C’est un 25 novembre tout particulier que nous allons vivre cette année. Parce qu’il s’inscrit dans un contexte international très inquiétant.
Notre féminisme est une culture de la paix, aussi nous sommes solidaires avec les Iraniennes, les Afghanes, les Kurdes, les Ukrainiennes, les Israéliennes, les Palestiniennes, les Yéménites, les Arméniennes, les Syriennes qui vivent dans des territoires où des conflits perdurent. Ces femmes ainsi que les femmes réfugiées ou déplacées pour cause de conflit subissent les conséquences mortifères des guerres, parce qu’elles sont souvent en première ligne. Nous soutenons les mobilisations des femmes pour défendre la démocratie, la justice, l’égalité et la paix, contre les politiques d’extrême droite, de haine et de division, contre les intégrismes religieux. Nous avons appris avec tristesse la mort de Viviane Silver, militante pacifiste canado-israélienne tuée par le Hamas le 7 octobre. Elle avait cofondé Women Wage Peace en 2014.
Parce que cette année, pour la première fois depuis 2017, une nouvelle union fait la force. Un collectif de syndicats, associations et partis politiques s’est massivement uni pour appeler à la mobilisation du 25 novembre. Nous en sommes !
Parce que le dernier rapport de la Fondation des Femmes « Où est l’argent contre les violences faites aux femmes » estime à 2,6 milliards d’euros par an le budget minimum que l’État devrait consacrer à la protection des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles en France. Aujourd’hui, l’État n’en dépense que 184,4 millions.
Parce que plusieurs publications importantes sont sorties autour de l’incapacité de la justice à répondre à l’impératif de sécurité des femmes. Laure Daussy La réputation ou encore Violaine De Filippis-Abate Classées sans suite rappellent toutes deux que 80 % des plaintes des femmes pour viol sont classées sans suite et que moins de 1 % d’entre elles aboutissent à une condamnation. Le manque d’investigations est le principal problème. Les victimes de féminicide ayant déjà signalé des violences ont, quant à elles, vu leur plainte classée sans suite dans 80 % des cas.
Parce que le 20 novembre, la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) rendra son rapport. Le PCF a appelé et continue d’appeler à la pérennité de cette commission essentielle à l’écoute des victimes, à la construction de propositions de politiques publiques permettant une meilleure prévention, détection, prise en soin des victimes et lutte contre la reproduction des violences. La qualité et le déploiement de l’ensemble des secteurs concernés du service public en est la clé.
Parce que les débats qui s’installent autour de la GPA vont être rudes. Le discours défendant une GPA « éthique » est un leurre qui masque la réalité d’une société d’inégalités sexistes où les trafics massifs des femmes les plus précaires et vulnérables sont la norme. Le corps des femmes ne peut faire l’objet d’une quelconque « contractualisation ».
Parce qu’un rapport sénatorial inédit « Le porno : l’enfer du décor » coporté par Laurence Cohen a fait grand bruit et a bousculé l’opinion publique. Loin des clichés, la réalité des violences sexuelles et traite des êtres humains à des fins sexuelles, la porosité avec les réseaux de proxénétisme et le danger pour les enfants ont été mis en lumière et ne peuvent désormais plus être ignorés.
Parce que rien n’est acquis autour de la prostitution. Si le Parlement européen a reconnu son caractère violent en septembre dernier, le lobbying pro-prostitution reste puissant. Alors même que cette violence touche de plus en plus les mineur·e·s. Nous réaffirmons notre position abolitionniste en exigeant les moyens nécessaires pour garantir une réelle application de la loi de 2016. Nous devons lutter contre un modèle de société où le corps des femmes deviendrait une marchandise, un objet à destination de la jouissance d’un tiers. Sous couvert de défendre la « liberté » des femmes à disposer de leur corps, ces offensives prônent un modèle ultra-libéral qui menace nos droits fondamentaux.
Soyons nombreuses et nombreux dans la rue partout en France ce 25 novembre !
Shirley Wirden, membre du CEN
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