Deux soutiens du polémiste ont publié une vidéo dans laquelle ils tirent « pour de faux » au fusil contre la France insoumise, les « antifas » et les « bougnoules ».
Un nouveau cap dans l’ignominie. Après le youtubeur d’extrême droite Papacito, qui en juin se mettait en scène en train de tirer sur un mannequin symbolisant un électeur insoumis ou communiste, une nouvelle vidéo de militants identitaires affole la Toile. Révélée sur Twitter par le militant antifasciste Raphaël Arnault, on y voit un jeune homme répondant au pseudonyme de Miles Christi (« Chevalier du Christ », en latin), armé d’un fusil à gros calibre. « Aujourd’hui, on va s’entraîner à tuer du Garrido sauvage, il faut des grosses cartouches »,déclare-t-il face caméra, en référence à l’avocate Raquel Garrido, ex-porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Avant de tirer sur une cible manifestement imaginaire, dans ce qui semble être un stand de tir. Puis il fait feu une seconde fois, en nommant le député de la France insoumise Alexis Corbière, époux de Raquel Garrido. « Deux balles, trois morts, ça a ricoché sur un antifa derrière », plaisante le militant, avant d’embrayer : « Face à nous des gauchistes, de la vermine, des fils de pute (…), j’ai vu qu’il y a des drapeaux marocains et algériens là-bas, donc on va s’empresser de tirer. »
« Calomnies, harcèlement de mes enfants sur les réseaux sociaux, menaces de mort »
Dans une seconde vidéo, repérée par Mediapart, un autre individu, coiffé d’une casquette « Ben voyons », expression chère à Éric Zemmour, propose d’ « éclater du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental » et joue de la gâchette. « Ah ! Emmanuel Macron ! » s’écrie-t-il avant d’ouvrir à nouveau le feu. Toujours selon Mediapart, ce militant était présent au meeting d’Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis), dont il avait fait la promotion sur les réseaux sociaux, et au cours duquel des militants antiracistes ont été molestés et des journalistes expulsés sous les huées de la foule.
« Me voilà l’ennemie publique numéro un des zemmouriens, a réagi Raquel Garrido. Calomnies, injures, harcèlement de mes enfants sur les réseaux sociaux, menaces de mort. C’est Zemmour et ses proches qui ont placé une cible sur mon dos. » L’avocate et son mari, Alexis Corbière, sont l’objet de centaine de messages insultants depuis que le député insoumis a débattu avec Éric Zemmour, le 17 décembre sur C8. Une altercation, filmée et relayée sur les réseaux, avait éclaté hors plateau entre les insoumis et l’équipe de Reconquête, le parti du polémiste.
Cette mise en scène filmée est typique de cette extrême droite, qui se pense en guerre de civilisation (un thème relayé par Éric Zemmour) et glorifie l’hyper-virilité et le maniement des armes. Pour le porte-parole du PCF Ian Brossat, elle « est aujourd’hui décomplexée dans les mots, on le voit avec les délires d’Éric Zemmour, mais aussi dans les actes. Or, elle est déjà passée à l’acte, souvenez-vous par exemple de l’attentat de la mosquée de Bayonne (le 28 octobre 2019 – NDLR) . » Et de fustiger « l’impunité » et le « laxisme » de la majorité, qui n’a pas eu un mot en réaction, face à cette menace : « Ils sont plus rapides quand il s’agit de taper sur la gauche. Quand c’est l’extrême droite, bizarrement ils n’ont plus de réseau. » « Je n’ai aucune information à ce stade concernant une éventuelle action des autorités pour appréhender l’individu lourdement armé », a confirmé Raquel Garrido, mardi.
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