« La CCAS est la preuve qu’un modèle de gestion ouvrière est possible », analyse Fabrice Coudour secrétaire général de la FNME-CGT

La CGT a obtenu 45,52 % des voix lors des élections des CMCAS (caisses mutuelles complémentaires et d’action sociale), tenues du 13 au 19 novembre. Elle pourra continuer de proposer son projet socialisé de gestion des actions sociales des plus de 600 000 bénéficiaires des industries électriques et gazières.

Fabrice Coudour dirigeant de la Federation nationale des Mines et de l’Energie CGT (FNME-CGT).  © Arthur HERVE/REA

 

La CGT est arrivée en tête des élections de CMCAS 2025, tenues du 13 au 19 novembre. Elle se voit donc confier à nouveau la gestion de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) des industries électriques et gazières, avec 9 sièges sur 18 au conseil d’administration. L’organisation syndicale entend poursuivre son projet socialisé d’accès à la culture pour ses 680 000 bénéficiaires. Entretien avec Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT et Anthony Juan, candidat CGT à la présidence de la CCAS.

Comment réagissez-vous aux résultats du scrutin ?

Fabrice Coudour : On est très fiers d’être à nouveau la première organisation syndicale à la CCAS et d’avoir gagné le vote de 70 000 bénéficiaires qui adhèrent à notre modèle de gestion ouvrière de l’action sociale. La CCAS est la preuve qu’un modèle de gestion ouvrière socialisé, de dignité et de solidarité, est possible et rencontre une grande adhésion. Cela montre qu’il est possible de mener des avancées progressistes par la lutte. Pour moi, c’est une lueur d’espoir et un bon signal pour les associations, les autres organisations de la CGT.

Qu’est-ce qui différencie votre projet de celui des autres organisations syndicales candidates ?

Anthony Juan : On observe un individualisme grandissant dans l’ensemble de la société. Avec la CGT, nous travaillons à un projet qui favorise le vivre-ensemble. C’est pour cela notamment que nous collaborons avec des acteurs du tourisme social ou des associations.

Avec les finances qui sont les nôtres et puisque nous représentons 1 % de la population avec 680 000 bénéficiaires de nos activités sociales, nous considérons avoir une responsabilité, un devoir d’apporter notre pierre à l’édifice d’une société plus apaisée. Cela ne passe certainement pas par la distribution de chèques-cadeaux, comme le souhaitent d’autres organisations, ou par une compensation par les activités sociales de ce que les patrons ne veulent pas nous donner.

Quelles sont vos priorités pour cette mandature ?

Anthony Juan : Nous souhaitons permettre à un nombre de plus en plus important de nos bénéficiaires de partir en vacances et leur proposer un accueil de qualité tout en conservant nos valeurs de la CGT. Il s’agit donc de dégager des marges de manœuvre financières, parce que sans argent, on ne peut pas mettre en œuvre notre politique.

Sur cette question, notre patrimoine (ndlr, de nombreux centres de vacances propriété de la CCAS) est à la fois notre force et notre faiblesse, puisque nous en avons hérité grâce aux rapports de force de nos collègues il y a des années, mais que nous avons plusieurs millions d’euros de travaux et d’investissements nécessaires à conduire pour assurer sa pérénité.

La cour des comptes a régulièrement épinglé les dysfonctionnements de gestion de la CCAS.

Anthony Juan : Ce que pointe la Cour des comptes, ce sont des divergences de points de vue politiques. Elle considère qu’on devrait être uniquement un organisme de redistribution, mais nous avons fait des choix différents. Nous considérons que les actions culturelles sont un investissement pour l’avenir, elle considère que c’est une dépense. Puisque l’argent ne va pas directement dans la poche des électriciens et gaziers et que du coup, elle considère que c’est de l’argent qu’on leur vole. C’est faux.

Fabrice Coudour : En nous taxant de mauvaise gestion, on cherche à opposer la CGT au reste de la société. C’est opposer les agents qui ont accès à ces actions sociales, et qui se battent pour leur salaire, aux gens qui peinent à payer leur facture d’énergie.


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