Les saillies racistes de Grégoire de Fournas, une vieille habitude

Le député RN a provoqué un véritable tollé avec ses propos visant un parlementaire insoumis. Exclu quinze jours de l’Assemblée nationale, il collectionne les déclarations du même genre sur les réseaux sociaux. Petit florilège de ses publications.

Fraîchement élu député du RN de la 5e circonscription de Gironde, Grégoire de Fournas se présentait à la presse comme un « enfant du pays ». Celui qui adhère au FN dès 2011 omettait sciemment de préciser son penchant pour les pires discours xénophobes. Mais ses publications sur les réseaux sociaux, partiellement supprimées après le tollé provoqué par ses propos racistes contre le député FI Carlos Martens Bilongo, font revenir à la surface le racisme ordinaire de l’extrême droite, mettant à mal la prétendue « dédiabolisation » du parti de Marine Le Pen.

En 2017, Grégoire de Fournas commentait un tweet du droitier Julien Aubert portant sur une «troisième voie » en matière de politique migratoire, soit, selon lui, « la République qui accueille tous ceux qui aiment la France ». « En Afrique, ils aiment tous la France et ses allocs. On accueille toute l’Afrique ? ! » s’étranglait l’élu d’extrême droite. En réponse à un utilisateur de Twitter, « Herwan », inquiet du manque de « diver­sité » d’une commune, il rétorquait en 2019 : « Ça ne choque personne ? Est-ce que j’ai le droit aussi de me demander si à Lormont , par exemple, il reste encore des Blancs, parce que je n’ai pas envie d’être le seul là-bas ? Si Herwan veut être avec des Noirs, il peut aller en Afrique… »

L’Afrique et les migrants sont la cible principale des discours qu’il tient comme conseiller départemental de la Gironde. En 2017, le site d’information Rue89 Bordeaux postait sur YouTube une intervention publique de Jacques Breillat, alors président du groupe d’opposition de droite, lisant à haute voix, captures d’écran à l’appui, les commentaires racistes et antisémites des amis Facebook de Grégoire de Fournas. « Ça va être dégueulasse, on va être envahi de cette merde » ; « Ce sont les juifs qui nous imposent cette détestable présence (…) » Des propos qu’il s’abstient de dénoncer ou de supprimer.

« Il ne s’en est jamais caché »

Malgré toutes ses prises de position ouvertement xénophobes, il a été candidat FN aux élections législatives de 2017, échouant face au candidat macroniste. Grégoire de Fournas a également été investi­ comme tête de liste du parti de Le Pen aux municipales de 2020 à Pauillac. Rebelote, il perd. En 2022, il l’emporte aux législatives face au candidat de la Nupes Olivier Maneiro, alors qu’entre les deux tours la candidate macroniste n’avait donné aucune consigne de vote entre la gauche et l’extrême droite. Les propos racistes du député RN Grégoire de Fournas n’ont guère surpris Olivier Maneiro : « Ce n’est pas nouveau, les gens s’en rendent compte seulement maintenant, il ne s’en est jamais caché. Tout le monde sait qu’il fait partie de la frange la plus droitière de l’extrême droite.»

Rien de nouveau non plus, avec ces sorties xénophobes, pour Stéphane Saubusse, ancien conseiller écologiste au conseil départemental. «  C’était infernal, se remémore-t-il. Il s’en prenait sans arrêt aux mineurs isolés. Pour lui, la seule solution c’était de les renvoyer chez eux. Pareil sur les coopérations décentralisées avec des pays comme le Sénégal et le Maroc, il voulait les supprimer. » À la suite de son invective à l’Assemblée nationale, Grégoire de Fournas a été soutenu par son groupe parlementaire. Preuve que le racisme fait toujours partie de l’ADN du parti de Marine Le Pen.

 


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