Visés par la FNSEA, la Coordination rurale et lâchés par Bayrou, les agents de l’OFB cessent le travail

Après que Bayrou a déclaré que l’exercice de leurs fonctions s’apparentait à une « faute », les agents de l’OFB ont décidé d’arrêter toutes leurs missions agricoles.

 

Dans la longue bataille qui oppose certains syndicats agricoles – FNSEA et Coordination rurale – à l’Office français de la biodiversité (OFB), le premier ministre, François Bayrou, semble avoir pris parti. Lors de son discours de politique générale, prononcé le mardi 14 janvier, celui-ci a affirmé que lorsque « les inspecteurs de la biodiversité viennent contrôler le fossé ou le point d’eau avec une arme à la ceinture, dans une ferme déjà mise à cran, c’est une humiliation, et c’est donc une faute ».

Du pain béni pour les quelques représentants d’agriculteurs qui ont fait de la lutte contre les normes et contrôles leur revendication première en ces semaines d’élection aux chambres d’agriculture. Mais une provocation inacceptable pour les policiers de l’environnement.

De nombreuses dégradations

Dans un communiqué intersyndical (Syndicat national de l’environnement de la FSU, FO, CGT, Unsa, EFA-CGC), les agents de l’office national dénoncent fortement les propos du locataire de Matignon. « L’OFB et son personnel sont cloués au pilori par des gouvernements qui sont incapables de répondre à la crise que vivent nombre d’agriculteurs », affirment-ils. Et d’ajouter : « Qui peut croire qu’une fois les agents de l’OFB désarmés les agriculteurs verront leur situation et leur rémunération s’améliorer ? »

En réaction aux déclarations de François Bayrou, l’intersyndicale demande à tous les agents de « rester au bureau », en cessant toutes les missions de police, toutes les missions vers le monde agricole et en arrêtant de remettre des avis techniques.

Au cours des différents épisodes de colère agricole, les locaux de l’OFB ont régulièrement été la cible d’actions de dégradation, notamment orchestrées par la Coordination rurale. À Guéret (Creuse), le 19 novembre dernier, plusieurs militants du syndicat avaient brisé les portes de l’office, avaient fouillé les documents, dégradé le matériel et amoncelé pierres et débris devant l’entrée.

Ces atteintes sont d’autant moins compréhensibles aux yeux des fonctionnaires que les agriculteurs sont en réalité une minorité à recevoir les policiers sur leur ferme. Selon un rapport d’inspection ministériel publié le 4 décembre dernier, près de 90 % des exploitations n’ont pas été contrôlées par des services administratifs en 2023.

À en croire la CGT, l’OFB n’aurait réalisé que 3 000 contrôles pour près de 400 000 exploitations agricoles sur la même année. L’office a en effet de larges missions de contrôle des réglementations environnementales, au-delà du monde agricole, mais aussi d’expertise et de conservation des espaces protégés.


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