Le candidat PCF s’est rendu dans une école de boucherie pour défendre la possibilité de « manger sain et à sa faim pour tous ».
Comment tirer partie d’une polémique en pleine campagne présidentielle ? C’est l’équation que s’appliquent à résoudre Fabien Roussel et son équipe depuis plus d’une semaine. Et c’est ce qui a conduit le candidat communiste, mardi matin, à l’École professionnelle de la boucherie, dans le 12e arrondissement de Paris (1).
Tout a commencé, dimanche 9 janvier, sur Twitter. « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès », poste alors le député du Nord, entre autres extraits d’une interview sur France 3. Suffisant pour soulever une polémique sur les réseaux sociaux. De l’écologiste Sandrine Rousseau répondant « le couscous, plat préféré des Français… » à l’étiquette « suprémaciste blanc » accolée au candidat PCF par des voix venues de la gauche. La fachosphère, elle, n’a pas tardé à entrer dans la danse. Tantôt faisant mine de soutenir le message du candidat, tantôt se déchaînant contre sa photo de famille autour d’un couscous postée comme un clin d’œil dimanche dernier.
« Je veux mettre les pieds dans le plat et défendre l’idée qu’il est possible de manger sain et à sa faim pour tous. C’est un vrai projet de société, c’est même un projet révolutionnaire. Ceux qui m’ont porté ces critiques sont en réalité coupés du peuple », a de nouveau répondu mardi Fabien Roussel, suivi par nombre de journalistes. La veille, déjà, lors d’une allocution de rentrée, place du Colonel-Fabien, le prétendant à l’Élysée avait rebondi sur la polémique pour augmenter le clivage avec une partie de la gauche. « La pauvreté grandit, 5 millions de Français se rendent dans les associations pour chercher à manger. Mais pour certains, a-t-il jugé, la priorité est d’interdire la viande, les voitures ou les centrales nucléaires, sans proposer aucune alternative crédible. »
Aux côtés des apprentis, le député du Nord a martelé son message : « Je préfère que l’on mange moins de viande mais de la bonne viande et que tout le monde puisse se la payer », a-t-il déclaré, se faisant aussi le défenseur des éleveurs et des agriculteurs, dont le travail « doit être rémunéré ». « C’est la question du pouvoir d’achat qui est posée », plaide-t-il, soulignant que, « derrière la bonne alimentation, il y a des centaines de milliers d’emplois à créer, à défendre ».
Le PCF a également pris le parti de l’humour avec une série d’affiches où verre de vin, morceau de fromage ou de viande figurent à côté de slogans tels que « Salaire, pouvoir d’achat, on va défendre notre bifteck ».
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