Les terres ouvrières et paysannes de la France profonde subissent l’assaut du RN, le combat d’André Chassaigne + Vidéo

André Chassaigne à l'université de Strasbourg, le 26 août 2023.

André Chassaigne à l’université de Strasbourg, le 26 août 2023.© Pascal Bastien

Soulagement pour André Chassaigne qui va pouvoir retrouver son siège à l’Assemblée nationale et entamer son sixième mandat de député. Avec 55,27 % des voix, le député communiste sortant l’a emporté ce dimanche lors du second tour des législatives devançant la candidate RN Brigitte Carletto, qui a obtenu 44,73 % des suffrages. Les résultats à l’issue du premier tour étaient très serrés, Chassaigne et Carletto n’étant séparés que par 542 voix (37,78 % contre 37,02 %). Le député considéré comme un véritable service public a fini par l’emporter alors que d’autres étaient emportés par la même vague… Parce que c’est bien les bastions traditionnels du PCF et du PS de tradition ouvrière qui sont envahis par un assaut militant et souverainiste,. Cette circonscription, qui comprend notamment les villes de Thiers et Ambert, avait déjà connu la même affiche de second tour lors des législatives de 2022. André Chassaigne avait remporté le duel haut la main, avec 69,4 %.

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Aucune consigne de vote claire n’avait été donnée durant l’entre-deux-tours par les candidats éliminés dimanche dernier. Si Véronique Bastet, candidate de la majorité présidentielle, martelait : « Pas une seule voix ne doit aller au RN, il est impératif pour la France de faire barrage au RN », elle n’appelait pas sans ambiguïté à voter pour André Chassaigne. Yves Courthaliac, LR, affirmait quant à lui ne donner « aucune consigne de vote » : « Les citoyens sont libres de s’exprimer en conscience. » Malgré tout, André Chassaigne conserve la main sur ce territoire auvergnat.

Alors que les Bouches du Rhône et d’autres département du midi de la France se heurtent à une vague que nous n’avons jamais analysée, ce qui doit être fait.

Parce que non seulement le rassemblement national reste le premier parti en voix mais continue de fait sa progression dans ce monde qui se sait abandonné et qui ne se reconnait plus dans la gauche. Dans un récent article j’analysais la manière dont Mitterrand avait opéré une OPA sur le PS, et ne s’était pas contenté de réduire a quia le PCF, c’était tout le lien de la gauche à la classe ouvrière qui avait été bouleversé. Il semble qu’Olivier Faure et bien sûr Fabien Roussel avancent sur la conscience des dégâts. On ne pourra pas faire l’économie d’une telle analyse, elle ne nuit pas à l’union mais la crée sur d’autres bases.

Si le thème de la pratique non unitaire du PCF, avancée par certains fanatiques de l’anticommunisme primaire, pour expliquer la perte du siège de Roussel, alors que Peu, Elsa faucillon jouissait d’une vague qui caractérisait Paris et la région proche de Paris, déjà les résultats dans le reste de la France, le Nord, le Pas de Calais, mais aussi la midi, l’Occitanie de gauche, incitait à une autre analyse, le second tour a apporté la confirmation de la tendance, celui des effets d’une rupture avec le monde ouvrier et paysan.

Là où le Rassemblement National a fait le grand chelem complété par la conquête de l’Yonne

Si on peut se réjouir que la révélation du ‘profil’ de certains candidats du RN et la mobilisation ait empêché le Var d’être totalement tombé dans l’escarcelle du RN avec un quasi délinquant corrompu de la police, la progression est à peine endiguée.

En 2022, le Rassemblement national avait réussi quatre grands chelems en remportant toutes les circonscriptions de la Haute-Marne (2), de la Haute-Saône (2), de l’Aude (3) et des Pyrénées-Orientales (4). Ce dimanche pour le second tour des élections législatives malgré des résultats loin de ses attentes avec une troisième place, le RN réalise un grand chelem dans l’Yonne. Julien Odoul, porte-parole national du RN, la LR-RN Sophie-Laurence Roy et le député sortant RN Daniel Grenon ont été élus.

Le Rassemblement national a réédité son grand chelem dans les Pyrénées-Orientales. La députée sortante de la 2e circonscription, Anaïs Sabatini, avait été réélue, dès le premier tour. Ce dimanche, Sophie Blanc (1re) est reconduite avec 57,58 % des voix, contre 42,42 % pour Francis Daspe, candidat LFI investi par la Nouveau Front populaire (NFP), tandis que Sandrine Dogur (3e) obtient 56,28 % des voix, loin devant les 43,72 % obtenus par sa concurrente, Nathalie Cullel (LFI-NFP). De son côté, Michèle Martinez (4e) l’emporte avec 58,14 % face au premier fédéral du PS, Julien Baraillé.

Dans l’Aude, comme en 2022, les trois députés sont issus du RN : dans la 1re circonscription, à Carcassonne, Chistophe Barthès (61,44 %) a battu Philippe Poutou, parachuté de Bordeaux. « On a perdu ici dans l’Aude, mais c’était prévisible. Ce qui compte surtout c’est que l’objectif global est atteint : le RN a raté son coup », a réagi sur X le candidat Nouveau Front populaire. Dans la 2e circonscription de l’Aude, le député RN sortant Frédéric Falcon a obtenu 58,22 % des voix, face à la candidate écologiste Viviane Thivent (41,78 %). Dans la 3e circonscription de l’Aude, Julien Rancoule (RN) arrive en tête avec 52,07 % des voix, devant Philippe Andrieu, candidat PS-NFP (47,93 %).


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