Mobilisation lors des grèves et manifestions mais aussi bataille parlementaire, meetings, comités locaux… les communistes invitent à multiplier les initiatives pour l’emporter, dans une résolution adoptée samedi par leur Conseil national. Une semaine après le vote de ses militants dans le cadre de son prochain congrès, la direction de la formation a également ouvert une nouvelle phase de ses travaux.
« Mobilisés pour gagner ! » C’est le mot d’ordre affirmé par le Conseil national du PCF réuni ce week-end en pleine bataille contre la réforme des retraites du gouvernement. « Les deux journées de mobilisations ont constitué une levée en masse du peuple français. Avec les actions et les mouvements de grève, les manifestations records dans les petites et moyennes villes, ces mobilisations expriment une très grande détermination à obtenir le retrait », y a estimé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel rappelant que « les lignes commencent à bouger » avec des « craquements parmi les députés macronistes » ou « le groupe LR ».
« Soyons créatifs, imaginatifs », invite le député du Nord se félicitant que le PCF soit « aux avant-postes de ce combat ». À l’initiative du travail commun des sept groupes de gauche et écologistes du parlement, Fabien Roussel souhaite qu’à l’instar des « près de 50 meetings actuellement prévus dans toute la France » par la Nupes, les actions se multiplient pour « convaincre les indécis ». « Plus que jamais nous appelons à l’amplification de la mobilisation, les 7 et 11 février prochains et à la poursuite d’initiatives communes des forces de gauche et écologistes pour le retrait de la réforme et l’exigence d’une bonne retraite », résument les communistes dans une résolution adoptée samedi à la quasi-unanimité par leur direction, tout en s’engageant à continuer de se mobiliser pour un référendum malgré « la manœuvre » de la majorité à l’Assemblée pour offrir la motion référendaire sur un plateau au RN.
Mais il s’agit aussi pour la formation d’avancer sur le terrain de l’alternative : « Notre projet est celui d’une retraite à taux plein à 60 ans pour toutes et tous, intégrant la prise en compte des années d’études et de formation, du nombre d’enfants, de la pénibilité avec des droits au départ anticipés et une Sécurité sociale du XXI ème siècle, bien commun de ses cotisant·es. » , poursuit la résolution. Et alors que l’exécutif et la majorité répètent en boucle que cela conduirait à la ruine du système, « nos propositions de financement reposent sur des innovations », est-il opposé. Sont ainsi mises sur la table par le PCF : « la création d’une cotisation sur les revenus financiers », « une modulation à la hausse des cotisations sociales pour les entreprises qui attaquent l’emploi, les salaires et la formation » ou encore « la sécurisation de l’emploi et de la formation ».
Des comités de défense des retraites
« L’anniversaire de la mort d’Ambroize Croizat (ministre communiste bâtisseur de la Sécu, NDLR), le 11 février prochain, jour de la mobilisation à l’appel de l’intersyndicale, peut être l’occasion de rappeler le rôle des communistes, le projet de société que nous portons à travers nos propositions », souligne Fabien Roussel. Localement, des initiatives se multiplient aussi. En Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne, par exemple, des « comités de défense des retraites » se créent. C’est l’objectif à Bonneuil, rapporte son maire, Denis Oztorun, qui compte parmi ceux qui ont fermé leurs services le 31 janvier. Une action que la formation veut « amplifier » via « des appels unitaires (d’élus) dans tous les départements ».
« Incarner l’espoir d’un nouveau projet »
Une semaine après le vote de ses militants qui se sont prononcés à 82 % en faveur du texte d’orientation présenté par la direction sortante, le conseil national du PCF a aussi ouvert la suite des travaux de son congrès, prévu début avril à Marseille. « Les communistes ont décidé de donner de la force aux choix que nous avons fait ces quatre dernières années » au cours desquelles « malgré ces difficultés, nous avons réussi à défendre notre projet de société et à redevenir une force centrale à gauche », a déclaré Fabien Roussel. « Nous avons donc une responsabilité immense, ajoute-t-il, celle d’incarner pleinement l’espoir d’un nouveau projet pour la France ». Une analyse partagée par nombre d’intervenants ce week-end. « Le vote a signifié clairement un soutien à la démarche incarnée par Fabien Roussel ces dernières années. Le débat, parce qu’il n’a pas été clos par le vote, doit se poursuivre sur la conception du communisme, sur les catégories populaires et le travail, sur la construction concrète du rassemblement », a, pour sa part, estimé Pierre Laurent, président du Conseil national et signataire du texte alternatif qui a obtenu 18 % lors du scrutin.
Une révision des statuts
Après le choix de leur « base commune », les communistes vont passer aux amendements d’abord dans leurs sections puis fédérations avant le rendez-vous national d’avril. Un autre chantier les attend également, celui de la révision de leur statut lancée ce week-end. La direction du PCF doit voter ce dimanche une proposition de modification. Portant notamment sur l’organisation de proximité via la création de cellules, le déploiement sur les lieux de travail, la place des femmes, des jeunes, les éventuelles sanctions ou encore le statut d’adhérents, elle devra ensuite, elle aussi, être mise en débat.
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.