Extrême droite. Marine Le Pen, une décennie de dédiabolisation

Marine Le Pen apparaît encore bien placée pour parvenir au second tour en 2022. Pis, les idées du FN-RN ont irrigué la société. © Thomas Coex/AFP

Marine Le Pen apparaît encore bien placée pour parvenir au second tour en 2022. Pis, les idées du FN-RN ont irrigué la société. © Thomas Coex/AFP

En janvier 2011, l’héritière de Montretout prenait la présidence du parti, à la suite de son père. Dans une nouvelle stratégie d’accession au pouvoir, elle en a policé la ligne, le style, le vocabulaire. Mais le RN demeure bien le rejeton du FN de Jean-Marie Le Pen.

C’est une décennie de pouvoir qui a débuté, en réalité, il y a près de… quatorze ans. Car, si Marine Le Pen a « pris le parti » d’extrême droite lors du congrès de Tours en 2011, c’est bien en 2007, au congrès de Bordeaux, que l’héritière s’est imposée face à son principal concurrent, Bruno Gollnisch, longtemps dauphin désigné du patriarche Jean-Marie Le Pen.

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Rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Des impasses et des ambiguïtés

Par Bernard Deschamps  Ancien député  PCF  du Gard

Le rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1), commandé par le président de la République française à l’historien Benjamin Stora, comporte des impasses et des ambiguïtés préoccupantes.

Dans sa lettre de mission, Emmanuel Macron disait vouloir « s’inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien ». Cette volonté s’était concrétisée en 2018 par la reconnaissance, au nom de la République française, de la mort de Maurice Audin exécuté ou torturé à mort par des militaires français. Le président de la République mettait l’accent sur la nécessité d’aboutir «  à l’apaisement et à la sérénité de ceux que (la guerre d’Algérie) a meurtris, (…) tant en France qu’en Algérie ». Il a par la suite exclu toute « repentance » et toutes « excuses », ce qui a été qualifié d’inquiétant par plusieurs historiens dont Gilles Manceron.

Benjamin Stora a consulté un grand nombre de personnalités dont il donne la liste. On est étonné de n’y trouver pratiquement aucun·e responsable d’associations d’amitié franco-algérienne anticolonialistes. Ainsi, par exemple, l’association Agir contre le colonialisme aujourd’hui (Acca) et l’association les Amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun, assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 n’y figurent pas. Ni non plus France-El Djazaïr. Quelques anciens combattants de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie, Maroc, Tunisie (Fnaca) ont été rencontrés, mais personne de l’Association républicaine des anciens combattants (Arac), qui a pourtant été très engagée pour l’indépendance de l’Algérie. Continuer la lecture de Rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Des impasses et des ambiguïtés