Le secrétaire national du PCF a présenté à la presse, lundi, son Tour de France « avec vous sans tabou », commencé dans le Pas de Calais, le 3 octobre. Face à la flambée des prix de l’énergie, et au risque de récession, le communiste alerte sur les délocalisations en cascade à venir.
« Je souhaite que le PCF soit en phase avec ce qu’attendent les Français. » Fabien Roussel a présenté ce lundi, lors d’une conférence de presse, son tour de France « avec vous sans tabou ». Commencée le 3 octobre dernier, dans le Pas-de-Calais, cette tournée de 13 étapes thématiques, dans chacune des régions métropolitaines, permettra au secrétaire national du PCF d’ouvrir un dialogue avec les Français, ponctué de rencontres avec les habitants, les élus, les militants et les syndicalistes. « Ils viendront avec leurs questions, moi avec mes réponses », glisse le député, qui se refuse à tenir des meetings. Un exercice déjà expérimenté durant la campagne présidentielle par l’ex-candidat du PCF, lors des « Rencontre des jours heureux ». Dorénavant pour Fabien Roussel, l’enjeu est double : « savoir ce que les Français attendent de la gauche et du PCF », assure-t-il, mais aussi « parler à nouveau à la France périphérique pour que la gauche devienne majoritaire demain », glisse Ian Brossat, le porte-parole de la formation.
« Total a versé 2,5 milliards d’euros de dividendes exceptionnels à ses actionnaires. Cela représente 300 euros d’augmentation mensuelle pendant 12 ans pour les salariés. S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires »
Après une halte dans le Pas-de-Calais sur le thème de l’industrie, la prochaine étape de ce tour de France se tiendra les 24 et 25 octobre, dans les Drôme et dans l’Isère, pour évoquer les enjeux du mix énergétique. Un sujet central en pleine crise climatique et de l’énergie, qui couplée à la menace nucléaire en Ukraine s’apparente à un « un cocktail explosif », selon Fabien Roussel. De plus, le communiste dit « craindre » une récession liée à la crise de l’énergie dans les mois, provoquant une vague de délocalisations. « Certaines entreprises pourraient accélérer des plans de suppression de postes déjà dans les cartons, poursuit le député, elles anticipent une augmentation durable de l’énergie, avec des coûts de production au final deux ou trois fois plus élevés qu’en Asie ou Amérique ». Le 3 octobre dernier, il avait d’ailleurs rencontré les syndicalistes et dirigeants de l’usine Arc Internationale, dans laquelle 4 800 emplois sont menacés par l’explosion de la facture énergétique, passant de 17 millions à 75 millions. En outre, Fabien Roussel a rappelé son soutien aux mobilisations en cours dans la pétrochimie, visant, selon la CGT à obtenir une hausse de 10 % des salaires : « Total a versé 2,5 milliards d’euros de dividendes exceptionnels à ses actionnaires. Cela représente 300 euros d’augmentation mensuelle pendant 12 ans pour les salariés. S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires ».
Ce tour de France, en parallèle des mobilisations sociales et syndicales, doit aussi permettre au secrétaire national du PCF de porter la voix de sa formation, à côté du rassemblement à gauche . « Nous faisons partie de la Nupes, mais nous avons notre propre originalité et nous la faisons vivre, mesure Fabien Roussel, nous continuerions à nous faire entendre car à gauche, nous avons besoin de nous additionner ». Des rencontres avec les travailleurs sont notamment prévues, le député assure vouloir s’en « nourrir », afin d’incarner « une gauche qui défend le travail ». Une expression qui fait écho au débat suscité lors de la Fête de L’Humanité, où le député a jugé que la gauche ne devait pas être « celle des allocations et des minima sociaux. » Un mois plus tard, Fabien Roussel se dit « conforté » dans ses propos, satisfait des nombreux « témoignages de soutiens et d’encouragements » reçus lors de ses rencontres avec les Français.
Le secrétaire national du PCF a en tout cas marqué des points en termes d’incarnation. Selon un sondage Odoxa pour le Figaro, publié la semaine dernière, Fabien Roussel est la personnalité de gauche la plus populaire dans le pays, avec 29 % de bonnes opinions. Dans son camp, le député communiste (42 %) se classe second, derrière Jean-Luc Mélenchon (49 %), mais devant François Ruffin (34 %) et le socialiste Olivier Faure (28 %). Par ailleurs, à gauche, le secrétaire national du PCF (33 %) recueille moins de mauvaises opinions que Jean-Luc Mélenchon (45 %) ou encore Sandrine Rousseau (37 %).
« Le PCF ne se résume pas à ma personne, nous pouvons compter sur un grand nombre de militants et de personnalités qui ont émergé durant la campagne présidentielle »
Le député du Nord a également précisé, lors de la conférence de presse, qu’il sera bien présent au rassemblement nordiste contre la vie chère, prévu le samedi 15 octobre, mais qu’il sera en revanche absent du défilé parisien, le dimanche 16 octobre. « Le PCF ne se résume pas à ma personne, nous pouvons compter sur un grand nombre de militants et de personnalités qui ont émergé durant la campagne présidentielle », insiste l’élu de Saint-Amand-les-Eaux, qui assure être, comme tous les week-ends, retenu dans sa circonscription.
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