De nombreuses personnalités ont adressé leurs vœux aux Français, avant ceux du président de la République. Des messages aux tons différents voire opposés, de l’extrême droite jouant sur les peurs au dirigeant communiste Fabien Roussel appelant à retrouver «confiance en l’humanité».
En matière de vœux des personnalités politiques aux Français, il y a deux écoles : ceux qui choisissent de devancer le 1er janvier, et les autres. Dans la première catégorie, cette année, on compte le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel, la présidente « Les Républicains » de la région Île-de-France Valérie Pécresse, le chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, ou encore la présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée Marine Le Pen, et le président en titre du parti d’extrême droite Jordan Bardella.
Toutes et tous précèdent l’allocution d’Emmanuel Macron de dimanche à 20 heures, pour donner leur vision de l’année passée et des défis de celle à venir. Avec une mention spéciale pour Valérie Pécresse et Sylvain Maillard, qui ont profité chacun du réveillon de Noël pour présenter dans le même temps leurs vœux du Nouvel An. Dès le 24 décembre, la présidente de la région francilienne a délivré un plaidoyer pour « l’ordre et la sécurité », appelant le gouvernement « à ne plus louvoyer » face à « ces voyous, ces terroristes, ces extrémistes » qui « cherchent le chaos », selon l’élue LR : « La France a besoin de règles et de rêves », a-t-elle lancé.
2024, année des JOP de Paris
Autre ambiance du côté du chef des députés macronistes, filmé sur fond de sapin enguirlandé, qui s’est contenté d’un message en forme de service minimum, passant rapidement sur les « défis » et les « réformes » de l’année qui s’achève pour se concentrer sur le principal enjeu pour 2024, aux yeux du député de Paris : la réussite des JOP. Une préoccupation partagée par Anne Hidalgo, cadrée au côté du logo olympique Paris 2024, mais à laquelle la maire de la capitale ajoute « la solidarité et le climat », avec la bataille pour le maintien des services publics et contre le mal-logement, et celle contre le dérèglement climatique pour réduire, notamment, « la place de la voiture » à Paris.
Du côté du RN, si on fait mine de pleurer sur « l’année éprouvante » qui s’achève, c’est pour mieux se réjouir du profit qu’en a tiré l’extrême droite en vue des élections à venir. « Jamais nos idées n’ont été autant validées (…) par nos adversaires », se délecte Marine Le Pen, allusion à la loi immigration qui lui a offert une victoire idéologique. « Le RN incarne désormais une force de gouvernement qui, demain, saura conduire la France », estime-t-elle. La candidate aux trois dernières élections présidentielles prend rendez-vous pour les européennes de 2024, en dénonçant pêle-mêle l’immigration, le libre-échange et les tarifs de l’électricité au plan européen, mais aussi au plan national, les « meurtres gratuits », les « émeutes », le prix du logement ou encore la technocratie.
« La raison, la justice et la fraternité n’ont pas disparu »
Même autosatisfaction pour son acolyte Jordan Bardella, qui commence à faire de l’ombre à la patronne « historique » du RN grâce à son entrée, ce week-end, – seul politique dans ce cas de figure – dans le classement annuel Ifop-Journal du Dimanche des « 50 personnalités préférées des Français » (à la 30è place). Pour la tête de liste aux européennes de 2024, le RN s’affirme « comme une solution » ; « un recours », « une force d’alternance », et les élections de juin seront la « première étape de la conquête du pouvoir ».
Un discours qui joue sur les peurs et les angoisses des électeurs, aux antipodes de celui de Fabien Roussel. Apparaissant dans un décor virtuel d’appartement de standing avec cheminée qu’il fait disparaître d’un mouvement de doigt, le dirigeant communiste, sur un fond rouge uni, en appelle aux ressources intimes et collectives de toutes et tous pour changer la société, et retrouver « l’intelligence, la raison, la justice et la fraternité (qui) n’ont pas disparu » malgré les apparences.
Après une « année de la surchauffe » où « rien ne nous aura été épargné » – « La guerre, le réchauffement climatique, les attentats, la vie chère et l’inflation, la réforme des retraites et la loi immigration », énumère Fabien Roussel –, le député du Nord appelle à retrouver « confiance en (l’humanité), confiance en nous » pour gagner le « droit au bonheur et (à) des jours heureux ». « Nous aurons besoin de la chaleur de cette humanité pour mener tous ces combats qui sont devant nous, conclut le secrétaire national du PCF. Parce que le monde a bien besoin de notre énergie pour retrouver un peu d’équilibre, beaucoup de justice et surtout la paix pour tous. »
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