NDLR de MAC: Réforme des retraites : la loi a été officiellement promulguée par Emmanuel Macron JO du samedi 15 Avril 2023
Le secrétaire national du PCF et député du Nord a réagi depuis Lille à la décision rendue par le Conseil constitutionnel. Il dénonce une loi dont on n’a retenu que le pire et la perspective d’une promulgation immédiate.
Les principales dispositions de la loi sont validées, seules des mesures annexes sont repoussées. Quelle est votre réaction ?
Ce texte a été amputé des seules mesures qui étaient présentées comme sociales. La moindre des choses, c’est de le représenter au Parlement dans son entièreté. L’article 10 de la Constitution le permet. Le pire de cette loi a été retenu: deux ans de plus pour tous les travailleurs. C’est une véritable provocation, une gifle. Ce n’est plus jeter de l’huile sur le feu mais un jerrican d’essence. Nous avons besoin de démocratie. Il faut retirer cette réforme ou au moins consulter le peuple.
Le Conseil constitutionnel avait beaucoup de motifs d’invalider la loi. A-t-il joué son rôle ?
Je ne remets pas en cause le Conseil constitutionnel, ni les décisions qu’il prend mais je regrette ce choix car nous avions donné beaucoup d’arguments. Il a encore une possibilité de se rattraper. Nous espérons en effet que la deuxième demande de référendum d’initiative partagée sera retenue, d’ici le 3 mai.
Quelle est la priorité aujourd’hui, après cette décision et la perspective d’une promulgation rapide ?
La priorité est de réagir fortement, peut-être sortir tous dans la rue, face à l’annonce du Conseil constitutionnel, qui est extrêmement grave. On verra ce que décidera l’intersyndicale. Le 1er-Mai doit être puissant, mais peut-être y aura-t-il d’autres mobilisations avant. Il faut une réaction la plus pacifique et déterminée, pour se faire respecter face à ce que nous vivons : un président qui décide de promulguer à peine la décision du Conseil constitutionnelle connue. C’est une provocation supplémentaire.
La première ministre assure qu’il n’y a « ni vainqueur ni vaincu ». Comment prenez-vous cette phrase ?
Ce sont des propos très provocants. Le gouvernement est très minoritaire, enfermé dans ses ministères. On a un président en fin de règne et la réaction du peuple peut être violente. Je souhaite l’apaisement. Nous devons être unis dans la diversité de nos opinions. Dans la France qui manifeste, il y a des gens de tous bords, même certains qui votent à l’extrême droite, je suis pour tendre la main à tout le monde.
Le Conseil constitutionnel vient de rendre sa décision. Il valide le report à 64 ans de l’âge du départ à la retraite, tout en poursuivant l’examen de la nouvelle procédure de référendum d’initiative partagée.
La validation de la loi aboutit à ignorer la protestation de tout un pays contre un texte qui menace d’aggraver les conditions d’existence de l’immense majorité de celles et ceux qui ne vivent que de leur travail.
Pourtant, la censure de plusieurs des articles de la loi prouve que la décision aurait dû être différente ! Elle reconnaît en effet implicitement que le pouvoir s’est affranchi du respect de règles essentielles de la démocratie parlementaire afin de faire passer en force son projet de régression, qu’il a délibérément piétiné la démocratie sociale, et qu’il a voulu priver les Françaises et les Français de tout débat sur une question mettant en cause leur vie.
Si nous regrettons que le Conseil constitutionnel n’ait pas validé la première proposition de RIP, il a occasion de se rattraper dans les prochains jours en validant la nouvelle procédure déposée !
Le PCF appelle à poursuivre la bataille pour le retrait du projet dans l’attente de la décision sur le RIP
La validation de la loi par le Conseil constitutionnel ne lui confère aucune légitimité populaire. Nous ne lâcherons rien, et l’exprimerons en répondant massivement présents aux rendez-vous auxquels appelleront les organisations syndicales.
Ouvrier·ères, employé·es, privé·es d’emploi, agents des services publics, cadres, jeunes en formation, artisan·nes et commerçant·es, agriculteur·rices, petit·es entrepreneur·es, nous sommes la majorité sociale du pays. Nous sommes le peuple de France. En conjuguant nos forces, nous pouvons gagner et forcer Emmanuel Macron à faire retraite.
Responsables des formations de gauche et républicaines, représentant·es des organisations syndicales et des mouvements associatifs, acteurs et actrices du monde de la création et de la culture, nous pouvons ensemble imposer ce que des millions de manifestant·es et de grévistes ont exigé jusqu’à aujourd’hui.
Faisons une force de notre diversité et de la spécificité de nos engagements respectifs. Grâce à notre pluralité, nous pouvons permettre à la souveraineté populaire d’être enfin respectée.
Préparons dès à présent une campagne nationale pour le référendum avec des comités locaux. Nous pouvons, dans chaque territoire, dans chaque entreprise, dans chaque lieu d’étude, faire en sorte que s’organise la grande délibération citoyenne, dont un pouvoir totalement minoritaire a voulu nous priver, sur l’avenir de notre système de retraites.
Ensemble, poursuivons le combat pour nos droits les plus fondamentaux, pour la République démocratique et sociale !
En savoir plus sur Moissac Au Coeur
Subscribe to get the latest posts sent to your email.