Élections européennes : à Rouen, Léon Deffontaines se pose en candidat de la paix

C’est à la Fête de l’Humanité de Normandie, qui a rassemblé 5 000 personnes, que la tête de liste communiste a tenu son premier meeting. Ce week-end festif était largement dédié à la paix.

NDLR de MAC: Leon Deffontaines sera présent le mardi 12 décembre à Montauban à 19h00. Il accompagne Fabien Roussel en visite dans le Tarn et Garonne et plus particulièrement le mardi soir au cours de la réunion publique qui aura lieu à la salle des fêtes du Fau à Montauban (Entrée libre et gratuite et co-voiturage organisé depuis Castelsarrasin entre autres!)

Léon Deffontaines a centré son discours sur la paix au Proche-Orient, lors de la Fête de l’Humanité en Normandie. © Jérôme LALLIER
© Jérôme LALLIER

Rouen (Seine-Maritime), envoyé spécial.

Une grande fête dédiée à la paix. C’est sous ce signe, et avec une certaine gravité, que les organisateurs de la Fête de l’Humanité de Normandie et les fédérations départementales du PCF ont choisi de placer cette 19e Fête, qui a réuni à Rouen (Seine-Maritime) quelque 5 000 personnes, ces 18 et 19 novembre. Un thème qui a également marqué le discours de Léon Deffontaines.

C’est sur les terres normandes que le communiste a fait sa « première sortie publique » et prononcé ses premiers mots en tant que tête de liste aux élections européennes. « Il n’y a pas que les extrémistes du Hamas et du gouvernement Netanyahou », lance-t-il notamment en direction des jeunes, en préambule d’un concert de l’artiste reggae Taïro : « Il y a aussi celles et ceux qui proposent une paix juste et durable. » Le candidat du PCF lance à nouveau un appel à libérer le leader palestinien Marwan Barghouti, « le Mandela palestinien ».

Le Proche-Orient dans toutes les têtes

« Dans le sillon de Fabien Roussel, nous allons reconstruire une gauche authentique, populaire », promet aussi le jeune homme, ce 19 novembre. Le communiste annonce que sa campagne permettra de « faire le lien entre les politiques européennes » et « la casse des services publics », les « délocalisations », la perte de « souveraineté » des peuples.

« Le peuple français ne veut pas des traités libéraux qui régissent l’Europe et nous porterons cette voix dans les élections », assure-t-il. Il a également insisté sur les trois priorités de sa campagne : la paix, les salaires et le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique.

« On en a ras le bol des demandes de Bruno Le Maire », lance-t-il en visant le ministre de l’Économie, qui se refuse à prendre des mesures contraignantes pour les entreprises en matière de pouvoir d’achat. « Il faut agir dès maintenant avec un décret sur le blocage des prix des produits de première nécessité », exige Léon Deffontaines sous les applaudissements du public.

« Il y a urgence à augmenter les salaires et les pensions, et au minimum, les indexer sur l’inflation. » Sur le réchauffement climatique, il égrène ses propositions : mix énergétique nucléaire et énergies renouvelables, renationalisation d’EDF et de GDF, développement du ferroviaire, arrêt des délocalisations…

Reste à savoir quelle place l’actualité au Proche-Orient prendra dans la campagne. Dès l’inauguration de la Fête le 18 novembre, le directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a souligné « le contexte lourd internationalement ». « Mon engagement pour le peuple palestinien est consubstantiel de mon engagement communiste », a rappelé le sénateur. Un sentiment partagé par beaucoup dans les allées de la Fête alors que se sont tenus deux débats consacrés à la paix.

Après une intervention du journaliste de l’Humanité Pierre Barbancey, qui a restitué le long contexte de conflit colonial dans lequel se place la guerre Hamas-Israël, Jean-Paul Lecoq a appelé à « faire respecter les résolutions de l’ONU, qui s’appliquent à tout le monde ».

Le député PCF fustige la répression des manifestations, dont la France est « championne d’Europe », en rappelant qu’elles sont « un combat international, pour la paix ». Pascal Lederer, du mouvement Une autre voix juive, conteste à Israël « le droit de parler au nom de tous les juifs », et appelle lui aussi à se baser « sur les résolutions de l’ONU pour envisager une solution de paix ».

Face à une offensive réactionnaire, « tenir sur nos principes »

Le contexte politique national, dans une autre mesure, apparaît aussi lourd. L’autre temps fort de cette 19e édition de la Fête de l’Humanité a été le débat consacré à l’immigration. « Presque toutes les associations d’aides aux migrants de la ville sont venues », se réjouissent des militants de la section de Rouen.

Des organisations venues témoigner, alors que le gouvernement et la droite se sont engagés dans l’élaboration d’une loi particulièrement rétrograde. La députée communiste Elsa Faucillon y a réaffirmé le combat de son parti pour obtenir la régularisation de tous les travailleurs sans papiers.

« Parfois nous sommes timides sur ces questions-là, parce que nous avons en tête que nous éloignons une certaine partie des citoyens en les jetant dans les bras du RN. Si on se dit ça, c’est qu’on n’est plus en capacité de tenir sur nos principes. Pour les défendre, pour notre projet internationaliste et contre les exploitations, il faut être au rendez-vous. » Un rendez-vous qui s’adresse à toute la gauche.

Samedi, c’est la sénatrice de Seine-Maritime Céline Brulin qui prévenait face à l’opération de banalisation de l’extrême droite : « Nous devons faire entendre la voix de la gauche, et personne ne sera de trop. »

 


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