Le nombre d’enseignants ayant exercé leur droit de retrait a fortement augmenté en 2022, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, relayés par franceinfo mardi 19 décembre. La hausse est de 15 % dans le premier degré (écoles) et de 66 % dans le secondaire. En cause : l’absence de protection face au Covid, le manque de moyens et les violences exercées à leur encontre.
Les remous autour de « l’affaire du tableau de nus » dans un collège des Yvelines avaient révélé, début décembre, l’ampleur de la détresse des enseignants face aux tentatives d’intimidation et aux menaces proférées par des parents d’élèves. Un mois plus tôt, des syndicats de l’Éducation nationale avaient alerté Gabriel Attal sur les campagnes de harcèlement en ligne exercées par l’association d’extrême droite les Parents vigilants, sur fond de conditions de travail qui ne cessent de se détériorer en raison du manque de personnels et de moyens.
Signe de ce malaise croissant : l’augmentation significative du nombre de droits de retrait exercés par les enseignants, dont les chiffres ont bondi en 2022. C’est ce que montre l’analyse annuelle des signalements faits sur la santé et la sécurité au travail des personnels, réalisée par le ministère de l’Éducation nationale, et révélée par franceinfo, ce mardi 19 décembre.
Seuls face à des situations difficiles
Le nombre de professeurs ayant fait valoir ce droit, utilisé en raison « d’une situation de danger grave et imminent », a ainsi augmenté de 15 % dans le premier degré (écoles) et de 66 % dans le secondaire (collèges et lycées). Trois principales causes sont mises en avant, selon franceinfo : derrière les risques liés au Covid 19 (22,6 % des cas) — les purificateurs d’air dans les classes maintes fois promis par le ministère depuis l’irruption de l’épidémie étant restés de vaines promesses —, vient le manque de personnels (notamment les accompagnants d’élèves en situation de handicap ou les agents de vie scolaire), dans 14,5 % des cas.
Une situation qui laisse les enseignants souvent seuls face à des situations difficiles. Troisième cause la plus souvent citée : les agressions et les violences (11,3 %), à égalité avec les risques liés aux bâtiments. Les menaces externes, venant notamment de parents d’élèves, et les intrusions représentent 8,1 % des cas.
Cette étude révèle également qu’une part importante d’enseignants pointerait des conditions de travail dégradées (classes surchargées, mauvaise isolation thermique des bâtiments…) à l’origine de risques psychosociaux, sans pour autant forcément avoir fait valoir leur droit de retrait.
Au-delà du droit de retrait, une part croissante d’enseignants est tentée par la démission, tandis que la profession peine à séduire les nouvelles générations. Selon le syndicat Snes-FSU, il manquait à la rentrée de septembre au moins un enseignant dans 48 % des établissements scolaires, malgré la promesse martelée par le ministère de l’Éducation nationale.
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