Un président ne devrait pas se satisfaire de ça

S’adressant aux Français dans l’espoir de solder la « séquence » de la réforme, Emmanuel Macron s’est montré une énième fois totalement déconnecté du violent rejet qu’il inspire désormais au pays.

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée © Ludovic Marin/AFP

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée © Ludovic Marin/AFP

Oyez, oyez, braves gens ! Le roi a parlé. Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, ce lundi 17 avril, à 20 heures, le temps d’une allocution qui voudrait solder les comptes d’une crise puissante qui secoue le quinquennat et, par-delà, le régime même de la Ve République. Le président devait, selon le jargon creux habituel des communicants de l’Élysée, y « réaffirmer le cap qui est le sien » et « tracer des perspectives pour les semaines à venir ». En d’autres termes : on oublie tout, et on recommence.

« Les gens le détestent »

Opération séduction délicate, boudée par les Français avant même d’avoir commencé : 90 % d’entre eux déclaraient, avant sa prise de parole, ne pas croire que celle-ci allait apaiser quoi que ce soit. Une pétition citoyenne, notamment relayée par le PCF, pour boycotter l’allocution a circulé en ligne, sur le thème « Macron ne nous écoute pas, ne l’écoutons pas », alors que l’association Attac a appelé, quant à elle, à un « concert de casseroles » à 20 heures sur le parvis des mairies, au moment où le président prenait la parole.

vidéo du rassemblement à Castelsarrasin MVI_2289 Continuer la lecture de Un président ne devrait pas se satisfaire de ça

Laurent Brun : le gouvernement mise sur la peur et le fatalisme

Le Gouvernement mise clairement sur la peur et le fatalisme pour pouvoir passer à autre chose et définitivement acter sa réforme des retraites. Et il cherche à faire diversion pour pouvoir passer à autre chose mais l’essentiel est que le mouvement est proche de gagner et qu’il doit maintenir la pression sur le refus du projet des retraites. “Si nous maintenons la pression, ce gouvernement n’aura plus d’autre choix que de reculer ! Mobilisons nous massivement mardi 28 mars pour montrer qu’il n’y a ni peur ni fatalisme chez nous !Tou.tes en grève et en manifestation !” (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Pour la peur, il a clairement ordonné aux forces de police de franchir un cap. Un cheminot éborgné, un camarade qui a perdu un doigt, des charges à répétitions, un déluge de gaz, des arrestations préventives et mise en garde à vue pour des motifs futiles… tout cela vise à impressionner, à faire peur, à dissuader de continuer à manifester. Les dérives de la BRAV ne sont qu’une interprétation de cette directive, qui conduit certains policiers à penser qu’ils peuvent se défouler sans crainte de sanction, puisque cela va dans le sens de ce que le Gouvernement veut… il ne s’agit pas de dérive individuelle, mais de dérive du pouvoir d’Etat. Continuer la lecture de Laurent Brun : le gouvernement mise sur la peur et le fatalisme

Macron veut des jeunes au garde-à-vous

Gadget aux airs militaristes du président de la République, l’extension à tous les lycéens du service national universel pourrait coûter 2 milliards d’euros par an. Un chiffre considérable par rapport aux sacrifices exigés sur les retraites.

Les hypothèses sont calées. Une préférence est même donnée. Tout est prêt à l’évidence, mais ce n’est vraiment pas le moment de l’officialiser… Il y a un lien qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Élisabeth Borne redoutent manifestement comme la peste : la jonction pourrait survenir à tout moment entre la contre-réforme des retraites, combattue par le mouvement syndical, mais aussi rejetée par une écrasante majorité de la population, et la possible généralisation du service national universel (SNU), un dispositif qui, basé jusqu’ici sur le volontariat, risque d’être étendu jusqu’à devenir obligatoire, chaque année, pour les lycéens de seconde dans tout le pays.

C’est l’histoire d’une lubie transformée en serpent de mer. Et, aujourd’hui, en bombe menaçant d’exploser dans les mains de son concepteur. En mars 2017, avant sa première victoire à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron promet d’instaurer un « service national obligatoire et universel » permettant que « chaque jeune Français ait l’occasion d’une expérience, même brève, de la vie militaire ».

Le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000.

Le SNU a été créé en 2019, sous la forme d’un « stage de cohésion » de deux semaines pour les jeunes volontaires entre 15 et 17 ans, avec la possibilité d’exécuter, en plus, une mission d’intérêt général. Mais depuis sa mise en place, le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000 participants.

Les grands mots du gouvernement, « cohésion nationale », « mixité sociale »

Difficile de démêler derrière les grands mots – « cohésion nationale », « mixité sociale » et « engagement » – la portée et l’utilité réelle d’un tel dispositif pour la jeunesse ou, d’ailleurs, pour la nation. Diffusées lors des déplacements de Sarah El Haïry, la secrétaire d’État (Modem) à la Jeunesse et au SNU, dans les centres d’accueil, toutes les images renvoient à une forme de pantomime militaire.

Icon QuoteÀ chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes». William Petipas,coanimateur du Forum français de la jeunesse

« À chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes, souligne William Petipas, coanimateur du Forum français de la jeunesse et secrétaire national du Mouvement rural de jeunesse chrétienne. Je ne vois pas du tout comment ça pourrait être la meilleure manière d’inculquer des valeurs à qui que ce soit. »

Volontairement ou non, en matière de SNU, de sa gestation à son expérimentation et avant sa généralisation, tous les signaux renvoient au même imaginaire. Le 20 février dernier, à Paris, la ministre a visité des jeunes volontaires enrôlés dans la « cohorte André-Maginot », en mémoire de l’inventeur de la fameuse ligne de défense après la Première Guerre mondiale.

De quoi provoquer des railleries sur les réseaux sociaux ces derniers jours, mais d’après le secrétariat d’État interrogé par l’Humanité, « le gouvernement n’y est pour rien, cela renvoie simplement à une fédération d’anciens combattants qui porte ce nom-là »

Selon le secrétariat d’Etat à la jeunesse, « l’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif »

Plus symptomatique sans doute : lors d’une consultation à Matignon, à l’automne 2022, un conseiller a, d’après un participant à la réunion, fait référence au « climat actuel de mobilisation et de défense du fait de la guerre en Ukraine » pour justifier l’obligation pour les lycéens d’en passer toutes et tous par le SNU.

Même dans ses dernières interventions sur le sujet, Emmanuel Macron ne lésine ni sur les symboles martiaux, ni sur les envolées lyriques. « Je sais pouvoir compter sur les militaires et sur les anciens militaires pour faire face aux défis de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse », avait lancé début novembre le président de la République en annonçant un grand discours imminent, puis repoussé une fois de plus, sur le SNU.

Face aux réticences d’une jeunesse qui, sur des terrains accusateurs pour le pouvoir, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou l’égalité entre les femmes et les hommes, n’a peut-être jamais été aussi engagée qu’aujourd’hui, mais aussi face à l’inquiétude, voire à l’opposition catégorique, chez les enseignants, dans le secteur de l’éducation populaire et même dans l’armée, Emmanuel Macron et son gouvernement s’enferrent.

 

À ce stade, selon le secrétariat d’État à la Jeunesse et au SNU, « rien n’est arbitré et c’est le président de la République qui tranchera » dans un créneau désormais large, entre fin mars et juin. Et d’ajouter : « Son nom peut induire en erreur, mais le SNU n’a rien à voir avec le service militaire. L’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif. »

Le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire

Mais selon plusieurs représentants d’organisations qui, reçus ces dernières semaines par Sarah El Haïry, se sont confiés à l’Humanité, l’essentiel est ficelé. Révélé lundi par Politis, un document officiel, dont nous disposons également, incite à penser que le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire.

Dans cette foire aux questions, mise en ligne momentanément début décembre sur l’un des sites Web du ministère de l’Éducation nationale, le gouvernement décrit un processus conduisant à une « généralisation totale » du dispositif.

Dans ce scénario, il est envisagé de lancer « l’expérimentation de l’obligation à la rentrée scolaire 2023-2024 dans six départements qui seront déterminés par décret », avant un « élargissement » ultérieur les années suivantes. Selon les recoupements effectués par le Snes-FSU et rendus publics le week-end dernier, les départements envisagés seraient les Hautes-Alpes, le Cher, la Dordogne, le Finistère, le Var et les Vosges.

Le cabinet de Sarah El Haïry botte en touche. « Pour nous, il n’y a rien de nouveau, explique-t-on à l’Humanité. C’est un document de travail qui n’est pas resté en ligne plus de dix minutes. Nous travaillons à des hypothèses, et la généralisation en fait partie, c’est notre job d’être prêts lorsque le président de la République tranchera. »

Pour Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU, le gouvernement cherche une « fenêtre de tir » afin de faire ses annonces sur le SNU, mais désormais, l’obligation pour tous les lycéens sur le temps scolaire « tient la corde », en lieu et place de la simple incitation sur la base du volontariat.

« On n’a pas voulu prendre en compte des propositions alternatives comme le statut du lycéen engagé »

«  Nous sommes face à un double discours et tout est très mal ficelé, dénonce la dirigeante syndicale. Le SNU multiplie les symboles de soumission à l’ordre établi pour la jeunesse. À nos yeux, c’est très éloigné des valeurs de la République ; le libre arbitre est très important ! Le gouvernement planche sur un scénario de généralisation et d’obligation qui a pour corollaire la coercition. Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement, nous sommes catégoriquement opposés à ce type d’incitation comme à toute forme d’absorption de l’enseignement moral et civique dans le SNU. C’est un casus belli pour nous ! »

Icon Quote Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup. C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement ». Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU

Secrétaire général de la Voix lycéenne, Ephram Strzalka-Beloeil, lui aussi reçu par le gouvernement à la mi-février, appuie dans le même sens. « On a la certitude que tout est bouclé, confie-t-il à l’Humanité. C’est trop tard pour changer quoi que ce soit, nous laisse-t-on entendre, et on n’a pas voulu prendre en compte nos propositions alternatives comme la prise en compte d’un statut du lycéen engagé, qui, lui, serait valorisé pour le bac ou dans Parcoursup. Pour nous, ce projet ne peut pas passer dans la jeunesse, et c’est pour ça que le gouvernement attend, car il sait qu’il provoquera une levée en masse. »

La gabegie d’argent public, 2 milliards d’euros par an

Pour beaucoup, néanmoins, l’étincelle dans le passage en force en gestation ne réside pas forcément dans l’obligation en tant que telle pour le SNU… mais peut-être plus encore dans la gabegie d’argent public. Le dispositif pourrait, une fois généralisé, coûter jusqu’à 2 milliards d’euros par an. Un chiffrage confirmé à l’Humanité par les services du ministère et qui est très éloigné des estimations initiales tournant autour de 1 milliard d’euros…

« La somme est considérable et elle pourrait être affectée à de vraies priorités pour la jeunesse, ajoute William Petipas. Le gouvernement dépense beaucoup pour la promotion du SNU, il pourrait orienter cet argent vers la promotion des formations pour les animateurs, qui font cruellement défaut, pour revaloriser les indemnités des jeunes en service civique, etc. Surtout, alors que la pauvreté affecte durement les jeunes, mettre enfin en place une extension de l’accès au RSA aux moins de 25 ans. Ce ne serait pas de l’assistanat, mais un véritable outil d’émancipation, ce que le SNU n’est pas du tout, en l’état. »

Retraites : les sénateurs de gauche dénoncent « l’ingérence » de Jean-Luc Mélenchon in Public Sénat

Montpellier:Jean-Luc Melenchon at the meeting against pension reform

 

A quelques jours de l’examen de la réforme des retraites à la Haute assemblée, le Conseil politique de LFI a appelé « solennellement » les « sénateurs de la Nupes » à « tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans au Sénat ». Un appel perçu « comme une ingérence » de la part des sénateurs de gauche, qui ont adopté une autre stratégie pour s’opposer à la réforme.

Simon Barbarit Par Simon Barbarit

« On est très heureux que La France Insoumise s’intéresse au Sénat, une assemblée qu’elle voulait supprimer dans son programme l’Avenir en commun ». On l’aura compris, le patron des sénateurs socialiste, Patrick Kanner, ne compte pas vraiment prendre au mot le message adressé aux sénateurs de gauche par le conseil politique de la formation de Jean-Luc Mélenchon. Cette instance, censée débattre des décisions stratégiques, a appelé lundi « solennellement » les « sénateurs de la Nupes » à « tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans. Continuer la lecture de Retraites : les sénateurs de gauche dénoncent « l’ingérence » de Jean-Luc Mélenchon in Public Sénat

Zones à Faibles Émissions (ZFE) : les aides sont toujours très insuffisantes ! (Com. PCF)

Il faut une aide de 10 000 euros pour l’achat de véhicules d’occasion Crit’Air 1.

Le gouvernement vient de confirmer la mise en place des Zones à Faibles Emissions, avec l’interdiction des véhicules de Crit’Air 3, 4 et 5 au 1er janvier 2025 sur le territoire de 43 métropoles.

Il est indispensable d’améliorer la qualité de l’air. C’est une urgence en matière de santé publique, alors que 40 000 décès prématurés sont constatés chaque année.

Mais la mise en œuvre de cette mesure sans mesures d’accompagnement revient à allumer une vraie bombe sociale !

14 millions de véhicules sont concernés, c’est énorme. Or, la plupart des propriétaires sont des ménages à bas revenus, qui n’ont pas les moyens de changer de voiture. Pour nombre d’entre eux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour travailler, l’instauration d’une ZFE sans un accompagnement de qualité pour changer de voiture pourrait être dramatique.

Les aides actuelles accordées par l’Etat sont très insuffisantes. La prime de 7000 euros ne concerne que l’achat de véhicules électriques neufs, qui sont encore beaucoup trop chers pour un ménage à bas revenu.

Il faut des aides ciblées pour acheter des véhicules abordables. Le PCF propose qu’une aide de 10 000 euros soit offerte comme prime à la conversion pour les propriétaires de vieux véhicules pour acheter des véhicules moins polluants, y compris des véhicules d’occasion de Crit’Air 1. Cela nécessite évidemment un budget de l’Etat pour ces aides beaucoup plus important. Mais c’est indispensable pour que les ZFE n’entraînent pas de drames humains.

Le système d’aide prévu actuellement par l’Etat est tellement insuffisant que les ZFE risquent d’être complètement inapplicables au 1er janvier 2025. Pour l’amélioration de la qualité de l’air, pour sauver des milliers de vies, il y a urgence à offrir des aides à un bon niveau, et à dégager les budgets nécessaires, d’au moins 5 milliards supplémentaires par an.

Enfin, en même temps que le gouvernement et les métropoles mettent en place des ZFE, la SNCF supprime des TER, des trains et prive nos concitoyens de transports doux, non polluants.

La mise en place des ZFE doit s’accompagner d’un vrai plan Marshall en faveur du train, du TER, des transports collectifs. C’est le sens du projet du PCF.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nor

Italie : la catastrophe italienne doit provoquer un sursaut à gauche en Europe (Fabien Roussel)

Les résultats qui proviennent d’Italie indiquent que la coalition d’extrême-droite et de droite dominée par les néofascistes arrive en tête avec plus de 44 % des voix et pourra ainsi constituer une majorité au Parlement.

Presque 100 ans jour pour jour après l’arrivée au pouvoir de Mussolini, la droite fasciste italienne remporte les élections.

Ce résultat, dans un des pays fondateurs de l’UE, est un tournant politique pour toute l’Europe. Il montre l’ampleur de la crise européenne et italienne, tant sociale que politique et démocratique, et la profondeur des inégalités sociales et territoriales.

Par ailleurs, la droite conservatrice, en faisant le choix de s’allier avec l’extrême-droite, et en étant soutenue par la Confindistria, le patronat italien, porte une responsabilité historique dans cette catastrophe.

Ce bloc droitier a exacerbé le racisme et la xénophobie et dévoyé les colères. La situation difficile de la gauche depuis plusieurs années n’a pas permis l’émergence d’un bloc social et politique capable de s’opposer à la recomposition de la droite italienne sur des bases d’extrême-droite. Cela résonne tout particulièrement venant d’un pays tel que l’Italie, qui est depuis plusieurs décennies un laboratoire pour l’émergence d’un bloc droitier autoritaire, libéral, anti-démocratique et xénophobe partout en Europe.

Je réaffirme la solidarité des communistes français avec les forces de gauche et communistes, les syndicats, le mouvement social, le mouvement féministe, les défenseurs des droits des migrants et avec tous ceux qui en Italie s’apprêtent à lutter, pied à pied, contre cette majorité dominée par l’extrême-droite.

En Italie comme dans tous les autres pays européens où l’extrême-droite est en position de prendre le pouvoir, il est urgent de reconstruire la gauche, en lien avec le mouvement social et les revendications populaires, pour construire de nouvelles majorités sociales et politiques.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

Remaniement : Où va l’enseignement professionnel? in Caf. Péda.

Une ligne rouge vient d’être franchie ce matin par le gouvernement. Le remaniement ministériel recadre l’action de Pap Ndiaye qui reste ministre de l’éducation nationale. Carole Grandjean, une députée LREM, est nommée ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels auprès du ministre du Travail et du ministre de l’Education nationale. Sarah El Haïry revient rue de Grenelle comme secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel auprès des ministres des Armées et de l’Education nationale.

L’enseignement professionnel en marche vers le Travail

« Une grosse ligne rouge a été franchie ce matin », nous a dit Sigrid Gérardin, co secrétaire générale du Snuep Fsu. « Nommer une ministre chargée de l’enseignement professionnel à cheval entre le Travail et l’Education nationale c’est prendre le risque que l’on dénonce depuis des mois, le risque d’exclusion de l’enseignement professionnel de l’éducation nationale. Pour nous les élèves de l’enseignement professionnel doivent rester à l’Education nationale. Il n’y a pas de raison qu’à 16 ans un tiers de la jeunesse quitte l’Education nationale. On craint que les filières de la voie professionnelle soient uniquement fléchées vers les besoins locaux des entrerpises et la transformation progressive du statut de lycéen vers celui d’apprenti. Cette nomination est aussi à mettre en lien avec le décret qui permet aux professeurs de lycée professionnel (PLP) d’enseigner ailleurs. 60 000 PLP risquent d’être transférés au ministère du Travail ou d’être remplacés par des formateurs ».

Cadre supérieure dans le privé, Carole Grandjean a été associée à la rédaction de la loi pour al liberté de choisir son avenir professionnel et au projet de loi sur les retraites. Sa nomination, avec l’accès aux services de la Dgesco qui ont en charge l’enseignement professionnel va permettre à E Macron de transformer rapidement la voie professionnelle. Il a annoncé vouloir doubler les périodes de formation en entreprise en lycée pro, ce qui réduirait d’autant le temps de la formation générale et de la formation professionnelle théorique. Ce temps a déjà été fortement réduit sous JM Blanquer. Pour le Snuep Fsu , E Macron organise « le séparatisme » entre les jeunesses lycéennes. E Macron souhaite que la formation professionnelle réponde davantage aux besoins immédiats des entreprises locales. C Grandjean devrait trouver un appui important auprès du directeur de cabinet de P Ndiaye.

Ndiaye recadré sur la laïcité

Sarah El Haïry a été secrétaire d’Etat auprès de JM Blanquer en charge du SNU. Elle revient mais avec une réorientation de sa mission puisque son secrétariat d’Etat dépend de l’Education et des Armées. Cela signifie que la Jeunesse et le SNU dépendent dorénavant des Armées. C’est là aussi une rupture. Mais cela ne rendra pas le SNU plus populaire. Ce projet présidentiel rencontre l’échec et on voit mal comment il pourrait arriver au bout. Mais la nomination de S El Haïry a aussi une autre signification. Elle a épousé les mêmes conceptions de la laïcité que JM Blanquer, dénonçant les études intersectionnelles. Pap Ndiaye va devoir faire avec une secrétaire d’Etat qui a une conception de la société opposée à la sienne.

François Jarraud

Le remaniement

 

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Montauban: 400 personnes en manifestation (Photos)

Malgré un froid glacial, prés de 400 personnes se sont rassemblés place des Fontaines avant d’entamer un périple dans les rues de Montauban. Les salaires, les pensions de retraite et l’accés au travail et à la formation était les principales revendications. Après la forte mobilisation des agents d’EDF partout en France, les syndicats CGT, FSU, FO et Solidaires faisaient ainsi une démonstration de force.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a affirmé sur BFMTV que « la mobilisation aujourd’hui oblige les débats (NDLR de MAC : ceux de la présidentielle) à porter beaucoup plus sur les salaires et le pouvoir d’achat ».

Une enquête IFOP¨pour l’Humanité affirme: « 80 % des personnes interrogées adhèrent aux revendications des syndicats en cette journée d’action interprofessionnelle pour les salaires. La question est plus que jamais au cœur des préoccupations. »!

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Et encore: 

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