Nous voulons rendre effectif pour chaque membre de la société, à tout moment, le droit à un emploi ou à une formation débouchant sur un emploi plus qualifié, dans une sécurité de revenu.
C’est une réponse à de profondes aspirations dans la société, et aux défis de notre époque – défis sociaux, écologiques, défis de paix et de co-développement.
Concrètement, chacun·e sera affilié·e, dès la sortie du système scolaire, à un service public de l’emploi et de la formation ayant pour mission de procurer à toutes et tous les moyens d’alterner périodes d’exercice d’un emploi et périodes de formation dans des domaines librement choisis, sans jamais passer par la case « chômage ». Les salarié·e·s en formation percevront une allocation prenant en compte les qualifications acquises au cours de leur parcours antérieur, financée par une cotisation acquittée de façon mutualisée par les employeurs. Chacun·e aura la possibilité de conclure avec son employeur et avec le nouveau service public de l’emploi et de la formation une convention tripartite définissant en particulier la nature et le calendrier des formations choisies. Le rôle du service public de l’emploi sera de sécuriser ces conventions en veillant au respect de leurs dispositions par les employeurs – bref, tout le contraire du « France Travail » d’Emmanuel Macron.
C’est un nouveau fonctionnement de l’économie, conservant la souplesse et la mobilité permises par le marché du travail capitaliste, mais émancipant les individus et la société de ses fléaux : chômage, précarité, subordination des salariés à l’employeur.
La construction progressive de csystème révolutionnaire suppose de faire évoluer profondément la gestion des entreprises en faisant prévaloir, contre la logique capitaliste visant le maximum de taux de profit pour les apporteurs de capitaux, une nouvelle logique fondée sur des critères d’efficacité sociale, économique et écologique.
Il faut pour cela de nouveaux pouvoirs des salariés dans l’entreprise, jusqu’à l’obtention de crédits bancaires pour la réalisation de projets d’embauches, de recherches, de productions et d’investissements, alternatifs aux stratégies patronales. Il faut aussi de nouveaux pouvoirs démocratiques de l’ensemble de la société sur les entreprises et les banques. Des conférences locales, régionales et nationales pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique jetteront les bases d’une forme de planification inédite, incitative, profondément démocratique et décentralisée, assise sur une maîtrise démocratique de l’utilisation de l’argent. Elle peut être engagée à partir de la situation actuelle mais nécessitera, pour être pleinement réalisée, des nationalisations et appropriations sociales nouvelles des grandes entreprises, des banques et de leur gestion. C’est une sorte de « feuille de route » pour des transformations révolutionnaires, radicales, à mener pas à pas.
Les modalités de sa construction peuvent être inscrites dès aujourd’hui dans l’ordre juridique, comme le fait la proposition de loi déposée en avril 2017 par André Chassaigne et ses collègues à l’Assemblée nationale
Denis Durand
(https://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/propositions/pion4413.pdf).
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