravage la cité historique et sa région, faisant plus de 2000 morts et des centaines de victimes parmi les personnes les plus exposées socialement, contraintes de vivre dans des habitations dépourvues du moindre équipement parasismique.

 

Les habitants de Marrakech et de ses alentours, au sud de la grande ville marocaine, ont vécu l’enfer dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. Frappé par un séisme d’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter, la plus élevée, semble-t-il qu’ait jamais relevé le royaume chérifien, ils ont vu leurs logements s’effondrer en partie ou en totalité. Des proches, des amis, ont été ensevelis sous les décombres. Les portés disparus risquent de venir rapidement grossir les chiffres des victimes de la catastrophe évalué à au moins 2000 morts ce 10 septembre à 11 heures.

Dans la crainte de nouvelles secousses et d’un effondrement de leurs habitations, ces habitants traumatisés se sont  réfugiés dans la rue, sur les places avoisinantes, où ils se sont allongés à même le sol sans avoir pris souvent le temps d’emporter la moindre couverture pour se protéger de l’inhabituelle fraîcheur qui règne sur la région. Ces scènes en rappellent d’autres : en février dernier, le sud de la Turquie était touchée par un cataclysme analogue où le décompte macabre des victimes sous les décombres des logements dépourvus de protections antisismiques s’est très vite emballé. Le Maroc est-il en train de connaître une tragédie analogue ? En attendant de pouvoir mesurer toutes les dimensions de la catastrophe l’heure est bien entendu à la solidarité.

Le secours populaire a fait aussitôt connaître « sa capacité d’agir vite » avec son réseau euro-méditerranéen. L’organisation humanitaire a débloqué immédiatement 50.000 euros de son fonds d’urgence pour venir en aide aux enfants et aux familles sinistrées et endeuillées. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF a aussitôt réagi. S’affirmant « de tout cœur avec le peuple marocain », il souhaite « que la France et l’Union européenne apportent leur aide le plus vite possible. » La plupart des dirigeants politiques français ont envoyé aussi des messages de soutien. Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est dit « bouleversé » et a proposé l’aide de la France, durant son vol vers le G20 de New Delhi.

Les premiers témoignages que nous avons pu recueillir sur place soulignent les terribles ravages occasionnés par le séisme dans les quartiers populaires. Ainsi Assa, médecin à Marrakech, tente de nous donner la dimension de ce qu’elle vient de vivre en déclarant : « C’est terrible. Ici, c’est comme à la guerre. On ne peut pas entrer dans les maisons, mon oncle est décédé cette nuit. Les morts sont partout dans les rues, à même le sol. Tout s’est écroulé. Les maisons sont en mâchefer. Les petits villages alentours sont ravagés. Des personnes, des enfants se trouvent encore sous les décombrent. Et lorsqu’on essaye d’aller dans les hôpitaux, c’est pareil, ils sont en partie détruits. »

Youcef, un commerçant, était présent vers 23 heures vendredi soir, sur Jemaa el Fna, la grande place près du souk de Marrakech alors noire de monde, quand la terre a grondé et tremblé pendant 30 à 40 secondes : «  Les gens ont d’abord cru à une attaque. Il y a eu des mouvements de panique. On a passé toute la nuit dehors, on n’a toujours pas dormi, on ne peut pas rentrer chez nous. Il y a beaucoup de morts et de blessés dans les montagnes de la province d’Al Haouz. Ce sont des vieilles maisons.  Ici, on n’a pas l’habitude de ce genre de catastrophe. Les autorités non plus. Les secours ont mis beaucoup de temps à arriver sur place. J’ai vu la première ambulance à Jemaa el Fa à une heure et demie du matin. »

Ces témoignages laissent à penser combien le bilan définitif du tremblement de terre va continuer de s’alourdir et combien il va surtout affecter les milieux populaires. Comme à l’occasion des deux précédentes tragédies de ce type : la première, le 29 février 1960, avait provoqué une destruction totale de la ville d’Agadir sur la côte sud-ouest du pays (plus de 12.000 morts). La seconde, un séisme de 6,3 degrés, un peu moins fort sur l’échelle de Richter que celui qui vient de se produire à Marrakech, avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 km au nord-est de Rabat (628 morts).

Dès le mois de mars, alors que le monde entier avait les yeux encore rivés sur le séisme si meurtrier qui venait de se produire dans le sud de la Turquie, frappant quasi exclusivement le petit peuple et une partie des classes moyennes, des réactions inquiètes évoquant la possibilité de la répétition d’un tel drame au Maroc, sont apparues jusque dans la presse la plus autorisée du régime monarchique marocain. L’expert  Omar Farkhani, ancien président de l’ordre des architectes, interrogé par la journal Le matin, reconnaissait alors ainsi : « La faible conscience de la culture du risque, le poids de l’informel dans l’immobilier et l’ampleur du phénomène de l’auto-construction impactent négativement l’application des normes antisismiques dans de larges secteurs du parc immobilier bâti national

Un rapport rendu public en 2020 par la Banque Mondiale, consacré à l’évolution des protections parasismiques au Maroc, notait : « La persistance d’un habitat non-réglementaire et vétuste, la littoralisation accentuée de l’urbanisation, le changement climatique, la fragilisation du patrimoine bâti ancien, constituent autant de facteur de vulnérabilité. » Les établissements touristiques par contre, surtout les plus luxueux, semble avoir été particulièrement surveillés. Pas question pour les équipes du roi de choyer le peuple à l’égal du veau d’or de l’économie nationale.


Communiqué du PCF Castel/Moissac/Pays de Serres

 

Solidarité avec le peuple marocain

Ils sont nos voisins, nos amis-es mais aussi les travailleurs-ses dans les champs, les services et les entreprises de notre territoire. Ils sont les camarades de nos enfants, de l’école à l’université et aujourd’hui, leurs familles, leurs proches sont touchés par un puissant séisme qui a fait plus de 2200 morts et des milliers de blessés. Ce séisme laisse des dizaines de milliers de sans-abris. Il a détruit des villages entiers, des quartiers populaires, des infrastructures vitales pour cette région.

Les communistes expriment toute leur solidarité avec le peuple marocain et appelle nos concitoyens-nes à se rapprocher du SPF (Secours Populaire Français) pour rendre concrète cette solidarité avec des dons ( https://don.secourspopulaire.fr/maroc/~mon-don) mais aussi en accompagnant les familles touchées par les conséquences de cette catastrophe.

Les communistes appellent les autorités des collectivités territoriales et des services publics à agir pour permettre la mise en œuvre de cette solidarité.

Maximilien Reynès-Dupleix

 

 


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