Rompre avec les réformes libérales de casse de l’ESR , Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’U.E.C.

Entretien avec Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’Union des étudiant(e)s communistes (UEC).

La situation de crise sanitaire, économique et sociale appelle non seulement une réponse immédiate à la précarité étudiante, mais également une remise en cause fondamentale des dernières réformes du système éducatif. Pour assurer la formation des travailleurs et travailleuses de demain, l’UEC défend une redéfinition profonde des objectifs et une hausse importante des moyens de l’enseignement et de la recherche.

Entretien réalisé par Dorian Mellot*

Progressistes : Quel est l’état de la situation étudiante en France ? Quelles sont les aspirations de ces jeunes ?

Jeanne Péchon : Nous sommes à un an du début de la crise sanitaire, qui a entraîné avec elle une crise éducative et économique sans précédent pour le pays. Nos conditions d’études se sont fortement dégradées dans la période avec la mise en place du tout à distance, mais la dégradation de nos conditions d’études, de nos diplômes n’est pas nouvelle. Chaque année, le nombre d’étudiants et d’étudiantes augmente, pourtant depuis une quinzaine d’années un certain nombre de réformes libérales ont entraîné une casse de l’enseignement supérieur et de la recherche, précarisant nos formations.

Aujourd’hui, nous avons un manque de moyens criant dans l’enseignement supérieur et la recherche, les établissements sont en concurrence, les étudiants et les étudiantes sont en concurrence, les filières sont en concurrence. Tout cela a entraîné l’incapacité du gouvernement à faire face à la crise sanitaire et éducative, à fournir aux étudiants et aux étudiantes un accès égal à de bonnes conditions d’études, et a creusé davantage les inégalités déjà présentes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Certaines formations, telles que les classes préparatoires aux grandes écoles ou les BTS, sont en présentiel alors que d’autres sont abonnées aux cours à distance, c’est le cas pour les universités ou encore les IUT. De plus, selon les établissements, les étudiants et les étudiantes ont pu, ou non, avoir accès à des logiciels performants et du matériel informatique pour suivre leurs cours à distance. Continuer la lecture de Rompre avec les réformes libérales de casse de l’ESR , Jeanne Péchon, secrétaire générale de l’U.E.C.

De LaREM à LR : pour l’électorat de droite, mieux vaut Le Pen que la gauche

Les frontières programmatique et électorale tendent à s’effacer au profit d’un RN plus légitimé que jamais par les polémiques nauséabondes. Franck Crusiaux/Réa

Les frontières programmatique et électorale tendent à s’effacer au profit d’un RN plus légitimé que jamais par les polémiques nauséabondes. Franck Crusiaux/Réa

 

Les injonctions répétées aux électeurs de gauche sur fond de chantage électoral pour éviter une victoire du Rassemblement national masquent mal la réalité : la convergence idéologique de la droite avec son extrême, de LaREM à LR, de Xavier Bertrand à Valérie Pécresse. La bourgeoisie semble avoir choisi son camp.

En 2022, cela fera vingt ans. Vingt ans d’un choc politique majeur : l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, éliminant la gauche et créant un émoi dans tout le pays, qui se mobilisait dans la rue comme dans les urnes pour battre l’extrême droite et réélire Jacques Chirac avec 82,21 % des voix.

Un anniversaire au goût amer, puisque, vingt  ans après, le fameux « front républicain » n’a jamais paru aussi effrité, et le danger de voir l’héritière Marine Le Pen accéder au second tour et l’emporter est plus réel que jamais. Pire : ses idées ont infusé dans toute la société, notamment au sein d’une droite contaminée qui ne défend plus le « cordon sanitaire » de 2002, et dont l’électorat et les discours ont atteint un haut degré de porosité. Continuer la lecture de De LaREM à LR : pour l’électorat de droite, mieux vaut Le Pen que la gauche