Les Français en ont ras-le-bol d’être sous-payés (étude de l’IFOP)

Enquête Selon notre sondage Ifop, 80 % des personnes interrogées adhèrent aux revendications des syndicats en cette journée d’action interprofessionnelle pour les salaires. La question est plus que jamais au cœur des préoccupations.

C’est un vrai plébiscite. Alors qu’une large intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL) appelle à se mobiliser ce jeudi dans le pays en faveur des rémunérations, 8 Français sur 10 considèrent que la demande d’une « augmentation immédiate et générale des salaires » est justifiée, selon notre enquête Ifop.

Précisons que cette hausse est préférée à toutes les demi-mesures de type « prime et intéressement », ainsi qu’aux baisses de cotisations, ardemment défendues par le pouvoir en place et par la droite. « L’indicateur de légitimité atteint un niveau extrêmement élevé », observe Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’Ifop.

Dans le détail, 36 % des sondés estiment la revendication d’une augmentation des salaires « tout à fait justifiée », soit six fois plus que ceux qui la jugent « pas du tout justifiée ».

Par ailleurs, cette adhésion transcende pour l’essentiel les clivages sociaux et générationnels, même si elle est logiquement plus forte dans les milieux populaires (86 %) que dans les catégories « supérieures » (74 %). Surprise, même les chefs d’entreprise se disent favorables aux revendications syndicales, à 78 %… peut-être parce qu’ils ont l’impression qu’ils auront du mal à fermer la porte aux demandes de leurs salariés. Même unanimité sur le plan politique, puisque la demande d’une hausse des rémunérations est largement majoritaire, y compris chez les sympathisants En marche (65 %).Sans surprise, c’est la flambée des prix qui attise en priorité les mécontentements : seuls 25 % des sondés jugent « satisfaisant » leur niveau de salaire au regard du coût de la vie, contre 75 % qui pensent le contraire. La proportion des mécontents atteint des sommets parmi les catégories populaires (82 %) et les artisans et commerçants (96 %). « Cela corrobore nos enquêtes qualitatives, dans lesquelles le mot “inflation” n’avait jamais été à ce point cité, souligne Frédéric Dabi. On le voit, la question du pouvoir d’achat est en train de s’imposer comme une thématique majeure de la campagne présidentielle, un peu comme en 2007. »

Les résultats du sondage ne surprennent pas les organisateurs de la journée de mobilisation. « Cela fait longtemps que nous nous battons sur ces questions de rémunération et, ces derniers temps, nous avons constaté qu’elles devenaient, pour les salariés, de plus en plus centrales », estime Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT.

La syndicaliste estime que les plans de relance des derniers mois ont fait leur chemin dans les esprits : « La période a prouvé que des centaines de milliards d’euros pouvaient, très rapidement, être mis à disposition pour soutenir les entreprises. L’argent existe et les salariés réclament leur dû. Aujourd’hui, dans le cadre des NAO, on voit de plus en plus de directions qui proposent d’emblée des augmentations de salaires. Même s’il faut lutter derrière pour qu’elles soient à la hauteur, c’est du jamais vu.  »

Découvrez l’intégralité de l’étude Icône PDF 118817_-_rapport.pdf

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