À Strasbourg, les militants communistes avaient le sourire. Renouvellement générationnel, nouvelles adhésions… Ils attaquent la prochaine campagne électorale avec l’objectif de faire leur retour au Parlement européen.
Strasbourg (Bas-Rhin), envoyé spécial.
Après trois jours de débats intenses à Strasbourg, les communistes entament leur rentrée « requinqués ». C’est le sentiment exprimé par la plupart d’entre eux, alors que leur parti lance déjà la mobilisation pour la campagne des européennes. « On est venus à six, dont cinq camarades qui ont adhéré il y a moins de trois ans », se réjouit Michèle, qui les décrit « enthousiasmés par les changements politiques au PCF ».
Depuis la candidature de leur secrétaire national, Fabien Roussel, à la présidentielle, les communistes se sont retrouvé une voix dans le débat politique national. Sa popularité, encore mesurée récemment par les sondages, n’est pas pour rien dans leur engouement à retourner militer sur le terrain.
« Les gens que nous rencontrons connaissent désormais Fabien, confirme Flavien, militant en Haute-Garonne. Il commence à imprimer. En plus de notre parti qui a déjà une longue histoire. » « On est passé de six à vingt-cinq militants motivés dans ma section, relève également Taran Marec, élu PCF de Brest. Et ici, à Strasbourg, le renouvellement dans les rangs du parti est visible. »
De quoi susciter une certaine émulation dans la perspective d’une « année chargée », comme l’a rappelé Léon Deffontaines, chef de file des communistes pour les élections européennes. Et fixer des objectifs ambitieux au PCF : le premier d’entre eux étant le retour des communistes au Parlement européen. « Notre objectif, c’est de faire 5 %. On aura cinq députés de plus pour la gauche, et cinq députés de moins pour la droite et l’extrême droite », promet le jeune candidat du PCF lors de son discours de clôture ce 27 août.
« On reparle enfin de notre projet »
La veille, Fabien Roussel a rempli le grand amphithéâtre de l’université d’été pour son discours de rentrée. Il y a dressé les priorités du PCF pour la rentrée et la campagne des européennes : la paix, la transition écologique et la question sociale notamment.
Le secrétaire national s’est aussi exprimé sur la stratégie choisie par son parti, fort d’une popularité qui soude les militants. « Nous pouvons défendre chacun son projet, avoir chacun un groupe, et nous retrouver sur des combats politiques. Nous sommes plus forts en convainquant sur nos projets et en faisant élire plus de députés, qu’en cherchant à en rabattre sur nos idées au nom d’une union de façade », a-t-il lancé sous les applaudissements.
Durant les nombreux débats et ateliers qui se sont succédé à Strasbourg, cette nouvelle percée des communistes se ressentait dans les interventions. « On a mis de côté le communisme pendant trente ans, maintenant on reparle enfin de notre projet », fait remarquer un militant.
Voir aussi :Fabien Roussel : «Je repars en campagne»
La fierté n’empêche pas la critique. La « polémique Médine » suscite celle de jeunes adhérents envers la direction du PCF. « Il n’y aura jamais chez nous la moindre complaisance pour des propos racistes ou antisémites », a insisté Fabien Roussel lors de son allocution de samedi soir. « Ils sont inacceptables, injustifiables, inexcusables », ajoute le secrétaire national, avant d’apporter son « soutien aux victimes et notamment à Rachel Khan, qui a fait l’objet d’un jeu de mots odieux » de la part du rappeur.
Le MJCF, lui, avait auparavant dénoncé un « lynchage inacceptable » organisé par la droite et son extrême à l’égard de Médine. « Les accusations d’antisémitisme qu’il subit sont inconcevables » et « Médine a toujours été de nos combats », écrivent les Jeunes communistes. « On a parfois des clivages, constate Mélanie, militante de 22 ans , mais notre réponse ne peut pas être la fermeture absolue et totale à Médine. »
Pas de quoi entamer la détermination à militer ensemble pour autant. La possibilité de gagner du terrain pour les communistes est plus importante. « L’avenir et la victoire nous tendent les bras », a lancé Léon Deffontaines en concluant son discours.
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