Annulation de la projection du film « Barbie » : « Je suis autant outré par l’intervention des auteurs que par la récupération de l’extrême droite », réagit le maire PCF de Noisy-le-sec

Alors que la ville de Noisy-le-sec préparait la diffusion en plein air du film « Barbie », prévue le 8 août, un groupe de jeunes a menacé de saboter la projection. Olivier Sarrabeyrouse, le maire PCF, a porté plainte ce matin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati.

La soirée du 8 août aurait dû être un moment chaleureux pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances. Au lieu de ça, un petit groupe de jeunes a intimidé des agents du service public et menacé de saboter le matériel de projection du film Barbie.

La raison ? L’œuvre de Greta Gerwig « prône l’homosexualité » et porterait « atteinte à l’intégrité de la femme », ont-ils déclaré. Dans un communiqué, le maire communiste de la ville, Olivier Sarrabeyrouse a dénoncé des « arguments fallacieux, traduisant l’obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques », précisant que les habitants du quartier de Londeau, où devait avoir lieu la projection, avaient eux-mêmes choisi le film.

Par sécurité, il a annulé la projection. Depuis, l’extrême droite s’est empressée de récupérer l’affaire à des fins racistes et xénophobes. Olivier Sarrabeyrouse a accepté de répondre aux questions de l’Humanité.

Que répondez-vous à l’extrême droite qui vous accuse d’avoir cédé au fondamentalisme ?

Je n’ai pas cédé. J’ai pris une décision respectueuse pour garantir la sécurité des biens et des personnes, c’est-à-dire les agents et les familles. Quelle que soit l’orientation politique, tout maire responsable aurait pris cette décision.

Concernant les allégations de la droite et de l’extrême droite, ils ont sauté sur l’occasion pour stigmatiser une nouvelle fois la Seine-Saint-Denis, et les musulmans. Lorsque j’utilise le terme d’obscurantisme et de fondamentalisme, je ne vise jamais explicitement les musulmans comme le fait l’extrême droite, on peut le voir dans mon communiqué.

De plus, on ne connaît pas encore l’identité des auteurs. C’est de la pure spéculation et de la récupération politicienne de la part de la fachosphère, la droite et l’extrême droite pour aller pêcher des voix et stigmatiser une nouvelle fois un quartier du département.

L’extrême droite qui était la première à crier au « wokisme » lors de la sortie du film…

Tout à fait. La manif pour tous s’est largement exprimée en matière d’homophobie et de patriarcat. Le film est accusé de diffuser une « propagande néoféministe ». Quoi qu’on pense de l’œuvre et de sa manière d’aborder le féminisme, cela ne contredit pas les valeurs que notre municipalité porte.

Je suis autant outré par l’intervention des auteurs pour empêcher la diffusion que scandalisé par la récupération raciste, xénophobe et islamophobe de l’extrême droite.

Comptez-vous reprogrammer la diffusion du film ?

Oui, sûrement dans les semaines qui viennent. Il ne faut surtout pas rompre avec le quartier. Dans l’immédiat, vu la situation, j’ai dû prendre une décision d’urgence responsable. Mais je ne cède pas, ni au fondamentalisme ni à l’extrême droite. Je veux transformer cette situation en un débat constructif. C’est pourquoi le film sera diffusé au grand public, suivi d’un débat pour continuer à travailler avec la population.


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