La santé mentale est bien une urgence de santé publique. Les faits comme les chiffres des dernières enquêtes se passent de mots. Le lycéen de 16 ans qui a poignardé mortellement une élève et blessé 3 autres élèves est décrit comme un adolescent à la personnalité « à l’évidence suicidaire », par le procureur lors de sa conférence de presse. Est-ce vraiment de portiques et de fouilles dont l’Ecole a besoin ou de professionnels de santé ? Même le secrétaire général de l’enseignement catholique en doute…
Un adolescent suicidaire
L’adolescent suspecté d’avoir poignardé de 57 coups de couteau mortels une jeune fille jeudi 24 avril 2025 dans l’établissement scolaire privé Notre-Dame-de Toutes-Aides a été interné en unité psychiatrique le soir-même. Il est décrit comme « solitaire, discret avec très peu d’amis » et était suivi à la Maison Des Adolescents. Son état de santé comme sa fascination pour Hitler avait alerté sa mère et l’établissement scolaire. Selon une enquete Ipsos de mars 2025, plus d’un adolescent sur quatre fait l’objet d’une suspicion d’un trouble anxieux généralisé.
La réponse sécuritaire à droite
Très vite après les faits, le Ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a condamné « l’ensauvagement de la société » et analyse l’acte tragique comme « un fait de société » qui « illustre une nouvelle fois la violence endémique qui existe dans une partie de la jeunesse ».
Ne pas détourner le regard du problème de la santé mentale fragile de notre jeunesse et d’un manque de moyens pour y répondre
La Maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a appelé quant à elle, à aborder le problème de la « santé mentale de la jeunesse de ce pays ». La gauche et les syndicats enseignants soulignent les besoins pour prendre soin de la santé mentale des adolescents. 24 % des lycéens déclarent des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, les visites aux urgences liées à ces troubles ont augmenté de 135 %, notamment lors de la rentrée scolaire.
Face à cette souffrance, que peut l’École quand les personnels médico-sociaux manquent et que les professeur.es font face à des effectifs de classe en moyenne supérieure à celle de l’Europe et quand il y a un médecin scolaire pour 13 000 élèves, un psychologue pour 1500 et un.e infirmier.e pour 1300 élèves ? Les professions du secteur médico-social dans les établissements scolaires sont également touchées par une crise d’attractivité. Le manque d’effectifs a des conséquences sur le suivi des élèves.
La violence ne se situerait-elle pas dans ces données d’une jeunesse qui va mal, et que l’on renvoie à une prétendue violence ? Les déclarations et les coups de communications politiques ne doivent pas masquer les chiffres du mal-être des adolescents. La jeunesse a besoin d’action politique et non d’une instrumentalisation qui détourne le regard de la question de sa santé mentale.
Djéhanne Gani
Dans le Café pédagogique
Santé mentale : l’enfance en danger
Un enfant sur douze en maternelle était conerné par au moins un problème de santé mentale
Le dossier« Agir pour favoriser la santé mentale et le bien-être des élèves » du ministère de l’Éducation nationale
Ensemble
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