Texte collectif
Avec Fabien Roussel, une gauche populaire authentique est de retour. Celle de la République laïque et sociale chère à Jean Jaurès, celle du Front populaire, qui fit contrepoids à l’exploitation capitaliste par des conquêtes mémorables (congés payés, meilleurs salaires, etc.), celle du CNR, qui à la Libération maria la justice sociale et la reconstruction économique. On osa rêver alors les Jours heureux. La gauche et le peuple de France faisaient corps dans l’espérance collective.
Après la reconquête de la liberté par la victoire sur le fascisme, la promotion de l’égalité et de la solidarité déboucha sur la Sécurité sociale, fleuron du modèle social français. Cotiser selon ses moyens, être soigné selon ses besoins. À l’horizon, il s’agissait d’instaurer « une véritable démocratie économique et sociale ». Ce programme, l’Europe capitaliste de Jean Monnet l’a remis en cause, pour le malheur des services publics et des droits sociaux. Puis Denis Kessler, vice-président du Medef, a fixé le cap : « Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. » Un projet hélas relayé par une gauche égarée au point de considérer que la paix imposerait une Europe capitaliste. Aujourd’hui, dans le sillage du CNR, Fabien Roussel refonde l’espoir. Il ressuscite une gauche fière de ses valeurs. Son programme réinvente les Jours heureux, pour une politique au service du peuple.
Finies, les trahisons d’une gauche à contre-emploi, réformant le Code du travail sous la dictée du Medef, sacrifiant les services publics au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Finie, la litanie d’une réduction de la dépense publique dont on voit le mal qu’elle fait aux hôpitaux et aux écoles publiques. Finie, la désertification industrielle par des multinationales attachées à réduire le coût du travail en délocalisant les centres de production. La souveraineté populaire va refonder la souveraineté nationale pour sauver les droits sociaux. Fini le fatalisme intéressé de madame Thatcher et son « There is no alternative ». Finis aussi, les communautarismes qui enferment les individus dans des identités partielles, réelles ou supposées. Notre boussole, c’est l’universalisme républicain !
Fabien Roussel veut promouvoir une République laïque, écologique et sociale. À l’heure des crises climatiques et énergétiques qui se profilent, il y a urgence à rompre avec le productivisme capitaliste qui n’assume pas son coût social, humain et écologique. Écologie et justice sociale vont de pair. La nature, avec sa biodiversité en danger, est le premier de nos biens communs. À nous de protéger les écosystèmes, à rebours de l’irresponsabilité capitaliste. Concilier environnement et développement, c’est assurer l’avenir. Dans ce but, un mix énergétique incluant le nucléaire et toutes les énergies renouvelables doit rester du ressort de la puissance publique. Place à la coopération internationale des peuples et à la relocalisation industrielle, assortie d’un pouvoir accru des travailleurs dans les entreprises.
Il faut revaloriser le travail en augmentant le salaire direct. Il faut aussi reconstruire les services publics, formes de salaire indirect qui met à la portée de tous les biens fondamentaux. Sécurité sociale et retraite à 60 ans sont à conforter par la cotisation sociale. Quant à l’impôt, sa progressivité doit agir comme levier de redistribution et de solidarité. Le cas échéant, il y aura lieu de désobéir aux traités européens qui entravent notre souveraineté économique et sociale. Place à la relocalisation des emplois abandonnés à une mondialisation néolibérale avide de travail à bas coût. La souveraineté alimentaire repose sur nos agriculteurs, qui doivent jouir de revenus dignes.
Quant au légitime souci de sécurité, il serait insensé de l’abandonner à la droite. Il ne doit plus exister de territoires perdus de la République, où ses lois sont bafouées au nom de la religion. La laïcité est un vecteur d’émancipation et d’égalité, notamment des femmes, qu’elle délivre de la domination patriarcale sacralisée par les religions. Elle doit être appliquée partout. Honneur à l’école laïque et à son pari sur l’émancipation par le savoir, fondement d’une citoyenneté éclairée. La promotion multiforme de la culture doit redevenir une priorité de la nation.
Tenants fidèles d’une République laïque, écologique et sociale, nous saluons le projet de Fabien Roussel, qui parle au cœur comme à la raison.
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