Dans une lettre rendue publique ce 4 juin, Carole Delga, Présidente socialiste de la région Occitanie – Pyrénées-Méditerranée rapporte le refus des conseillers régionaux du groupe rassemblement nationale de voter des subventions pour soutenir des événements commérant l’engagement des guérilleros espagnols dans la Résistance en France.
Le révisionnisme, fer de lance de l’extrême-droite, a de nouveau frappé. Sa cible : l’Amicale des anciens guérilleros Espagnols en France. Dans le cadre du 80e anniversaire de la Libération, elle avait soumis au conseil régional d’Occitanie une demande de subvention pour l’organisation de journées de commémoration en mémoire des Républicains Espagnols dans la Résistance. Vendredi 31 mai, lors de l’examen du dossier, les 26 élus du Rassemblement national y ont opposé leur vote.
« Un déni d’histoire lamentable »
Par cet acte, d’une part, ils ne reconnaissent pas les guérilleros, martyrs du régime de Franco. Pour se justifier « ils ont invoqué la loi espagnole de 1977 qui amnistiait les crimes franquistes ; oubliant pour le coup les deux lois de Memoria democratica, signées en 2022 qui revoient sérieusement ce pacte de l’oublie », indique Raymond San Geroteo.
D’autre part, selon le président de l’Amicale, « ce déni d’histoire est d’autant plus lamentable que ces hommes irascibles ne reconnaissent pas non plus l’engagement des guérilleros et autres combattants espagnols dans les luttes et combats menés dans la résistance contre le nazi-fascisme en France, en Europe et ailleurs mais aussi au sein des armées françaises, britanniques et soviétiques ».
L’un des événements devait avoir lieu en Ariège, où les Républicains espagnols avaient pris les armes et tenus le maquis contre le nazisme. « Je ne suis hélas pas surprise de cette attitude d’élus d’extrême droite déshonorante pour notre région, pour les proches et descendants des courageux résistants espagnols (…) les masques tombes à l’extrême droite » écrit Carole Delga. Dans un courrier, adressée à l’Amicale, que la présidente de Région a souhaité rendre public, elle lance l’alerte : « Ne les laissons pas gommer ce passé honteux d’oppressions et de discriminations, ne les laissons pas occulter l’engagement des guérillas et partisans ! ».
Contre « ces réactionnaires » et « la gravité de la situation en Europe face à la montée des extrêmes droite » , elle appelle à un front uni pour combattre « cette tentative du rassemblement national d’empêcher la transmission de la mémoire et de l’histoire, sans laquelle, comme disait Jaurès, « nous n’avons pas toute la lumière pour éclairer le présent et les chemins d’un avenir de progrès » ».
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