Remaniement : Gabriel Attal nommé premier ministre, un « clone d’Emmanuel Macron » à Matignon

Le ministre sortant de l’Éducation nationale devient le plus jeune chef de gouvernement de la cinquième République. La gauche le qualifie de « clone » d’Emmanuel Macron, de « dauphin » du président, et dénonce un simple « changement de casting ».

À 34 ans, Gabriel Attal devient le plus jeune premier ministre de la Ve République.
© Joël SAGET/AFP

Emmanuel Macron a nommé Gabriel Attal premier ministre ce mardi 9 janvier. Le nouveau chef du gouvernement était ministre de l’Éducation nationale dans l’exécutif dirigé par Élisabeth Borne, qui a présenté sa démission le 8 janvier. « Je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j’ai annoncé », a justifié sur X (ex-Twitter) le président de la République, dans une formulation énigmatique qu’il avait déjà utilisée dans ses vœux aux Français pour 2024.

Âgé de 34 ans, Gabriel Attal devient donc le plus jeune premier ministre de la cinquième République. Il est aussi le plus populaire d’après les sondages, ce qui aura pesé dans le choix d’Emmanuel Macron. Il prend la suite d’Élisabeth Borne après les vingt premiers mois difficiles du quinquennat, durant lesquels l’exécutif aura fait usage du 49-3 à 23 reprises pour imposer les textes budgétaires de l’État et de la Sécurité sociale et une réforme des retraites rejetée par 80 % des Français, avant de faire voter une loi immigration inspirée du programme du RN.

« Emmanuel Macron se succède à lui-même »

Pour autant, il n’y a pas de changement à attendre avec l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon. Les réactions politiques ne laissent d’ailleurs guère de doutes. « Emmanuel Macron se succède à lui-même », a ainsi ironisé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Le sénateur et porte-parole du PCF, Ian Brossat, a lui qualifié le nouveau premier ministre de « clone » d’Emmanuel Macron. « Rien à attendre de cette nomination » prévient-il également.

Dans la même veine, l’écologiste Cyrielle Chatelain a fustigé « un changement de casting mais pas de politique », et évoque la « chronique d’un désastre annoncé ». « Nous avions le méprisant de la République, nous avons désormais son dauphin suffisant », a par ailleurs taclé la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot.

Depuis l’annonce de la démission d’Élisabeth Borne, les parlementaires de la FI n’ont de cesse de réclamer un vote de confiance dans l’hémicycle, auquel Gabriel Attal devrait selon eux se soumettre (Élisabeth Borne avait refusé l’exercice). Ils menacent également du dépôt d’une motion de censure si ce n’était pas le cas.

Fabien Roussel demande un rendez-vous au premier ministre

La droite poursuit sa pression sur le pouvoir, comme elle l’a fait avec la loi immigration afin d’imposer ses vues, alors que Gabriel Attal ne disposera pas de majorité plus confortable qu’Élisabeth Borne. « La communication permanente doit laisser place à une politique de clarté et de fermeté », écrit ainsi Éric Ciotti dans un communiqué.

« Nous souhaitons donc que ce nouveau gouvernement marque la fin du « en même temps » et nous serons extrêmement vigilants à ce que l’action concrète se substitue à l’obsession de la communication qui a tenu lieu de méthode jusqu’alors », assure encore le président de LR.

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lui demandé un « rendez-vous » au nouveau premier ministre pour s’attaquer aux principales préoccupations des Français. « Je demande rendez-vous à Gabriel Attal au plus vite pour agir contre la vie chère, pour la hausse des salaires et des retraites. Les urgences sociales sont là. Il faut agir sans tarder ! » écrit le dirigeant communiste, qui appelle également le nouveau premier ministre à s’engager à ne pas utiliser le 49.3.

 

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