« Le plus dur pour nous, c’est de rester dans cette incertitude et de ne pas savoir ce que nous allons devenir ». Des mots remplis d’émotion pour l’une des salariées du Casino de Beaumont de Lomagne, lorsqu’elle tente d’expliquer ce que vivent actuellement les employés de ce supermarché.
En effet, ce samedi 23 décembre l’ensemble des salariés des enseignes Casino ont mené une action nationale pour manifester leur colère et leur désarroi face à la liquidation de la célèbre enseigne de grande distribution. « La direction nationale n’a eu de cesse de mentir aux organisations syndicales sur la situation économique du groupe Casino. Une mauvaise gestion depuis plus de 15 ans, des chiffres dissimulés, des montages financiers désastreux et des choix stratégiques inappropriés nous conduisent aujourd’hui à la chute d’un empire », dénonce un communiqué de l’intersyndicale qui a appelé à cette journée de mobilisation nationale.
« Le syndicat CGT a été sollicitée par des salariés du Casino de Beaumont de Lomagne pour porter leurs inquiétudes sur la situation de leur magasin, et évidemment nous avons décidé de leur apporter tout notre soutien », détaille Jean-Pierre Miro, représentant de l’Union Locale Ouest de la CGT 82, venu avec plusieurs camarades tracter sur le parking du casino ce samedi matin.
Les militants cégétistes ont donc passé la matinée avec plusieurs salariés du Casino pour diffuser un tract aux clients venus faire leurs courses et les sensibiliser à la situation. Une délégation a également pu rencontrer le directeur du magasin. « Pour l’instant c’est l’incertitude totale, plusieurs options sont sur la table, le gestionnaire actuel pourrait reprendre en changeant d’enseigne, Intermarché est également intéressé pour une éventuelle reprise, et au niveau national un accord prévoit aussi la possibilité pour Auchan de faire une offre », détaille Jean-Pierre Miro en sortant de la rencontre avec le directeur.
Redonner le pouvoir de décision aux salariés
Responsable de la cellule du parti communiste de Beaumont de Lomagne, Alexandra Tricottet est venue apporter son soutien aux salariés. « Le PCF se positionne évidemment aux côtés des salariés et de leurs organisations syndicales. C’est une bataille que nous devons mener collectivement pour la sauvegarde de l’emploi dans nos territoires ruraux mais aussi pour défendre notre souveraineté économique », souligne Alexandra avant de pointer le lien avec certaines idées portées par le dirigeant national Fabien Roussel lors de sa visite en Tarn et Garonne début décembre.
« Il est urgent de redonner du pouvoir décisionnaire aux salariés dans les entreprises, jusque dans les plus hautes sphères de la finance. Les capitalistes n’ont que le profit comme seule boussole, alors que les travailleurs sont à même de prendre des décisions qui préservent les intérêts des territoires, notamment en termes d’emplois ou même sur les questions sociales et environnementales ».
Lire aussi:Casino : les héritiers Guichard contre-attaquent après les cessions à Intermarché et Auchan & Casino : « L’État ne peut pas laisser disparaître une telle entreprise »
Des fêtes de fin d’année qui auront certainement un goût amer pour les salariés. Mais le rendez-vous est pris d’ores et déjà avec la CGT pour poursuivre la mobilisation début janvier après la trêve et participer, en accord avec les employés, aux négociations qui auront lieu au moment de la reprise.
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.