Réforme des retraites : entre 900 et 3000 manifestants ce matin à Montauban (Vidéo)
900 pour la police, 3 000 pour l’intersyndicale… La vérité se situe entre ces deux pôles. La 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites a montré que la contestation restait forte.
Sans atteindre les sommets de quelques manifestations mémorables, la 14e journée de lutte contre la réforme des retraites (si l’on compte le 1er mai), a rallié beaucoup de monde hier matin au départ de l’esplanade des Fontaines à Montauban. Malgré la promulgation précipitée de la loi et des décrets qui vont avec.
900 manifestants selon la police, 3 000 à en croire les représentants de l’intersyndicale, chacun a fait ses comptages avec un strabisme divergent de bon aloi. Mais les « meilleurs » étaient là selon la formule consacrée.
Entre grogne, mécontentement et colère, le cortège, gonflé par de nombreux retraités, des quinquas qui voient le poteau d’arrivée se dérober au fil des réformes et beaucoup moins de jeunes, s’est essaimé en centre-ville au gré d’un parcours très light par rapport aux précédents. Comme si le cœur y était moins. « J’étais content de voir l’affluence le 1er mai, mais là, on voit bien que ça s’est essoufflé, ils ont réussi à décourager les gens. Ce qui me déçoit le plus, c’est l’absence des jeunes. Moi, je suis là pour la génération qui va suivre. On investit 400 milliards pour le budget de l’armée, mais est-ce que c’est ce qu’on veut pour nos enfants ? », questionne Jean-Jacques, un habitant de Bressols âgé de 60 ans.
« 37°2 le matin et 49,3 le soir »
Les différents syndicats ont sorti pour l’occasion leur camion sono et la manif s’ébranle dans un joyeux tohu-bohu sur les berges du Tarn. « Je suis là depuis le début, relate Jean-Pierre, un retraité montalbanais. On est là pour demander l’abrogation de la loi, mais aussi pour protester sur la manière employée par le gouvernement. 37,2° le matin et 49,3 le soir. La question des retraites est importante et elle n’a jamais vraiment été débattue. À quoi ça sert d’élire des représentants qui ne sont même pas écoutés. On n’est pas bien placé pour donner des leçons de démocratie à d’autres pays… »
Il est temps de passer devant l’hôtel de ville, cadenassé à plusieurs tours. Pas le moment d’entamer les longues démarches pour l’obtention d’un passeport… La CGT, priée par Brigitte Barèges de quitter son siège de Villenouvelle via une décision de justice, ne résiste pas au plaisir de faire une halte prononcée. Une Internationale poing levé et la foule s’égrène en musique, digne et droite dans ses bottes. « C’est une réforme injuste nous interpelle une enseignante devant des Tontons flingueurs stoïques. J’ai eu la chance de faire partie d’une génération d’instits qui pouvaient partir à 55 ans. J’ai quitté l’Education nationale à 56 ans et je peux vous dire que ce n’était pas trop tôt… »
De quoi faire grimacer quelques voisins qui vont devoir s’enquiller un ou deux ans de rab. Et d’autres manifs ?
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